Du Pic du Mas de La Grave au Goléon

Du Goléon au Pic du Mas de La Grave

Un « nouveau » raid à ski au Pays de la Meije…

Deux sommets emblématiques du Pays du Pays de la Meije,
deux vallées et deux villages,
deux refuges avec des réalités et des histoires bien différentes.
Un territoire immense à découvrir à ski de randonnée
(mais aussi, pourquoi pas en raquette alpine !).

Simplement ouvrir une carte et construire un itinéraire pour relier ces deux géants en une expérience d’itinérance hivernale originale…

Un beau territoire à découvrir…

Je voudrais, par cet article, faire la promotion d’un « nouveau » raid à ski et valoriser les deux nouveaux refuges de ce petit coin de la Haute Romanche.

Bonne nouvelle, le refuge du Goléon est gardé en continu cet hiver 2020 et il est particulièrement important de partager cette information pour aider les gardiens à pérenniser cette ouverture les années prochaines.
En clair :

« Il faut absolument y aller, et pas seulement le we. Mais aussi y séjourner quelques jours pour faire d’autres courses, d’autres pentes que le Goléon. »

Myrtille REINHARD, la gardienne, fait aussi du ski de randonnée et elle connait parfaitement les lieux.

refuge du goleon
Le refuge du Goléon, camp de base idéal pour des randonnées à ski et des courses d’alpinisme hivernales !

Du Goléon au Pic du Mas de La Grave
Un « nouveau » raid à ski

…, Et qui mérite surtout de devenir rapidement classique, pour les guides qui accompagnent leurs clients mais aussi pour les groupes du CAF ou d’amis, qui découvriront un espace préservé et une belle ambiance de Wilderness.

Bien évidemment, la notion de « nouveau » pour cet itinéraire n’est pas forcément judicieux (et certains me l’ont fait remarqué !).
Ce qui est NOUVEAU par contre, c’est que les deux refuges sont ouverts et gardés tout l’hiver (et j’espère vraiment qu’ils le resteront les prochaines saisons hivernales).

La difficulté.
Les difficultés sont classiques, il faut simplement être capable d’aborder des courses un peu longues, aux alentours de 1400 m de montée.
A la montée, les pentes sont parfois raides (+ de 30°) et nécessite une bonne aisance dans les conversions, surtout par neige dure.
Ce n’est donc pas un itinéraire d’initiation…

Les conditions nivologiques jouent forcément un rôle important dans le déroulement de la traversée du Refuge du Goléon au Refuge du Pic du Mas de La Grave (ou inversement), mais il me semble qu’il est possible de cheminer en restant relativement dans des endroits protégés.
Pour valider cette impression, nous avons donc réalisé cette traversée dans le sens du Pic du Mas de La Grave au Goléon dans des conditions nivologiques délicates, en expliquant notre itinéraire dans une page dédiée !

Et bien sûr, voici le lien pour le BERA Oisans.

La durée
J’aime beaucoup cette idée d’une semaine d’immersion avec quelques jours au premier refuge du Goléon pour gravir l’un des nombreux itinéraires puis pour traverser et changer de refuge et d’ambiance avec un micro séjour au refuge du Pic du Mas de La Grave, pour gravir ce sommet emblématique (par le Grand Paquier, bien sûr). 

  • Soit 5 à 6 jours 
  • Ou dans un plus format court de 3 jours.

Bien sûr, la traversée entre les deux refuges peut se faire en 2 jours, en débutant par exemple au refuge du Goléon. Ou dans l’autre sens…


Du Pic du Mas de La Grave au Goléon.
Une idée de l’itinéraire.

C’est le sens de notre première traversée, mais en approfondissement mieux le sujet, je pense que le sens Est-Ouest, du Goléon au Pic du Mas de La Grave est préférable (surtout au printemps et par neige dure).
Voici la description initiale Ouest-Est…

Du Pic du Mas de La Grave au Goléon
L’arrivée au refuge, par un temps un peu maussade.
refuge du pic du mas de la grave
L’arrivée au refuge…, par beau temps !
  • J1 :
    Pour rejoindre le refuge du Pic du Mas de La Grave :
    Par la traversée du Gros Tets ou plus simplement par La Brèche en utilisant les remontées mécaniques du Chazelet (7€ par personne).
    Voir la page dédiée
    Ou encore par un superbe itinéraire qui visite le plateau d’Emparis de manière panoramique… (A venir)
accès au refuge du Pic du Mas de La Grave
Le téléski du plateau d’Emparis

J2 : 
Le Pic du Mas de La Grave, par le Chalet de l’Infernet et le Grand Paquier.
C’est l’itinéraire le plus spectaculaire de ce grand sommet, à parcourir absolument !
Ou encore plus intimiste, la Cime de l’Infernet.
Nuit au refuge du Pic du Mas de La Grave.

