« Aux confins du Dolpo » : voici la page de présentation de ce voyage un peu particulier.
Danphe Shail or Ku Himal… Expedition 2017
Notre histoire au Dolpo s’ouvre avec ce panorama immense depuis le sommet du Danphe Shail, que nous avons appelé Ku Himal.
Car c’est vraiment la montagne de Ku, un village du bout du monde, tout au Nord de l’Upper Dolpo.
Ku est un beau village, très isolé au bord de la rivière et uniquement accessible par le haut. Mais paradoxalement, plutôt bas en altitude avec un climat agréable et qui permet de belles cultures.
Un détour qui devrait être/pourrait être intégré dans un itinéraire Upper Dolpo, par les agences ou demandé par les trekkeurs.
Bref, un lieu à promouvoir et à visiter…
Danphe Shail, l’ascension.
Début Octobre… Très haut !
Rarement camp d’altitude aura été aussi confortable à vivre.
Nous sommes à presque 5800 m sur un éperon entre la Chine et le Népal, juste à la limite du glacier, avec de l’eau courante et une vue superbe sur les sommets du massif du Kanjiroba Himal et de l’Upper Dolpo. Avec même un petit bout du Dhaulagiri.
Environ 300 m nous sépare du sommet et la météo est au beau fixe, sans vent.
Demain sera une belle journée d’alpinisme…
Pour cette première ascension du Danphe Shail. Avec tout le monde au sommet.
Dans la quiétude de la tente je savoure tout le plaisir d’être si haut, avec mes compagnons de voyage et Dame Sonia.
Le lendemain notre ascension sera très sereine, avec un départ au soleil levant. Presque une formalité… et rien à raconter.
La Nepali Team des alpinistes sera même au rendez-vous en venant directement du camp de base et nous pourrons ainsi réaliser l’ascension tous ensemble en petites cordées de deux. Il y a Dhan avec Laurence, Bernard avec Etienne, Jeff avec Guru et Anil avec Deepen.
Sonia conduira notre cordée et sans trop d’efforts nous atteindrons notre sommet.
Welcome entre deux mondes !
Entre temps, une petite équipe de jeunes porteurs a rejoint notre camp d’altitude et après avoir récupéré les tentes, il ne leur faudra pas beaucoup de temps pour rejoindre le camp de base.
Ce sont aussi les futurs alpinistes de notre équipe de Nepali Leader à Himalayan Travellers.
Quelle aisance dans ce terrain particulièrement compliqué !
Pourtant arriver si haut n’a pas été une mince affaire. Nous avons même faillit faire demi-tour avant même d’avoir atteint le camp de base !
Danphe Shail, l’approche.
Depuis Ku, il nous a fallu d’abord traverser la Tora Khola par un beau passage à gué !
Et surtout remonter l’étroite vallée de la Jyanglung Khola.
Au départ de Ku…
« Depuis plusieurs heures, nous avons quitté le village et remonté la vallée.
Enfin la gorge retenti des sonnailles des mules, des cris rauques et des sifflets stridents des muletiers. Le grondement du torrent renforce l’austérité des lieux. Pourtant, à chaque verrous rocheux j’imagine que nous allons être bloqué par un passage plus difficile encore, infranchissable par les mules.
Mais les muletiers font des merveilles et refont parfois un bout de sentier. Puis, la gorge s’élargit pour nous faciliter le passage. Nous voici à la 1ère confluence où la Jyanglung Khola fait un brusque angle droit.
Sur l’épaulement alluviale, un grand replat sera un camp idéal. Nous ne sommes qu’en début d’après-midi. peut être un peu trop tôt pour s’arrêter, mais j’espère ainsi ménager les mules et les muletiers ainsi que notre petite bande d’alpinistes. Nous ne sommes pas encore au camp de base, même s’il me semble que les grandes difficultés sont derrière nous.
Un peu naïvement, j’imaginais trouver sur cette route de commerce vers le Tibet, un chemin bien tracé et utilisé régulièrement (par des contrebandiers, par exemple).
Mais depuis plus de 5 ans plus personne ne passe par là pour se rendre en Chine. Il existe d’autres cols beaucoup plus simples et les habitants de Ku ne remontent la vallée que très rarement pour récupérer un peu de bois et des troncs pour les charpentes.
