La réglementation népalaise pour les expéditions

L’objectif de cet article est de présenter et d’expliquer la réglementation népalaise pour les expéditions. Un sujet nécessaire pour l’organisation d’une expédition himalayenne.

Si vous souhaitez gravir un sommet du Népal, il est bien évidemment obligatoire de respecter la législation en vigueur au Népal. Voici l’ensemble des textes et des commentaires personnels pour vous permettre d’y voir un peu plus clair.
Comme partout, les choses évoluent et il est nécessaire de suivre attentivement l’évolution de cette réglementation.

la liste des sommets autorisés au Népal
D’après vous, lesquels de ces sommets sont autorisés ?
(Voir la réponse en fin d’article)

La réglementation népalaise pour les expéditions
Quelques questions.

Quels sont les sommets au Népal concernés par la réglementation ?
TOUS, à partir du moment où le sommet dépasse 5800 m.
Les sommets en-dessous de 5800 sont considérés comme du trek et ne relèvent d’aucune réglementation. Ils sont donc accessible « librement » en respectant la réglementation des permis de trek.

TOURISM ACT, 2035 (1978 A.D.) 
Chapter-4
(Provisions Relating to Mountaineering) 
16. Restriction of Climbing the Himalayan-Peaks without Obtaining Permission:
No any mountaineering expedition team shall be entitled to climb any Himalayan-Peaks without obtaining permission under this Act. 

Est-il possible de gravir tous les sommets d’une altitude supérieure à 5800 m ?
NON !
Il n’est possible de gravir que les sommets autorisés par le gouvernement.

Comment savoir quels sommets sont autorisés ?
Le gouvernement du Népal, par son Ministry of Culture, Tourism & Civil Aviation (et la Mountainering Section), a défini une liste précise de sommets (au total 414 sommets). 
Et pas un de plus ! 
Ce qui signifie que tous les sommets qui ne sont pas sur cette liste sont interdits d’ascension.

Comment consulter cette liste des sommets autorisés (août 2019) ?
Elle se trouve dans un gros document PDF que vous pouvez retrouver sur le site internet du Ministry of Culture, Tourism & Civil Aviation ou sous forme imprimée.
« Mountainering in Nepal, facts and figures »
Ce document est plutôt volumineux, avec beaucoup d’informations sur les ascensions de l’année précédente. Les documents les plus importants se situent tout à la fin.

Et voici la liste officielle des sommets en format PDF.


Un chapitre complet sera consacré à cette liste…, un peu plus bas.

Et pour la réglementation détaillée, comment peut-on la consulter ?
L’ensemble de la réglementation en vigueur se retrouve sur le site (en Anglais et en népalais) du ministère du tourisme,  
…, et toujours dans ce document annuel intitulé « Mountainering in Nepal, facts and figures », de la page 335 à la page 357.
En voici une version sous PDF.

Combien coûte un permis d’ascension ?
Tout dépend de l’altitude du sommet et de la saison. 
Voici la page dédiée à cette question sur le site du ministère :
Le coût des droits d’ascension.

A qui faut-il s’adresser pour organiser une ascension ?
Il est obligatoire de contacter une agence népalaise de trek, qui s’occupera de toute la partie administrative et pourra vous fournir les prestations nécessaires sur le terrain.
Le choix de cette agence est donc très important car il existe plus de 500 agences à Kathmandu, mais seulement une petit nombre d’entre elles sont spécialisées et compétentes pour organiser une expédition.

la liste des sommets autorisés au Népal
Et voici un petit sommet qui n’est pas sur la liste, quoique…

La réglementation népalaise pour les expéditions,
au sujet de la liste des sommets autorisés

C’est le sujet le plus complexe à aborder concernant ce document officiel du Ministry of Culture, Tourism & Civil Aviation népalais (qui structure l’ensemble de la législation), car cette liste comporte de nombreuses erreurs qu’il faudrait absolument corriger.

Malgré les grands progrès réalisés lors de la dernière modification de cette liste (pour les 104 sommets), il existe encore de nombreuses erreurs dans cette liste.

