Le Mukot Himal fait partie des 104 nouveaux sommets autorisés par le Ministère du Tourisme Népalais. Il avait déjà été gravi précédemment, mais son « ouverture officielle » avait pour moi d’autres motivations.
Il permet de promouvoir le village de Mukot, un village perdu dans une vallée jusqu’à présent à l’écart des circuits classiques du Dolpo et d’envisager une traversée glaciaire très intéressante, bien que complexe d’organisation, entre la vallée de la Kali Gandaki et le Dolpo.
C’est aussi la preuve qu’il est possible de vivre de belles aventures d’alpinisme au Dolpo (et il y en a d’autres !)
C’est donc une nouvelle porte d’entrée ou de sortie pour le Dolpo.
- C’est l’itinéraire que nous avons réalisé à l’automne 2016. (en voici le compte rendu, qu’il me faut aussi terminer)
- Avec une page sur la préparation de la traversée.
- Et sur la présentation du projet.
Les photos sont de Philippe Jéhotte et de Christine Hamel. Il me reste à mettre les copyright et à terminer les descriptions.
Mais il est temps aussi de partir en vacance. À dans 3 semaines…
Mukot Himal. L’accès au camp de base depuis le Dolpo.
Pour rejoindre l’aérodrome de Juphal, c’est un grand voyage qui reste peu agréable en bus pour Nepalgang et encore moins jusqu’au terminus actuel de la route pour Dunai.
Mais c’est pourtant l’itinéraire qu’empruntera l’équipe népalaise et tout l’équipement.
Le budget est malheureusement conséquent. Comme souvent au Dolpo.
xxx… A suivre !
Mukot Himal. L’accès au camp de base de la Hidden Valley, depuis Marpha.
Dans la vallée de la Kali Gandaki, le village de Marpha est facilement accessible en deux ou trois jours par la route depuis Kathmandu, par Pokhara, Béni et Tapopani.
Ou en 25 mn depuis Pokhara par Jomosom, et moins d’une heure de marche !
Le village est très agréable, les lodges nombreux et confortables.
La gestion de l’environnement hypoxique, avec le passage d’un col à plus de 5000 m, le Dhampus Pass, reste une entreprise complexe.
Le découpage idéal me semble être le suivant :
- Marpha / Alubari (Upper ou Lower)
C’est une courte journée de marche sur un bon sentier avec un camp agréable dans les genévriers. Une acclimatation LIGHT avec du repos l’après-midi. - Yak Kharka.
Une 1/2 journée de marche et une étape avec deux options.
LIGHT avec du repos l’après midi.
ACTIVE, avec une petite bosse et une descente au camp. - Yak Kharka.
Une journée de repos, qui peut être ACTIVE en montant à l’altitude du Mont Blanc, ou sur une bosse de l’arête au Nord. - « Sanu Tal Camp ».
C’est un emplacement très plat situé en contrebas du sentier. La proximité d’un petit lac permet de disposer de l’eau nécessaire. Deux autres emplacement de camp existent sur l’itinéraire (Kalopani et Chorten Camp) mais ils sont moins comfortables. Il n’est pas non plus conseiller de s’approcher au plus près du col, le terrain étant moins propice. - La traversée du Dampus Pass.
Une journée en altitude, mais la plupart du temps sur un bon sentier. Seule la dernière partie pour rejoindre le camp de base se déroule dans des éboulis. - Au camp de base.
Une journée de repos permet de différencier l’acclimation.
Soit ACTIVE en profitant de la vue au French Pass, soit PASSIVE de récupération complète en restant au camp.
En fonction de ta saison et des conditions au passage du Dhampus Pass, le transport des bagages peut se faire avec des mules. Mais la moindre chute de neige rend les choses beaucoup plus difficiles.
Le retour du camp de base peut être réaliser par trois itinéraires, complètement différents.
- L’un est simple pour rejoindre Marpha puisque c’est l’itinéraire de montée, mais il nécessite quand même de traverser le Dhampus Pass.
- La traversée du French Col permet d’effectuer le tour du Dhaulagiri en passant aux différents camps de base du Dhaula et en sortant de la vallée par Muri et Beni. C’est une belle manière de combiner un sommet et un grand trek. Il est alors conseiller d’envoyer tous les bagages superflus sur Marpha.
