Dolpo to Mugu

Dolpo to Mugu, le Jhonpa La

Une conversation par téléphone satellite, très loin entre Dolpo et Mugu.

  • – Allo, Namaste Paulo Daï… where are you ?

  • Namaste Bishal, we are now in Bhijer. And you ?

  • – Oh my god, but we are waiting you tomorrow in Tihar, the small village just after Dolphu !

  • Yes… But we didn’t succeed to find a way from Pho to Jonpala, and we turned back to Pho and Bhijer.

  • – And what do we do now ?

  • No problem, you continue with your group to Gamgadhi and you try to fly to Nepalganj from Rara Airport. Do your best and take care of «Boju». On my side, we are going to Phoksundo and Juphal, as fast as possible. I have already booked tickets with Yeti and I hope to be there on time.

  • – Ok, I phone you in two days… Take care. See you in Padma.


L’histoire avait débuté à notre arrivée à Bhijer.

Il nous fallait avant tout obtenir des renseignements sur la descente de la rivière et le col de Jhonpa La avant de continuer vers le sommet du Danphe Shail.
La discussion s’engage avec le propriétaire du lodge/épicerie juste en face du camping.
Et ses réponses nous rassurent !

  • OUI, les gorges de la Namlang Nadi  se descendent bien et il n’est pas nécessaire de partir de Pho, car il existe un itinéraire directement depuis Bhijer.
  • Il est possible de les descendre en cette saison.
  • Par contre, il y a un passage équipé de cables pour traverser la rivière qui est un peu compliqué. Il faudra prendre un peu de matériel d’alpinisme.
  • Il faut quatre jours pour rejoindre le village de Dolphu et donc trois repas du soir.
  • Et surtout… deux villageois veulent bien nous accompagner ! Les moissons seront alors terminées et ils auront du temps pour le voyage, aller et retour.

Rendez-vous est donc pris à notre retour du Danphe Shail, 8 jours plus tard.

Uncle… à Bhijer

Dolpo to Mugu par le Jhonpa La

Et nous voici de retour à Bhijer après notre sommet, le coeur léger, avec une journée de repos en plus pour bien préparer notre descente.
Les mules repartiront vers Shey et Juphal avec tout notre matériel d’alpinisme. Bahadur et Deepen s’occuperont de l’acheminement en avion puis en bus jusqu’à Kathmandu.

De notre côté, nous serons le plus light possible en portant nous mêmes nos affaires qui sont réduites au strict minimum (le duvet et le matelas, quelques vêtements…)
Pas de table, ni de tabouret, 3 personnes par tente au lieu de 2 et la grande tente de cuisine servira aussi de tente mess, une fois les réchauds à essence éteints.

Nous aurons 4 jours de nourriture puis nous nous ravitaillerons à Dolphu et dans les villages jusqu’à Gamghadi où nous récupérerons un hôtel et un bus pour le retour.

J’ai donc, sans arrière pensée, embauché 3 locaux de Bhijer (3000 rps /jour avec la nourriture) pour nous guider en chemin et nous aider au portage des tentes et de la nourriture.
Bien sûr, Bishal trouvera ce montant exorbitant.

Dolpo to Mugu
Au début de la descente, un sentier bien tracé…
Durant la descente…

Le premier jour commence par la descente de la rivière et notre camp devrait se trouver quelque part dans les montagnes à l’emplacement d’un ancien village, Muba.
Je n’ai aucune idée de l’itinéraire, ni de l’état des sentiers. Ni même s’il y a un sentier.
C’est ainsi.

Il faut parfois faire totalement confiance aux locaux même si la suite allait nous montrer que ce n’est pas forcément si simple…

D’emblée, nous savons que nous allons plonger dans une ambiance très « Indiana Jones ».
Il faut oser s’engager, avec la promesse d’une Wilderness totale.
Quelle aventure !
La réalité à largement dépassé toutes nos attentes…

Dolpo to Mugu
Ambiance 2

Notre temps est limité. 11 jours pour arriver à Katmandu.

  • 5 journées dans la Khola et le Jhonpa La pour rejoindre le prochain village : Dolphu. A la place des 3 jours 1/2 annoncés par les lascars de Bhijer.
  • 2 jours pour faire Dolphu / Gamgadhi, de villages en villages.
  • Puis 2 jours en bus pour Surkhet et Nepalganj.
  • Et un dernier jour pour le vol Nepalgang / Kathmandu.

Sur le papier ça devrait le faire.

Nous prenons donc une journée de repos à Bhijer pour peaufiner nos préparatifs avant de plonger dans l’inconnu.
Nous trions et rangeons minutieusement nos affaires pour être le plus léger possible. Bahadur avec l’équipe de cuisine calibre les repas au plus simple pour 4 jours complets. Ce sera Dhan qui prendra le relais. Et le muletiers se préparent pour rejoindre directement Juphal.