Le lendemain, effectivement l’ancien sentier est mieux visible et tout est plus facile pour les mules. Il y a même des murs de mani (bouddhistes !), des bergeries et de superbes endroits pour camper. L’activité pastorale devait être importante dans cette vallée mais la fermeture de la frontière pour les transhumances des yacks et le commerce trans-himalayen a provoqué une profonde déprise agricole. Pour nous, le sentiment de Wilderness est encore plus fort et se teinte d’un peu de nostalgie. »
En remontant la vallée vers le camp de base, l’équipe de cuisine a visiblement un problème d’eau à résoudre. Toutes les rivières sont à sec.
Et nous ne voyons aucun signe du passage de l’équipe de Ian Wall, qui est arrivé très près du sommet, il y a deux ans, durant la mousson. Un problème de météo juste le dernier jour avec de la neige au camp de base et malgré une attente de plusieurs jours, aucune opportunité de sommet.
Au final, nous installerons notre camp de base environ une heure avant celui de Ian. Puis, nous emprunterons le même itinéraire d’ascension, avec une section de gros blocs vraiment peu agréable pour rejoindre notre camp d’altitude.
Un choix très grobélien pour une progression douce idéale.
Voir aussi le topo complet de l’ascension.
Je ne peux que vous inviter à aller si loin, tout au Nord du Dolpo, pour rendre visite à ce petit sommet du bout du monde. Un prétexte à un beau voyage, forcément un peu hors des sentiers battus, forcément d’une durée et d’un coût importants
Pour promouvoir le village de Ku et l’ensemble du versant de Karang, soit pour rejoindre Saldang vers le sud, soit pour remonter la vallée de Pangsang vers Tilje.
L’entrée au Dolpo par Rara et Mugu avec l’itinéraire par de hauts cols et le Niyma Gyalsen à 5664 m est l’un des plus beaux treks de l’Ouest du Népal.
Une page lui sera forcément consacrée et je fais le pari que vous allez bientôt le retrouver dans Trek Mag, avec les photos de Julien Fumard.
Alors OUI, il faut absolument aller au Dolpo.
A bientôt pour le second épisode de nos aventures au Dolpo… avec quelques bondieuseries et une aventure façon Indiana Jones qui se terminera de manière surprenante.
Paulo_as usual from Himalayan Jawa Café in Boudhanath
KU village, again…
Crédit Etienne Principaud
Amoureux du Népal depuis de nombreuses années je ne connaissais pas encore le Dolpo.Grace à Paulo cette lacune est maintenant comblée.Et de belle manière!En effet celui-ci avait su nous concocter un voyage inédit et hors des sentiers battus.A partir de Ku,village du bout du monde,nous sommes remontés tout là haut jusqu’à la frontière chinoise.Cerise sur le gâteau nous y avons gravi un « petit » 6000 à la fois esthétique et abordable.Que du bonheur!Nous avions prévu de rentrer à Mugu en évitant le sentier classique et descendre le lit d’une rivière.Nous fumes confrontés à des difficultés imprévues et contraints de revenir par le lac Phoksundo que nous avions pu admirer à l’aller.Magique!Au final il me restera le souvenir d’un trek exceptionnel avec des compagnons de voyage qui l’étaient tout autant.Merci à vous et merci à toi Paulo.
La suite de l’histoire arrive bientôt. Et effectivement elle est un peu surprenante.
Bon séjour en Normandie…
Absolument magnifique de beauté et de wilderness.
Namasté le Joce…
Effectivement le coin est un peu Wild et tu n’as pas encore vu la suite du parcours et surtout Mugu to Dolpo.
Même si pour toi, jouer les explorateurs dans la Khola et au JonpaLa te conviendrait mieux. Le trek ultime !
A moins que tu puisses te libérer un petit mois pour retourner dans la very Lost vallée, mais cette fois… par le haut et le Sasurali Pass.
Pas mal comme cadeau de noël, non ?
@pluche
On en recause.
Magnifique voyage, la magie du lac Phoksundo, la cora de la montagne de Cristal, un peu de « bondieuserie » avec guru Etienne, un sommet facile mais très esthétique (merci Paulo pour tes encouragements et l’aide bienvenue de Sonam), une journée aveć 27 traversées de la khola, un improbable camp de bûcherons et un retour sur nos pas, pas si sur nos pas que ça.
Et surtout, que ce soit à 7 ou à 11 un groupe super et une équipe au petits soins.
Merci à tous et merci à toi Paulo Dai.
Laurence et Etienne.