  • pour les noms (par exemple, le Dorje Lyakpa )
  • Pour les altitudes (avec la confusion entre les deux cartes)
  • et surtout pour la « Caravan Route » qui impacte directement l’autorisation délivrée (ou refusée) !

La carte de référence pour localiser les sommets.

Depuis la dernière modification de la liste des sommets, la carte de référence est la carte officielle du Népal au 1/50 000. Appelée parfois « carte finlandaise » car elle a été réalisée grâce à une collaboration avec l’état Finlandais dans les années 1990/2000. Vous les trouverez en vente à Kathmandu (chez « Map of Nepal » à New Baneshor, ou « Pilgrime » à Thamel)», mais également sur le net sous forme numérisée.
Il est dommage que le tableau de la liste ne mentionne pas les références de la carte où se situe le sommet en question.
Par exemple, pour le sommet n° 184 KHUMJUNG 6759 m, c’est la carte DAMODAR HIMAL n°2884-01. Par contre, le sommet est nommé Khumjungar Himal sur cette carte. Une différence que j’ai malheureusement reproduite sur la carte de trek UPPER MUSTANG n° NA519 au 1/100 000 édité par HMH.
Ce style d’erreur de nom complique également la recherche d’informations, comme pour Kang Garu (le nom de la liste) et Kang Guru (le nom d’usage utilisé sur Internet).


Quelques informations complémentaires pour expliquer le commentaire « Note: » de la page 330.

  • « NC et NI »
    NC= Nepal China Boundary
    NI= Nepal India Boundary 
    Cette indication se retrouve dans la colonne « Région » de la liste, et c’est une colonne importante qui vous permet de mieux connaitre la localisation globale du sommet. Et, avec NC et NI, de savoir que ce sont des sommets frontaliers, avec la Chine ou l’Inde. Dans ce cas, l’altitude peut parfois ne pas correspondre à celle de la carte officielle népalaise.
    Soyez indulgent, car la carte utilisée est alors la carte internationale (Nepal-China, par exemple), et les altitudes sont parfois différentes de la carte officielle népalaise.
  • « * Peaks managed by Nepal Mountaineering Association. »
    Ce sont les sommets marqués d’un *, qu’il est d’usage de dénommer « Trekking Peak ». Il serait plus judicieux de les appeler NMA Peak, car ils sont directement gérés par la NMA.
    Voir le chapitre consacré à la NMA en fin de page.
  • « # Peaks opened for Nepalese expedition or joint Nepalese and foreign expedition consisting at least three Nepalese members. »
    Par exemple pour le sommet n °79, Dorje Lyakpa # , 6966 m. C’est un très beau sommet du massif du Langtang. Un « presque 7000 »  très recommandable.
    Ou pour le sommet n°27 : Bhrikuti Shail # 6361 m, dans le massif du Damodar, où nous allons cet automne 2019.
    Malheureusement, ce #, indique qu’il vous faudra ajouter 3 membres népalais supplémentaires à votre groupe et donc à votre permis. Bien sûr, en payant les royalties associées. Pour le Dorje cela représente 2500 NRP par personne en automne (soit environ 25$ et le double au printemps) auquel il faut ajouter les assurances individuelles nécessaires au-dessus du camp de base (ce qui représente une somme beaucoup plus importante). Cette mesure pouvait avoir un sens il y a quelques années pour favoriser une participation plus importante des alpinistes népalais dans le déroulement d’une ascension (et pas uniquement en tant que porteur d’altitude), ce qui forcément augmentait leur formation et leur niveau technique.
    Dans la réalité, cette mesure est actuellement une contrainte qui est le plus souvent contournée. L’agence népalaise déclare des alpinistes népalais « fantômes » ou qui sont embauché comme simple porteur d’altitude ou en cuisine. Par contre, il vous faudra quand même régler les frais associés.
    Ne serait-il pas judicieux de supprimer cette mesure ?
    Ainsi que la suivante…
  • « + Peaks opened to foreign expeditions only to be climbed by Nepalese and foreign joint Expedition. »
    C’est un peu la même règle que pour # mais sans contrainte de nombre des alpinistes népalais.
    Par exemple pour le Bobaye +, 6808 m, situé à l’Ouest du Népal. Ce qui rend forcement ce sommet moins attractif ou, au moins, plus complexe d’organisation. Ce qui est radicalement contre productif…

la liste des sommets autorisés au Népal
Un exemple de la carte officielle au 50 000 pour le massif du Jugal Himal.
C’est toute la question du Ladies Peak et d’un prochain projet.