Dolpo to Mugu
Sacré Uncle !!!

Dolpo to Mugu par le Jhonpa La

9 Octobre, au petit matin il est temps de partir.
Nous descendons directement la rivière depuis Bhijer pendant que l’équipe lève le camp. D’emblée le ton est donné avec de fréquents passages à gué et nous adoptons la technique locale, pas besoin de quitter les chaussures ni de remonter le pantalon. On y va cash, en faisant très attention à ne pas se faire mal. Ce n’est ni le lieu ni le moment de se faire une entorse.
Et quelle n’est pas notre surprise de voir des villageois descendre la même rivière en nous doublant à Mach 2: des familles, un groupe de jeunes filles ou des adolescents, quelques retardataires… Que se passe-t-il ?
Nous retrouvons tout ce petit monde rassemblé à la confluence et nous avons enfin l’explication. C’est le jour décidé par les lamas pour faire la récolte des abricots en aval de Bhijer. Car les abricotiers sauvages sur le bord de la rivière sont la propriété de la communauté.

Dolpo to Mugu

Dolpo to Mugu
En descendant la petite kola depuis Bhijer, en guise de hors-d’oeuvre.

Nous voici seuls pour continuer notre chemin. La rivière est déjà plus conséquente mais un vague sentier existe. Tout va bien, l’équipe nous rattrape et nous allons maintenant descendre ensemble.
Prochain passage, Sera, la confluence avec la Tora Khola qui vient de Ku. Celle-ci nous la connaissons bien et nous savons que le gué sera imposant.

Dolpo to Mugu
Un gué plutôt simple…
Dolpo to Mugu
Un drôle de sentier…
Qu’en penses-tu Laurence ?
Dolpo to Mugu
Le vallon de Muba. Loin, vraiment très loin…

«Oncle» nous indique le passage. Après la rivière, il faudra remonter directement l’arête, avec une barre rocheuse à franchir.
Au final, tout se passe plutôt bien et Dhan sort un bout de corde pour assurer les kitchen boys pour qui c’est la première expérience hors sentier. Le casse-croute de midi tous ensemble au sommet de la croupe est particulièrement spectaculaire.
Quelle vue ! Sur un territoire immense que nous commençons à reconnaitre.
Puis, de grandes traversées exposées avec une sentier minuscule nous amènent dans un vallon avec de l’eau. Effectivement, il y a d’anciennes terrasses, des ruines d’habitation et même une bergerie. C’est l’ancien alpage de Muba, dans une ambiance d’une rare « sauvageté ».
Mais surtout la suite semble beaucoup plus simple jusqu’à un col anciennement fréquenté par des troupeaux.
Normalement, nous devrions retrouver le sentier principal venant de Pho, à partir du col 4706.

Et effectivement, le lendemain nous rejoignons un grand sentier très bien marqué.
C’est plutôt une bonne nouvelle et je suis largement rassuré sur la suite des opérations.

La remontée au col…
Dolpo to Mugu
Au col 4706, un grand moment … Nous essayons de repérer le col de Jhonpa La. C’est le dernier à droite !
La traversée…
Dolpo to Mugu
Une montagne d’inconnus. Crédit Etienne Principaud
Dolpo to Mugu
La grande traversée pour rejoindre le col des bucherons

Notre petit groupe s’engage dans une longue traversée puis une descente dans des alpages. Plus bas le sentier est toujours bien tracé. La tension se relâche et je chemine tranquillement avec Etienne en arrière du groupe, jusqu’à un gros rocher avec un auvent servant de lieu de bivouac. Visiblement le lieu est très fréquenté par des bucherons qui ont bien travaillé car il y a un stock impressionnant de poutres et de planches. C’est donc un lieu de coupe de bois important, même s’il n’y a pas d’eau visible. En vérifiant la carte, je vois bien que nous sommes une vallée plus loin que celle du sentier marqué sur la carte, mais sans m’en inquiéter d’avantage, le sentier est tellement bien marqué. il est certainement utilisé régulièrement par les villageois de la vallée de Dolphu pour le transport du bois de construction.
Effectivement, il est franchement descendant jusqu’à un grand replat avec des empilements de planches.

Puis, plus rien !
Mince alors. Avons nous loupé un embranchement du sentier ?

Mais le Dolpo Pa, qui connait à priori le chemin, nous dit que c’est plus bas…
Alors, allons plus bas, même s’il n’y a pas de sentier et que l’environnement semble de plus en plus compliqué. Il y a parfois des surprises incroyables…

Je suis de plus en plus inquiet sur la tournure des événements. mais il est 15 h et il fait beau…
Tout le monde attend sur le dernier replat pendant que nous cherchons des indices de passage.

J’essaye d’en savoir un peu plus sur l’expérience de nos lascars de Bhijer.

