Un « nouveau » raid à ski au Pays de la Meije…
Deux sommets emblématiques du Pays du Pays de la Meije,
deux vallées et deux villages,
deux refuges avec des réalités et des histoires bien différentes.
Un territoire immense à découvrir à ski de randonnée
(mais aussi, pourquoi pas en raquette alpine !).
Simplement ouvrir une carte et construire un itinéraire pour relier ces deux géants en une expérience d’itinérance hivernale originale…
Je voudrais, par cet article, faire la promotion d’un « nouveau » raid à ski et valoriser les deux nouveaux refuges de ce petit coin de la Haute Romanche.
- Le refuge du Pic du Mas de La Grave
Tel : 09 88 66 55 42 - Le refuge du Goléon
Tel : 06 87 26 46 54
Bonne nouvelle, le refuge du Goléon est gardé en continu cet hiver 2020 et il est particulièrement important de partager cette information pour aider les gardiens à pérenniser cette ouverture les années prochaines.
En clair :
« Il faut absolument y aller, et pas seulement le we. Mais aussi y séjourner quelques jours pour faire d’autres courses, d’autres pentes que le Goléon. »
Myrtille REINHARD, la gardienne, fait aussi du ski de randonnée et elle connait parfaitement les lieux.
Du Goléon au Pic du Mas de La Grave
Un « nouveau » raid à ski
…, Et qui mérite surtout de devenir rapidement classique, pour les guides qui accompagnent leurs clients mais aussi pour les groupes du CAF ou d’amis, qui découvriront un espace préservé et une belle ambiance de Wilderness.
Bien évidemment, la notion de « nouveau » pour cet itinéraire n’est pas forcément judicieux (et certains me l’ont fait remarqué !).
Ce qui est NOUVEAU par contre, c’est que les deux refuges sont ouverts et gardés tout l’hiver (et j’espère vraiment qu’ils le resteront les prochaines saisons hivernales).
La difficulté.
Les difficultés sont classiques, il faut simplement être capable d’aborder des courses un peu longues, aux alentours de 1400 m de montée.
A la montée, les pentes sont parfois raides (+ de 30°) et nécessite une bonne aisance dans les conversions, surtout par neige dure.
Ce n’est donc pas un itinéraire d’initiation…
Les conditions nivologiques jouent forcément un rôle important dans le déroulement de la traversée du Refuge du Goléon au Refuge du Pic du Mas de La Grave (ou inversement), mais il me semble qu’il est possible de cheminer en restant relativement dans des endroits protégés.
Pour valider cette impression, nous avons donc réalisé cette traversée dans le sens du Pic du Mas de La Grave au Goléon dans des conditions nivologiques délicates, en expliquant notre itinéraire dans une page dédiée !
Et bien sûr, voici le lien pour le BERA Oisans.
La durée
J’aime beaucoup cette idée d’une semaine d’immersion avec quelques jours au premier refuge du Goléon pour gravir l’un des nombreux itinéraires puis pour traverser et changer de refuge et d’ambiance avec un micro séjour au refuge du Pic du Mas de La Grave, pour gravir ce sommet emblématique (par le Grand Paquier, bien sûr).
- Soit 5 à 6 jours
- Ou dans un plus format court de 3 jours.
Bien sûr, la traversée entre les deux refuges peut se faire en 2 jours, en débutant par exemple au refuge du Goléon. Ou dans l’autre sens…
Du Pic du Mas de La Grave au Goléon.
Une idée de l’itinéraire.
C’est le sens de notre première traversée, mais en approfondissement mieux le sujet, je pense que le sens Est-Ouest, du Goléon au Pic du Mas de La Grave est préférable (surtout au printemps et par neige dure).
Voici la description initiale Ouest-Est…
- J1 :
Pour rejoindre le refuge du Pic du Mas de La Grave :
Par la traversée du Gros Tets ou plus simplement par La Brèche en utilisant les remontées mécaniques du Chazelet (7€ par personne).
Voir la page dédiée…
Ou encore par un superbe itinéraire qui visite le plateau d’Emparis de manière panoramique… (A venir)
J2 :
Le Pic du Mas de La Grave, par le Chalet de l’Infernet et le Grand Paquier.
C’est l’itinéraire le plus spectaculaire de ce grand sommet, à parcourir absolument !
Ou encore plus intimiste, la Cime de l’Infernet.
Nuit au refuge du Pic du Mas de La Grave.