Le problème de la « Caravan Route ».

16. Route for Mountaineering: 
. (1)  A mountaineering expedition team shall strictly use the route for mountaineering as prescribed in the permit issued by Government of Nepal. 

Prenons l’exemple du sommet n°27 : Bhrikuti Shail # 6361 m dans le massif du Damodar Himal.
La Caravane Route indique : Jomosom-Lo Manthang-Damodar Kunda- BC.
Ce qui signifie que vous pouvez (officiellement) obtenir un permis d’ascension uniquement en utilisant cet itinéraire, versant Mustang. Et donc, qu’un fonctionnaire du ministère peut vous refuser ce permis si vous envisagez un itinéraire d’accès par un autre versant, par exemple celui de Phu, depuis la région de Manang et la « Restrictif Aréa » de Naar-Phu (avec donc un permis de trek spécial). C’est pourtant un itinéraire que nous avons effectué il y a quelques années, avec un permis officiel !
C’est ce qui est aussi arrivé à des alpinistes autrichiens qui souhaitaient gravir une nouvelle voie sur le sommet  n° 122, Himjung (Nemjung Goth) 7092  m, depuis Bimthang dans la vallée de Tilje et la « Restrictif Aréa » du Manaslu.
Impossible pour eux d’obtenir ce permis !
Il est donc indispensable de redéfinir précisément toutes les « Caravan Route » pour prendre en compte les différents versants et camps de base, avec leurs itinéraires respectifs. C’est un travail important qui ne peut être réalisé que par des alpinistes (népalais ou étrangers).

Mais comment réussir à convaincre les fonctionnaires du Ministère du tourisme ?

Voici la réponse officielle suite à un entretien avec un cadre du ministère lors de la dernière expédition à l’Himlung.
« La décision de corriger cette liste appartient au plus haut niveau de l’état népalais, « le Cabinet », l’équivalent de notre conseil des ministres. Ce qui rend les choses plus complexes et demande forcément beaucoup de temps« .

Au sujet des sommets NON autorisés… !

C’est un sujet très délicat. Peut-on dire politiquement incorrect… ?
Concrètement, tous les sommets non autorisés sont interdits

The mountaineering expedition team which has obtained a mountaineering expedition permit shall comply with the following terms and conditions: 
 The team shall confine its activities only in the mountain for which a permit has been obtained.
16. Route for Mountaineering: 
(1)  A mountaineering expedition team shall strictly use the route for mountaineering as prescribed in the permit issued by Government of Nepal.

Mais j’aime beaucoup le commentaire de Wolfgang dans le topo de Naar Phu : «Wo kein Kläger, da kein Richter », qui pourrait se traduire par « Quand il n’y a pas de plaignant, il n’y a pas de juge… » et donc pas de sanction !
À chacun donc de prendre ses responsabilités en sachant que si sanction il y a, elle peut être très lourde.

L’altitude 6500

Cette altitude est particulièrement importante car elle marque la frontière de l’obligation d’être « accompagné » par un officier de liaison. La différence de coût est donc importante pour ces « petits » sommets, au minimum de 2000 $ plus les frais annexes.
En conclusion, ces « petits » sommets sont particulièrement intéressants et méritent d’être valorisés.
Par exemple, au-dessus de Phu, le choix du sommet 315 : Phungi 6524 m , (inventé de toute pièce par Mister Dahal pour des raisons stratégiques) aurait très bien pu être le sommet d’à côté, seulement 6496 m. Mais ces 4 m de trop font toute la différence et réduise forcément l’intérêt de ce sommet qui aurait permis d’aller visiter cette vallée inconnue.