Le Refuge du Pic du Mas de la Grave
La superbe combe suspendue du Pic du Mas de La Grave. Bien trop peu fréquentée…

J3 :
La traversée du Refuge du Pic du Mas de la Grave au Refuge du Goléon.
C’est l’étape clefs du raid et une superbe traversée.
Nuit au refuge du Goléon.
Elle est documentée en photos dans la suite de cet article. Et aussi dans cette page dédiée…

Du Pic du Mas de La Grave au Goléon
Vers le premier col…
Le vallon de Martignare, de belles pentes à skier…
Crédit : Éloise

J4 :
Le Goléon. Par exemple par l’arête Sud ou en traversée.
Ou les 3 évêchés par le Col de la Charrat, un itinéraire très peu connu et qui mérite également de devenir classique.
Avec une deuxième nuit au Refuge du Goléon.

le Goleon
Le Goléon par le versant Sud, la combe du Verdillon.

J5 :
Une dernière course en traversée pour profiter des lieux, par exemple le Col de Lou. Avec une superbe descente sur Valfroide.

Les 3 cols qui permettent d’accéder au refuge du Goléon.
Du Sud au Nord et du plus simple au plus difficile…
Le Col du Cruq des Aiguilles , le Col de Lou et le Col des Rochers du Vallon.

La carte
VALLOIRE, Aiguilles d’Arves et col du Galibier
IGN 3435 ET au 1/25 000
Et bien sûr, IphiGeNie !


Du Pic du Mas de La Grave au Goléon.
Le topo de la traversée en photos…

Abdou Martin et ses voyageurs au Refuge du Pic du Mas de La Grave…
7H30, début du Vallon de Cognet.
Un départ au petit matin, pour me pas être pressé par le temps.
Le soleil éclaire déjà largement le versant Est d’Emparis.

Généralement, l’itinéraire débute directement par la crête de la Buffe.
Cette fois, nous allons nous engager dans le vallon du Cognet jusqu’à proximité du verrou de la cascade, pour obliquer à gauche et remonter un petit couloir raide qui débouche sur les pentes de la Côte Salomon. Puis remonter celle-ci jusqu’à la crête et retrouver l’itinéraire classique.

Personnellement, je préfère cette montée de la Côte Salomon car elle nécessite moins de conversions et je parcours la Crête de la Buffe plutôt à la descente ou quand les conditions sont défavorables.
Par contre, attention quand la neige est dure, glissade interdite !

Le petit verrou du Vallon de Cognet, qui est plus ou moins comblé par la neige suivant la saison et l’enneigement. C’est aussi le passage pour le Pic du Mas de La Grave par le Grand Paquier. Il se passe d’ailleurs plus facilement à la descente.
Le verrou du vallon de Cognet et nos différentes traces.
L’aiguille verte de gauche représente le haut de la cascade avec une trace de descente réalisée quelques jours auparavant. La trace qui file vers le Nord va à la Cime de l’Infernet et celle qui monte à droite rejoint la Crête de la Buffe.
Le petit passage pour éviter le verrou est relativement simple à trouver, mais les pentes restent soutenue.
Dom à la sortie des conversions, avec en arrière plan le verrou de Cognet.
Puis, très vite les pentes deviennent plus douces…
Notre trace dans la montée de la Côte Salomon, rien de bien compliqué.
Par contre, quelques pentes à 30°.
du Pic du Mas de La Grave au Goléon
Une vue sur le petit plateau où se trouve le Chalet de l’Infernet, puis la combe du Grand Paquier pour rejoindre le Pic du Mas de La Grave.
La partie finale de la crête de la Buffe, pour rejoindre Le Pic de la Buffe du Milieu, un sommet à 2796 m

Il existe deux options à partir de ce point.
– continuer directement par la crête jusqu’au sommet, avec beaucoup de conversions.
– ou s’engager dans la grande combe à droite, pour rejoindre directement le col 2743 (qui pourrait s’appeler le Col de la Buffe), si les conditions nivologiques sont favorables. En effet, les pentes sont soutenues (+ de 30°) et favorables aux accumulations mais, malgré tout, plus simples à parcourir. C’est l’option que nous avons choisi aujourd’hui.

Èloise observe le vallon qui conduit directement au Refuge du Pic de La Grave.
Arriverez-vous à le retrouver ?
du pic du mas de la grave au goléon
Dans les dernières pentes du col 2743,
… puis en débouchant sur la crête.
… et avec le sourire !
le vallon de Martignare
La suite de l’itinéraire avec le Goleon en ligne de mire.
Crédit : Éloise
La suite de l’itinéraire est maintenant bien visible, avec un replat bien marqué où passe le sentier d’été pour traverser les ravins du vallon de Martignare.
Pas de souci, ça passe vraiment bien !
Notre trace dans la traversée des ravins de Martignare. Nous avons exactement suivi le tracé du sentier d’été avant de nous arrêter pour déjeuner au premier grand replat.
Puis c’est la remontée directe vers le Paquier du Roi.
Depuis le col de la Buffe :
,une vue sur le Pic de la Buffe du Milieu et en arrière plan, le sommet sud des Pics de la Buffe d’en Haut.
C’est aussi une crête qui pourrait très bien se parcourir à ski pour rejoindre le Col de Martignare.