J3 :
La traversée du Refuge du Pic du Mas de la Grave au Refuge du Goléon.
C’est l’étape clefs du raid et une superbe traversée.
Nuit au refuge du Goléon.
Elle est documentée en photos dans la suite de cet article. Et aussi dans cette page dédiée…
J4 :
Le Goléon. Par exemple par l’arête Sud ou en traversée.
Ou les 3 évêchés par le Col de la Charrat, un itinéraire très peu connu et qui mérite également de devenir classique.
Avec une deuxième nuit au Refuge du Goléon.
J5 :
Une dernière course en traversée pour profiter des lieux, par exemple le Col de Lou. Avec une superbe descente sur Valfroide.
La carte
VALLOIRE, Aiguilles d’Arves et col du Galibier
IGN 3435 ET au 1/25 000
Et bien sûr, IphiGeNie !
Du Pic du Mas de La Grave au Goléon.
Le topo de la traversée en photos…
Généralement, l’itinéraire débute directement par la crête de la Buffe.
Cette fois, nous allons nous engager dans le vallon du Cognet jusqu’à proximité du verrou de la cascade, pour obliquer à gauche et remonter un petit couloir raide qui débouche sur les pentes de la Côte Salomon. Puis remonter celle-ci jusqu’à la crête et retrouver l’itinéraire classique.
Personnellement, je préfère cette montée de la Côte Salomon car elle nécessite moins de conversions et je parcours la Crête de la Buffe plutôt à la descente ou quand les conditions sont défavorables.
Par contre, attention quand la neige est dure, glissade interdite !
Il existe deux options à partir de ce point.
– continuer directement par la crête jusqu’au sommet, avec beaucoup de conversions.
– ou s’engager dans la grande combe à droite, pour rejoindre directement le col 2743 (qui pourrait s’appeler le Col de la Buffe), si les conditions nivologiques sont favorables. En effet, les pentes sont soutenues (+ de 30°) et favorables aux accumulations mais, malgré tout, plus simples à parcourir. C’est l’option que nous avons choisi aujourd’hui.
Avec Denis, le propriétaire du refuge du Pic du Mas de La Grave, nous avons également évoqué la possibilité de rejoindre le col de Martignare en traversée pour suivre la crête à l’Est jusqu’au point 3017, qui marque le début de la banquette sous le Bec du Grenier et qui permet de rejoindre ensuite facilement le Paquier du Roi.
C’est, d’après moi, un itinéraire plus long et plus en traversée.
Il permet également de rejoindre directement le Glacier Lombard en un itinéraire très alpin (une partie du Tour du Goléon).
Au petit matin, la neige est au rendez-vous et nous invite à descendre directement à la maison. La traversée du Col de Lou sera pour une prochaine fois.
Dans le sens Est-Ouest,
du Goléon au Pic du Mas de La Grave.
C’est le sens que je préfère car il offre plus de descente et en cas de neige dure (ou de conditions printanières) les pentes sont dans le « bon » sens, douces à la montée et plus raides à la descente.
Il est possible d’améliorer les descentes en traversant le Col de Lou puis en remontant au Paquier du Roy pour une descente directe par le Clos Bonnefin dans le Vallon de Martignare.
On commence également par un refuge un peu plus rustique pour terminer dans un refuge plus confortable.
Par contre, la première journée pour accéder au refuge est une vraie journée qu’il faut entreprendre de bonne heure. La traversée du Cruq des Aiguilles étant une belle manière de concevoir cette journée. Si les conditions sont bonnes, une montée par le vallon principal peut se poursuivre l’après-midi par un petit Chrono Peak (demandez à la gardienne…).
Si vous cherchez un encadrement…
Le bureau des guides de La Grave est à votre disposition
Et vous pouvez également me contacter… par mail ou au 06 42 90 75 34.
Quelques chapitres à venir…
- Qu’en est-il de l’autre côté du Col Lombard, du Col de Martignare ou de l’Infernet ?
- Est-il possible de réaliser un raid linéaire, par exemple en partant de la vallée de l’Eau d’Olle jusqu’au Tabor ?
- Et surtout : l’histoire de la construction de ces deux refuges méritent d’être raconté.
Vos remarques, commentaires ou questions sur cet itinéraire sont bien sûr les bienvenues.
N’hésitez surtout pas !
Avec tous mes remerciements à Éloise et Dominique pour cette très belle journée.
Paulo_Le 19 février 2020