Par contre, impossible de retrouver le texte de loi qui définit cette distinction.

Permis d’expédition et permis de trek ?

Voici une mesure très importante à connaitre :

l’obtention d’un permis d’expédition exonère le groupe des coûts du permis de trek, par exemple pour les région qualifiés de « Restricted Area ».

Cette exonération est très pertinente car sans elle, il serait très difficile d’organiser des expéditions au Mustang ou au Dolpo. Le coût en serait exorbitant.
Certaines agences de trek utilisent d’ailleurs cette possibilité d’exonération pour de simples itinéraires de trek, au risque de remettre en question l’ensemble du système.
Vouloir se rendre dans une « Restricted Area » complexifie également les démarches administratives car il s’agit de deux démarches différentes auprès de deux ministères différents.
Il faut un peu plus de temps pour d’abord terminer la procédure du permis d’expédition pour ensuite pouvoir faire les démarches pour les permis de trek et surtout avec les originaux des passeports (pour pouvoir présenter le visa d’entrée au Népal). 
Tout en prenant en compte le jour de repos hebdomadaire (le samedi) et les fêtes religieuses. Ce qui est un véritable casse-tête pour l’agence népalaise durant Dashain.
Concrètement, il est nécessaire de prévoir deux journées à Kathmandu pour finaliser ces formalités administratives, si tout va bien.

Mi Juillet 2019.
Sans aucun préavis, une nouvelle réglementation à été appliqué par le bureau de l’Immigration qui délivre les permis de trek dans les « Restrictif aréa ». Le Ministère de l’Intérieur a modifier cette réglementation, à priori sans en informer le Ministère du tourisme, et surtout avec effet immédiat.
L’exonération du coût de permis de trek a été supprimé pour les expéditions.
Ce qui change complètement l’organisation et la pérennité des expéditions dans ces régions, par exemple, des itinéraires très connus et fréquentés comme Mustang Phu (aussi nommé Saribung Trek) voient leur budget augmenter de plus de 1000 $ par personnes.
A l’avenir, cela signifie simplement qu’il sera très difficile d’organiser des expéditions dans ces régions, et malheureusement au Dolpo ou encore plus à l’Ouest.
De mon point de vue, c’est vraiment dommage et c’est un très mauvais calcul, qui privilégie une vision de gain immédiat de l’état sans prendre en compte les retombées économiques sur le terrain pour les acteurs locaux. 
Pour nous, cela rend l’organisation d’un projet dans ces régions quasi impossible et cela bloque toute une dynamique qui avait déjà bien du mal à exister, surtout dans l’Ouest du Népal.
Mais, le ministère du Tourisme (ou la TAAN) va-t-il faire appel de cette décision ? 
Affaire à suivre…

La durée d’une expédition

28. To be returned in the Base Camp:
(1) The mountaineering expedition team shall return in the base camp within the following time frame from the date of departure from Kathmandu for mountaineering expedition:
(c)  Forty-five days for less than 7000 meter high mountain. 

Cette mesure peut sembler anodine mais elle permet par exemple de prolonger le temps sur le terrain en trekking, ce qui « était » (!) particulièrement intéressant dans les Restrictif Area (Mustang, Dolpo).


La réglementation népalaise pour les expéditions,
détails et commentaires

Les royalties de sommet

Voici un article qui explique la révolution de 2015. Plus rien ne sera comme avant !
Et un petit commentaire sur une mesure malheureusement périmée.

3. The Mountaineering Royalty has been totally waived to those mountains situated on mid western and Far western development region of Nepal for 2070/04/01-2075/03/32 (16 July 2013 to 15 July 2018) 

Il serait intéressant d’étudier si cette mesure d’exonération a véritablement eu un impact sur le nombre d’expédition dans ces régions de l’Ouest. Et pour la petite histoire,  pour la Putha Hiunchuli, cette exonération n’était pas appliquée !
Et surtout proposer une solution pour promouvoir et valoriser ces territoires de l’Ouest.