  • La dernière fois qu’ils sont passés par là ?
  • En quel saison ?
  • De quelle manière ?
  • Sur la « vraie » nature du sentier ?

Et les réponses ne sont pas très encourageantes.
Un seul sur les trois (!), a déjà été vers Dolphu (?), il y a un an, au printemps et pour Yersa Gompa. Il n’y a pas de sentier mais ça passe. No problem !
Comme par hasard, c’est aussi le lascar avec qui nous avons le moins de contact ou d’affinité

Il est passé en traversée sur le versant en face de nous et j’ai beau regarder aux jumelles, je ne vois pas vraiment de cheminement envisageable, surtout avec nos jeunes porteurs avec leurs Dokos (et même s’ils sont beaucoup plus agiles que nous).

Un moment de concertation sur la carte…

Dolpo to Mugu, fin de l’épisode.

Je dois me rendre à l’évidence et la mort dans l’âme, prendre une décision bien difficile.
Faire définitivement demi-tour !
L’aventure est terminée…

Dolpo to Mugu
Juste pour situer l’histoire. Et Dolphu est encore bien loin, tout à gauche.

Et dans un premier temps, il faut remonter et me consacrer à la gestion de cette fin de journée.
Où allons nous dormir. ?

J’ai envie de les étrangler, tout les trois, d’en prendre un pour taper sur les autres. Je suis vraiment en colère, avec le sentiment de m’être fait arnaquer depuis le début.

Surtout ne rien dire pour l’instant. Trouver de l’eau et s’installer pour la nuit.
Il est 17 h, le camp est installé confortablement près du gros rocher avec les poutres. Génial, il y a même de l’eau.
Tout va déjà beaucoup mieux. Et une scène nous comble.
Un gros troupeau de yacks a déboulé du haut avec des yackmen de Pho et Bhijer. Ils viennent directement de Pho et visiblement le chemin a été difficile car les yacks tirent la langue et sont bien fatigués. Ils viennent récupérer le bois de construction et repartent demain !

Les yacks sont toujours aussi stupéfiants de force.

Tout s’explique !

  1. Il n’y a pas de chemin pour descendre dans la Khola et rejoindre Dolphu, ou du moins pas ici.
  2. Si le chemin est si bien tracé c’est parce qu’il est régulièrement utilisé pour acheminer le bois pour les villages de Bhijer et Pho. Il n’y a pas d’autre lieu de bucheronnage dans ces hautes vallées.
  3. Il n’y a pas de vrai sentier pour Dolphu. Mais un lieu identifié est bien équipé avec des cables pour traverser la rivière (dixit les locaux).

Et, comme par hasard, le lascar qui connait le chemin a mal au dos et ne souhaite plus continuer avec nous. Normal, il a retrouvé des potes et ils vont passer une bonne soirée à se réchauffer au coin du feu et à picoler. Sonia est peut être encore plus en colère que moi.
Juste se calmer. Reprendre la situation en main et rassurer d’abort les Dolpo Pa.

« Pas de souci, nous sommes très content de vous.

Ce n’est pas de votre faute…
C’est nous qui avons décidé de faire demi-tour. Le chemin est trop difficile pour nous. C’est de notre faute et on rentre tranquillement à Bhijer ensemble en deux jours en passant par Pho. Nous reviendrons une prochaine fois…
Et cette fois nous réussirons ! »

Dhan s’occupe aussi d’eux le mieux possible pour le repas du soir. S’ils nous lâchent maintenant on est vraiment dans la panade… avec trois charges en plus à se coltiner et un conflit à gérer, au bout du monde.
Pour le lendemain, nous savons qu’il y a un sentier jusqu’à Pho possible en un jour. Et nous le connaissons jusqu’au col qu’il faudra remonter. Quelle galère !

De grands espaces…
Pas facile les treks exploratoires…

 

« Il s’égarait dans l’étendue comme une toupie, un tourbillon, une créature de soif et de vent. »
André Velter, « Une fresque peinte sur le vide I », Le Haut-Pays.
Un peu inquiet, le Paulochon…
Mais oui… il y a bien un sentier !

La journée du lendemain est exceptionnelle…
Panoramique, stupéfiante, longue et compliquée. Nous arrivons en fin d’après-midi à Pho, passablement entamés et soulagés. Nous voici de retour dans l’espace habité, avec plus aucune inconnu devant nous a condition d’accepter de rentrer directement par Juphal (un renoncement difficile à faire pour certain (e)). Rentrer par le même chemin que celui de l’aller.
Mais je n’ai plus aucune confiance dans nos trois lascars et je veux m’en séparer le plus rapidement possible pour passer à autre chose. Et surtout ne pas repartir avec eux par le haut, par le col de Nyima Gyalsen comme a fait le petit groupe des trekkeurs avec les mules.
Ne plus avoir d’inconnus…
Heureusement, nous n’avons plus assez de vivres et impossible d’en acheter suffisamment à Pho. Il nous faut absolument rejoindre Bhijer pour se ravitailler et s’organiser avec des chevaux pour rejoindre Juphal. Nous avons juste le temps nécessaire avec une journée de sécurité en plus si nous doublons les deux prochaines étapes.