Avec Denis, le propriétaire du refuge du Pic du Mas de La Grave, nous avons également évoqué la possibilité de rejoindre le col de Martignare en traversée pour suivre la crête à l’Est jusqu’au point 3017, qui marque le début de la banquette sous le Bec du Grenier et qui permet de rejoindre ensuite facilement le Paquier du Roi.
C’est, d’après moi, un itinéraire plus long et plus en traversée.

Il permet également de rejoindre directement le Glacier Lombard en un itinéraire très alpin (une partie du Tour du Goléon).

Une vue du col de Martignare et de la » banquette à Denis »…
…, avec la dernière pente pour accéder aux Aiguilles de la Saussaz et au Glacier Lombard.
Cet itinéraire très alpin correspond d’ailleurs à un « Tour du Goléon » très original au départ du refuge du Goléon.
du pic du mas de la Grave au goleon
Nous avons remis les peaux pour rejoindre et traverser les ravins de Martignare.
Le petit point noir correspond à une baraque à sel utilisé en été par les bergers.
C’est un bon point de repère pour ne pas aller plus bas !
Une journée tranquille et le temps d’un casse-croute dans le Wild.
Crédit : Dominique Ansel
Repartir vers le Paquier du Roi.
Crédit : Dom Ansel
La fin de la descente de la combe du Vallon pour rejoindre la base de la dernière remontée, par le Cruq des Aiguilles.
Un groupe a traversé toutes les pentes pour rejoindre le premier replat du Cruq des Aiguilles.
Est-ce vraiment une bonne idée ? Pour gagner seulement 80 m … !
La trace sur IphiGeNie de notre remontée du Cruq des Aiguilles.
Il s’agira de rester attentif aux conditions nivologiques, car la pente présente deux courts ressaut à + de 30°…
L’arrivée au sommet du dernier col, le paysage est toujours aussi splendide.
le Cruq des Aiguilles
En tee-shirt au col du Cruq des Aiguilles. Pas belle la vie ?
(Et pas besoin d’hélico… !)
Crédit : Éloise
Un panorama à couper le souffle vers les Grandes Rousse et l’Alpe d’Huez. A droite, la grande combe du Pic du Mas de La Grave.
Crédit : Éloise
le refuge du Goleon
Pas grand monde dans un lieu pourtant exceptionnel.
Mais comment augmenter la fréquentation de ce refuge en hiver, pour rendre son gardiennage à minima viable ?
Déjà, simplement en lui rendant visite cet hiver et pas uniquement le week end (qui sont forcément un peu chargé) et sans être trop inquiet en cas de conditions difficiles.
Crédit : Éloise
le goléon
Le maitre des lieux, le Goléon et surtout la face Sud de Verdillon. Un bel objectif…
vallon du goléon
Mais aussi, des itinéraires beaucoup plus discrets qui proposent de belles expériences de ski de randonnée où il est encore possible de faire sa trace. Le Col de la Charrat, 2884m.
Crédit : Éloise
Au refuge du Goleon, avec un bon poêle à bois dans la salle de séjour.
… les gardiens sont débordés !

Au petit matin, la neige est au rendez-vous et nous invite à descendre directement à la maison. La traversée du Col de Lou sera pour une prochaine fois.

Il faut descendre…
Une descente pas trop compliquée question itinéraire et aujourd’hui’hui les conditions nivologiques sont restées acceptables.
Dom et Éloise…
Pour une descente très attentive, avec peu de visibilité.
Puis, très vite, le premier hameau de Valfroide.
Et la fin de la neige, avant le village des Hières… Ce soir tout sera en ligne !

Dans le sens Est-Ouest,
du Goléon au Pic du Mas de La Grave.

C’est le sens que je préfère car il offre plus de descente et en cas de neige dure (ou de conditions printanières) les pentes sont dans le « bon » sens, douces à la montée et plus raides à la descente.
Il est possible d’améliorer les descentes en traversant le Col de Lou puis en remontant au Paquier du Roy pour une descente directe par le Clos Bonnefin dans le Vallon de Martignare.
On commence également par un refuge un peu plus rustique pour terminer dans un refuge plus confortable.
Par contre, la première journée pour accéder au refuge est une vraie journée qu’il faut entreprendre de bonne heure. La traversée du Cruq des Aiguilles étant une belle manière de concevoir cette journée. Si les conditions sont bonnes, une montée par le vallon principal peut se poursuivre l’après-midi par un petit Chrono Peak (demandez à la gardienne…).


Si vous cherchez un encadrement…
Le bureau des guides de La Grave est à votre disposition
Et vous pouvez également me contacter… par mail ou au 06 42 90 75 34.

Quelques chapitres à venir

  • Qu’en est-il de l’autre côté du Col Lombard, du Col de Martignare ou de l’Infernet ?
  • Est-il possible de réaliser un raid linéaire, par exemple en partant de la vallée de l’Eau d’Olle jusqu’au Tabor ?
  • Et surtout : l’histoire de la construction de ces deux refuges méritent d’être raconté.

Vos remarques, commentaires ou questions sur cet itinéraire sont bien sûr les bienvenues.
N’hésitez surtout pas !

Avec tous mes remerciements à Éloise et Dominique pour cette très belle journée.
Paulo_Le 19 février 2020

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