La notion de saison

Voici un exemple qui montre l’importance de l’Everest dans la mise en place de cette réglementation.
Tout est construit en relation avec l’Everest.
Et bien sûr, tout les sommets du Népal ne fonctionnent pas avec les même critères et surtout avec la même saisonnalité.
Concrètement :
Pour l’Everest : Le système mis en place est très pertinent.
Pour les autres 8000 :
Pour les autres sommets, de 6500 à 7000 et un peu + :

En cours de rédaction…

L’officier de liaison

16. Liaison Officer: 
. (1)  A Mountaineering expedition team, which has obtained a permit for mountaineering, shall have to include Liaison officer in such number of its team as Government of Nepal may depute. 

C’est un sujet particulièrement sensible et qui cristallise beaucoup d’incompréhension et d’insatisfaction de la part des alpinistes.
Voici la réalité que j’ai vécu en plus de vingt ans d’expédition : 

  • Aucun LO n’est resté au camp de base durant toute la durée de l’expédition. 
  • Quelques-uns nous ont accompagné jusqu’au camp de base puis sont retournés à Kathmandu. 
  • Et la grande majorité n’a pas quitté Kathmandu.

Mais ce sujet concerne directement l’administration népalaise.
De mon côté, j’ai décidé d’être le plus bienveillant possible avec les LO sensés nous accompagner, en leur facilitant le plus possible leur « travail » et surtout sans faire de commentaire, ni de réclamation.
Même si je sais que je participe ainsi à la pérennité de ce système.

Quelques règles qui peuvent faire sourire…

The team shall inform daily about the condition and program of mountaineering expedition to the Liaison officer.

Facility may be returned: 
The Ministry may cancel travel order and may cause to return the facilities received as per this Regulation by the Liaison officer, if he/she do not accompany with the mountaineering expedition team. 

Not make discourage: 
The mountaineering expedition team and institution arranging of mountaineering expedition shall not discourage to Liaison officer to go with the mountaineering expedition team. 

Ce dernier point étant à des années lumière de la réalité… !

Functions, Duties and Rights of Liaison Officer : 
The functions, duties and rights of Liaison Officer shall be as follows : 

  • . (a)  To try to solve problem which may be caused to the mountaineering expedition team.
  • . (b)  To inspect or monitor the weight of load which may be carried out by the worker involved with the mountaineering expedition team.
  • . (c)  To stay in the base camp during the mountaineering expedition program.
  • . (d)  To communicate the progress of mountaineering expedition and to inform the message of accident if any happened by the fastest means to the Ministry.
  • . (e)  To make efforts not to happen any conflict or dispute keeping in discipline to the headman, mountain guide and worker.
  • . (f)  To try to settle down the conflict or any other undesirable incident between any member of the mountaineering expedition team and local people or headman, guide or worker as well as to initiate for necessary action with the help of nearest Police post, District Administration Office or Local Bodies if it is not possible to settle down the case by him/herself.
  • . (g)  To carry out or initiate to carry the necessary work relating to environmental cleanness and garbage management.
  • . (h)  `To prohibit the team or its members from indulging in any unauthorized mountaineering expedition and to notify such incident to the Ministry immediately.
  • . (i)  To send its report to the Ministry as soon as possible in the event of loss of walkie- talkies, wireless sets, and other equipment used by the mountaineering expedition team or in the event of death or disabilities cause to a member of the mountaineering expedition team, headman, guide, or worker due to an accident or in the event of commission or likely to commission any serious crime.
  • . (j)  To conduct as an interpreter for the member of the mountaineering expedition team and other person with them.
  • . (k)  To advise the leader of the mountaineering expedition team about the selection of place for mountaineering camp.
  • . (l)  To send the list of the worker and other person involved in the mountaineering expedition team after certifying by the leader.
  • . (m)  To receive the rare and historical objects which may be found by the mountaineering expedition team and handover safely in the place as prescribed by Government of Nepal.