Au milieu… Un village.
Tout le versant de Pho. Et notre sentier était tellement complexe dans ce relief tourmenté, que j’ai été incapable de m’y retrouver sur le terrain avec la carte au 50/000. Il faudrait faire une trace GPS pour la mettre à jour.
Next time…

Dolpo to Mugu
Pho, un autre village du bout du monde.

A Pho, le lendemain matin, l’atmosphère se détend et une discussion s’engage avec les jeunes du comité de village.

Personne ne va à Dolphu en partant du haut, que ce soit de Bhijer ou de Pho. Tout le commerce se fait avec la Chine au Nord et le col de Nisal  et non pas avec le Népal au Sud.
Il n’y a pas de sentier connu.
Tout juste un itinéraire utilisé par les anciens, il y a bien longtemps, et aussi par les chercheurs de Yersa gompa.  Mais, ils viendraient plutôt de Dolphu en restant sur l’autre versant, sans passer la rivière.

Surtout, les Pho-pa ne sont pas insensible à l’idée de tailler un vrai sentier pour faire la jonction avec ceux de Dolphu pour promouvoir un développement touristique qui leur fait vraiment défaut.

C’est la première année que des grands groupes arrivent de Mugu de manière signifiante et utilisent l’emplacement de camping géré par le village, qui a été construit quelques années auparavant.

Cette discussion me permet surtout de changer de posture. Il n’est pas nécessaire de rester sur une position de mécontentement car nous sommes aussi partie prenante de cette situation, de cette incompréhension.
Notre différent n’est-il pas simplement un problème de malentendu, de différence de culture et de sens du mot sentier ?
Bref, je pense qu’ils vont encore rigoler longtemps au coin du feu en racontant l’aventure des touristes qui voulaient rejoindre Dolphu. Il sont fous ces « Kuieré » !

Tout va bien… Nous nous quittons en franche camaraderie. A bientôt !!!
Tout le groupe m’attend au pont et j’ai de bonnes nouvelles.
L’organisation des chevaux est calée pour Juphal avec l’un de nos trois villageois de Bhijer. Le lama Bön Tensing.

Dolpo to Mugu
Le grand pont de Pho.
Dolpo to Mugu
Ambiance…

Il reste maintenant à traverser le prochain col, le Yambur La, que nous connaissons déja.
Pas vraiment une balade de santé…
Mais toujours ce paysage merveilleusement escarpé et Wild de l’Upper Dolpo.
Juste après le col, nous aurons la surprise de découvrir en contrebas une gompa bien cachée dans un repli de terrain.
Un peu comme dans Tintin au Tibet.

Dolpo to Mugu
Quelque part, un monastère…
Lang Gompa...
Lang Gompa…

C’est la deuxième gompa de Bhijer, le monastère de Lang dont personne parmi nous n’a entendu parlé.
Elle se trouve à deux heures max de Bhijer par un chemin à flanc avec de grands chortens.
Mais pourquoi est-elle si peu connue ?
Quelle est son histoire ?

La prochaine fois, ce sera l’objectif de notre journée à Bhijer…
Mais pour l’instant en route pour Juphal !

bernard avec « Uncle »… C’est le temps du battage de l’orge.

Il nous faut absolument réussir à prendre un avion le plus rapidement possible,
sous peine de louper notre vol international…

Tout va bien, Guru Etienne aura même le temps de passer chez le barbier, avant son avion.
A la maison…

Il nous faut maintenant vous raconter l’histoire de la Montagne de Crystal… un pèlerinage controversé.
Allez Etienne, on y retourne !

L’Ermitage de Tsakang.

Avec les photos de Julien et peut-être avec la prose de Jean, la vraie histoire de « Dolpo to Mugu » par le col de Nyima Gyalzen est encore à raconter.
Et c’est l’un des plus beaux itinéraires de trek du Népal

Dolpo to Mugu
Bishal et Julien…

Paulo_de retour dans le Sud, mais sous la pluie
Le 11 Décembre 2011

2 réflexions sur “Dolpo to Mugu, le Jhonpa La”

  1. « With the photos of Julien and perhaps with Jean’s prose, the true story of « Dolpo to Mugu » by the Nyima Gyalzen Pass is still to be told.
    And it is one of the most beautiful trekking routes in Nepal »

    Looking forward to your story of this, in November 2017 I passed from Pho to Shilenchaura Kharka in 48 hours via Nyingma Gyanzen La, Yala La, Chyargo La. A beautiful way. Is this the route of Julien & Jean?

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