- Une sortie de la Hidden Valley par Sangda est possible en utilisant un chemin de yaks très aventureux mais somptueux. C’est un itinéraire que nous avons inauguré lors de l’ascension du Tukuche Peak (il a été documenté sur le web). Trois jours sont alors nécessaire pour rejoindre Jomosom.
Et bien sûr, il y a la traversée Hidden Valley/ Mukot pour rejoindre le Dolpo.
Mukot Himal. Depuis le camp de base versant Hidden Valley
Une grande journée permet d’installer sans problème particulier le camp d’altitude, soit directement au col ou sur le grand glacier au pied de la dernière pente.
Eventuellement, il devrait être possible de faire l’aller-retour au sommet dans la journée, en ayant au préalable bien repérer le départ dans les moraines du début. Mais c’est vrai que c’est pas trop mon truc…
Le grand glacier est superbe, une belle ambiance et pas de difficulté, à part tracer son chemin entre quelques crevasses.
L’accès au Mukot Pass est simplement un peu plus pendu avec quelques crevasses profondes.
Puis l’arête finale ne pose pas non plus de problème particulier. On peut coter l’ensemble PD – en neige, sans risque objectif et dans une superbe ambiance.
A noter… pour une traversée, le sens Dolpo/JMS est plus simple !
Simplement pour une question de logistique et à cause de la montée exigeante pour rejoindre la Hidden Valley.
Mukot Himal. Depuis le camp de base versant Dolpo.
L’histoire est beaucoup plus simple, le sommet est bien visible depuis le camp de base.
De nouveau, personnellement, je ferais l’ascension en deux jours avec l’installation d’un camp d’altitude sur le plat du glacier.
Bien sûr, j’en connais les efforts nécessaire, mais j’aime tellement cette expérience douce de l’altitude et je sais surtout que cela en vaut la peine, pour apprécier encore plus ces instants partagés tout là-haut.
Techniquement, il n’y a pas vraiment de passage difficile, mais le terrain est plus complexe que celui du versant Est.
L’accès au glacier est simple et rapide. La première pente est juste agréable pour un départ en douceur.
Plus haut, les crevasses sont bien présentes et profondes, la pente centrale est bien pentue et peut poser des problèmes nivologiques. Puis à partir du col, l’arête est plutôt tranquille avec un petit ressaut.
Bref, une très belle ascension.
Paulo_un dernier jour de l’année 2016
Entre Kathmandu/Istanbul et Lyon
Un échange avec Duche pour sa prochaine expé vers le Mukot Himal
Parmi les questions en suspens:
– il y a une journée possible de repos à Yak Kharta, au milieu de la montée de 4 jours au camp de base. Elle me parait intéressante à prévoir, après presque 2000m de D+ en 2 jours. Elle n’est pas dans le programme ci-dessous mais j’ai compté 2 jours tampons à KTM, dont un peut servir à celle-ci. Qu’en penses-tu? Une seule journée tampon à KTM (ou Pokhara) est-elle suffisante si on décide de prendre ce repos à Yak Kharta?
OUI, il faut absolument prévoir cette journée dans le planing. Elle est indispensable pour valider une bonne acclimatation. D’ailleurs, l’important est surtout de dormir à la même altitude et de pouvoir calibrer l’effort de la journée suivante par une balade facultative vers un sommet ou jusqu’à une altitude donnée, le sommet du Mont Blanc par exemple. Il faut donc la mettre dans le planning au bon endroit car cela facilite aussi la gestion des vivres par l’équipe de cuisine, et des déplacement avec les muletiers ou les porteurs.
La journée à Kathmandu est nécessaire pour pouvoir anticiper tous problèmes d’aérien ou de bagage perdu. C’est aussi un sas nécessaire entre notre vie d’ici et de là-bas.
Pour les retards des vols vers Jomosom, il faut provisionner une journée en fin de séjour, qui sera utilisé ou non au départ.
– il y a la question du vol ou bus pour le retour Pokhara-KTM, qui est un choix confort/finance.
Oui, mais ce choix n’impact pas dans l’elaboration de ton planning initial. Et il y a suffisamment de vol depuis Pokhara, ou de possibilité de transport routier, pour décider à la dernière minute.
Voili, voilou.
Bonne continuation