La question des ordures

Un autre sujet important mais dont les mesures adoptées ont peu d’effet sur la réalité.
Voici un article écrit il y quelques années qui ouvre d’autres portes de réflexion…

30. Environment to be kept unpolluted: 
. (1)  A mountaineering expedition team, shall while carrying on the mountaineering, comply with the prescribed conditions in order to not causing the environment to be polluted.

24. Amount shall be deposited:
(1)  The mountaineering expedition team shall deposit the amount persuant to Schedule-9 to the Ministry for the garbage management before the briefing related to mountaineering expedition persuant to sub rule (5) of Rule 3.
(2)  The amount as deposited persuant to sub rule (1) shall be returned only after the submission of evidence of garbage management as per this Regulation. 

Le montant de cette somme de caution dépend de l’altitude du sommet.
Certaines agences la demandent à leurs clients, pour Himalayan Travellers nous avons décidé de ne pas le faire, car c’est un process Népali to Népali.

Schedule – 10
(Relating to sub rule (2) of Rule 27)
The materials to be considered as garbage
The following materials shall come under the following garbage: 
 Garbage which can be destroyed: toilet paper, paper, cardboard, things made from
bamboo, jute and cotton bag, decomposed food.
(b)  Garbage which can be recycled: tin, bottle, jar, plastic can, plastic sheet, reusable gas
cylinder, plastic bag or gas container.
(c)  Garbage which has to be re-imported: used oxygen bottle, used battery, equipment to be
used for climbing or personal goods etc.

Et une petite remarque en passant : les cordes fixes laissées quasi systématiquement sur la montagne ne sont-elles pas aussi des détritus ?
Mais que fait la police ?

Transmission de l’information

Une règle bien loin de la réalité d’aujourd’hui et surtout qu’il est impossible de faire appliquer et de contrôler.

30. Transmission of News as regards mountaineering:
A mountaineering expedition team shall whilst in course of mountaineering not transmit elsewhere any news as regards mountaineering without giving information to Government of Nepal. 


La réglementation népalaise pour les expéditions,
les sommets de la NMA

Il est difficile de comprendre ce qu’est réellement la NMA, car c’est une association (mais ce n’est pas le CAF ni une fédération.
Voici son site Internet.

Ses adhérents sont donc des népalais qui travaillent en montagne (en expédition et en trek) et qui sont identifiés par un carte.
L’action de formation de la NMA est particulièrement importante puisqu’elle gère l’ensemble des formations techniques jusqu’au diplôme de guide UIAGM/IFMGA. Comme par exemple le Basic Training in Mountainering. qui se déroule chaque année en été, généralement à Manang.
Ses revenus sont issus de la gestion d’un certain nombre de sommets, les NMA Peaks (les Trekking Peak).
En voici la liste.
Et toutes les formalités se font en ligne par l’agence qui organise votre expédition. C’est assez simple et rapide.

35. Membership of Mountaineering Association to be obtained: 
. (1)  Any Sardar, mountain-guide, altitude-worker or base camp-worker, who does not have obtained membership of Mountaineering Association, shall not be entitled to go accompanying with a mountaineering expedition team and the institution which makes arrangement for mountaineering also shall not be entitled to make any arrangement without being affiliated with the Mountaineering Association.
. (2)  Government of Nepal may delegate power to the Mountaineering Association for issuing permit of mountaineering expedition on prescribed Himalayan-peaks.

Un petit rappel historique.
En décembre 2015, coup de théâtre dans les instances népalaises, le gouvernement a supprimé la gestion des sommets par la NMA, lui enlevant de fait tous ses revenus !
La NMA a fait appel de cette décision et semble avoir eu gain de cause auprès de la cour suprême.
Voici une analyse intéressante sur le blog de Mark Horell et en particulier dans les commentaires.
Et tout est rentré dans l’ordre…

Et, un peu en marge,
deux acteurs incontournables pour suivre l’histoire de l’alpinisme au Népal.

Miss Hawley et l’Himalayan Data Base.

La base de données de l’Himalayan Data Base est un outil indispensable pour mieux connaitre les sommets du Népal et pour rechercher des informations.

The Himalayan Database Team (Tobias, Billi, Jeevan and Rodolphe) Crédit HDB

« Comme l’avait annoncé Billi Bierling, l’Himalayan Database est désormais en libre service ! Cette base de données recense la plupart des ascensions tentées depuis 1905 sur plus de 450 sommets népalais (ce qui exclut donc le massif Karakoram et des sommets comme le K2 ou le Broad Peak). Ce travail colossal réalisé depuis les années 60 par la célèbre Miss Hawley et ses assistants (dont le journaliste français Rodolphe Popier) est donc aujourd’hui accessible à tous. Expéditions, membres, dates, réussites, échecs, détails, itinéraires, accidents, etc. Tout est là ! Gratos ! C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup.
La Bible et son logiciel sont téléchargeables directement depuis le site himalayandatabase.com. Sachez enfin que des mises à jour avec les nouvelles expéditions seront proposées deux fois par an. »
In Summit Day.com

Et un petit clin d’oeil à cette grande dame du journalisme, du Népal et des expéditions.
A bientôt…

L’American Alpine Journal.

Les livres annuels de l’AAJ sont en bonne place dans ma bibliothèque. Mais on retrouve aussi beaucoup de sujet publiés par l’AAJ sur la toile et sur FB. Avec tous mes remerciements à Lindsay.


Enfin… un peu la pré histoire

sommets du népal

Un très vieil article sur mon premier site (en page perso de wanadoo ! ).
Choisir un sommet au Népal
Ou un post plus récent.
https://alpinemag.fr/nepal-bien-choisir-son-expe-pour-2018/


J’espère qu’en terminant la lecture de cet article, la réglementation népalaise pour les expéditions vous semble maintenant plus compréhensible.
Pour conclure, j’aimerais insister sur 3 points :
1…, Du côté du ministère,
le plus difficile sera de convaincre l’administration de résoudre certains problèmes.

  • corriger la liste !!! 
  • Et surtout les « Caravan Route »
  • Indiquer la carte nécessaire pour localiser facilement le sommet.
  • Simplifier les catégories de sommet (en supprimant # et +).
  • faciliter les démarches nécessaires pour ajouter de nouveaux sommets.
  • modifier la tarification des saisons en fonction de l’altitude des sommets.

Et dans un autre domaine, il serait également nécessaire d’informatiser, de numériser l’ensemble des formalités administratives, pour simplifier le travail des agences népalaises.

2…, Du côté des outils disponible pour faciliter le choix d’un sommet,
il manque une base de données photographique couvrant l’ensemble du Népal. Normalement, une commission du ministère, pilotée par la NMA (Peak Profile Commity) est sensée travailler sur une publication papier de cette nature. 

Mais il me semble qu’un site internet collaboratif à l’interface entre l’Himalayan Data Base et l’American Alpine Journal serait plus judicieux.

Et du côté de la communauté internationale des alpinistes, 
il serait nécessaire de se mobiliser pour faire évoluer cette réglementation qui est peu adaptée aux besoins des alpinistes.
Il reste à définir la manière la plus appropriée et surtout les médias de diffusion. 
L’idée pourrait être très simple :

demander l’ouverture de tous les sommets de moins de 6500 m de l’Ouest du Népal.

Une véritable révolution dans le petit monde de l’himalayisme au Népal !

Merci de votre attention…
Et bon voyage au Népal et en altitude.


Cette article nécessite forcément d’être complété et amélioré.
Avez vous des commentaires ou des suggestions… ?
N’hésitez surtout pas
Merci d’avance

Paulo_un peu au calme à La Grave
A la mi août 2019

la liste des sommets autorisés au Népal
Une réponse à la question en introduction.
Nous sommes au Dolpo, dans le massif du Kanjiroba, au coeur du Sanctuaire.
Et voici les noms des sommets (En gras les sommets autorisés) :
A) Patrasi 6117m (off-picture left).
(B) Sanctuary Peak 6,207. (C) Peak 6,313m.
(D) Kanjiroba Northwest 6,289m.
(E) Kanjiroba North 6,858m.
Ça tombe bien, car nous y allons à l’automne prochain, pour gravir le Sanctuary Peak, encore vierge, et d’autres sommets.

5 réflexions sur “La réglementation népalaise pour les expéditions”

  1. Pierre-Yves BURON

    Super article Paulo !
    Du reste, pas facile de s’y retrouver dans l’administration népalaise… J’ai déjà testé (visa étudiant à l’époque), c’était assez épique.
    Pour le nom des sommets, c’est une discussion sans fin, vu que la langue elle-même n’est pas normée… Pas étonnant de voir des Kangaru Peak/ Kang Guru/ Kanga Garu.. Kanjirowa/Kanjiroba, etc….

    1. paulo.grobel@orange.fr

      Merci Pierre Yves
      Et juste une question, aurais-tu quelque chose à rajouter, ou un point à compléter dans cet article. Merci d’avance et bon été.
      Paulo_qui prépare les expés de l’automne

  2. Merci Paulo pour cet article très détaillé qui répond à beaucoup de mes interrogations !

    Concernant le délai pour obtenir le permis d’ascension, pour notre expé au Mukot en novembre dernier l’agence a pu le faire avant notre arrivée (j’avais dû demander mon visa au consulat en France pour qu’il l’aient une semaine avant le départ). Le climbing sherpa de l’agence s’était déclaré chef d’expé. Nous avons pu partir pour Nepalgunj le jour même de notre atterrissage à Kathmandou, 2 jours de gagné car le calendrier était un peu serré…

    1. paulo.grobel@orange.fr

      Oui, c’est une solution.
      Juste un peu compliqué en cas de retard d’un bagage…
      Autre détail, le coût de la royalty de sommet appliqué pour un népalais dans une expé d’occidentaux devient comme par magie le coût de la royalty pour un étranger. Comme d’hab, juste un peu énervant.
      Une autre consiste en un jeu classique au Népal, la corruption. l’un des employés encaisse une certaine somme (un dessous de table) qui est ensuite partager par l’ensemble du service. C’est celle qu’utilise la plupart des agences, et, sur la facture une ligne indique « entertainment » !
      Salutations himalayennes
      Paulo

  3. paulo.grobel@orange.fr

    Une « drôle »  de nouvelle !
    Le Népal est un pays merveilleux, avec des surprises, des émotions à tous les coins de rue. Un pur bonheur pour les amateurs d’imprévus et d’aventures !
    Mais là, le gouvernement à fait fort.
    Ils ont vraiment de l’humour au ministère du Tourisme and Civil Aviation.
    Il y a maintenant un nouveau Ski Permit !
    Oui, vous avez bien lu. Une réglementation spécifique pour le ski, qui date de plus de 6 ans et qui n’avait jamais été appliquée.
    En clair, si vous utilisez des skis au Népal (comme pour ce Manaslu Ski Expedition : http://www.paulogrobel.com/manaslu-ski-expedition-2020/
    vous devez en faire la déclaration au ministère et régler la somme de 1000 $ (une somme forfaitaire de 1 à 10 members) plus le coût d’un officier de liaison (environ 2000 $) qui, bien sûr, devra vous accompagner et rester avec vous. Avec donc tous ses frais en plus (en fait, c’est super que les OL ne respectent pas eux même la loi et ne restent JAMAIS avec nous, ça nous coûte moins cher !!! ).
    Mais là, je suis un peu en colère…
    Ce ski permit s’ajoute au permis classique d’expé, pour les royalties comme pour l’Ol. Ce qui signifie également double peine, il vous faudra deux officiers de liaison (toujours d’après la loi qui n’est pas (encore) traduit en Anglais).
    A la question : qui a pondu cette réglementation très pertinente ( il faut comprendre ubuesque) et surtout pourquoi… Pas de réponse. Ou plutôt : « On ne sait pas » !
    Allez, mieux vaut encore faire quelques virages dans la peuf par chez nous, plutôt que de s’énerver pour rien…
    Paulo_back in La Grave, and soon on the ski !

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