Hommage à Miss Hawley

Deux articles, publiés par Reuters et « The Independent » annoncent qu’un sommet du Népal est officiellement nommé en hommage à Miss Hawley. Journaliste célèbre dans le monde de la montagne et cheville ouvrière de l’Himalayan Data Base.

 

Une photo de l'article de The independent.
Une photo de l’article de The independent.

Pour expliquer les réalités derrière cet article sur le Peak Hawley voici quelques détails.

Au printemps 2008, avec François Damilano nous avons conduit un groupe de clients vers le sommet de la Putha Hiunchuli, un 7000 très abordable dans la région du Sud Dolpo.
Nous en avons profité pour tourner un film témoignant du style de progression utilisée «La stratégie de l’escargot». Un style que j’appelle maintenant «Slow Expedition» en référence à la «Slow Attitude».

A la fin de cette expédition, François a réalisé en solitaire l’ascension et la traversée du sommet situé immédiatement au-dessus du camp de base.
Nous l’avons baptisé Peak Hawley, en l’honneur de Miss Hawley avec qui nous avions passé un très agréable moment d’échange à notre hôtel à Boudhanath.
Bien évidement, elle en a été informé lors de notre compte rendu de fin d’expé. Elle a juste sourit en disant que ce n’était pas pertinent. Une page web sur le sommet a été mis en ligne sur mon site et un compte rendu rédigé pour AAJ.

Une photo très intimiste de l'article de Reuter.
Une photo très intimiste de l’article de Reuter.

Puis le temps à passé…
Fin juillet 2012, j’ai été invité à participé au travaux de la commission technique de la NMA sous l’égide du ministère du tourisme. Initialement prévue pour corriger la liste des sommets autorisés et pour officialiser la carte nationale népalaise au 1/50 000 comme référence, ce petit groupe de 6 personnes à travailler sur une liste de nouveaux sommets. Pour promouvoir les montagne de l’Ouest du Népal, j’ai donc proposé le plus possible de sommets intéressant pour l’alpinisme dans les régions de Humla, Jumla et Dolpo. Dont ce fameux Peak Hawley.
Je suis donc particulièrement heureux de retrouver cette proposition dans la liste officielle.
Pourtant, je ne pense pas que cela reflète une reconnaissance réelle du travail exceptionnel de Miss Hawley au Népal. L’himalayan Data Base est une entité qui dérange. C’est pourquoi elle reste jusqu’à présent informelle. 

l’HDB n’est ni accepté ni reconnu au Népal (par certaines agences ou les ministères), ni même par certains alpinistes.

La preuve… Le manque de coopération des uns et des autres et les galères pour Miss Hawley et ces collaborateurs (Billy et Rodolphe par exemple) pour rentrer en contact avec les chefs d’expédition et obtenir les informations indispensables.
L’HDB n’existe que grâce à la personnalité de Miss Hawley (et des personnes qui l’entoure, comme Richard Salisbury).

Pour moi, il était donc tout naturel de lui rendre hommage de son vivant !

Une autre manière de le faire serait de réfléchir au sein de la communauté internationale des alpinistes (mais aussi au Népal) a une pérennisation de l’HDB, avec de réelles moyens, tout en gardant une indépendance toute journalistique. Peut être une sensibilisation grâce à Internet permettrait-elle cette mobilisation et déboucherait sur une reconnaissance officielle.

C’est ce que j’espère pour un avenir le plus proche possible.

Et pour conclure plus légèrement… Un autre sommet a été nommé Liz Himal.
Il a été gravi récemment par de jeunes alpinistes et même descendu à ski.
Savez-vous où il se trouve ???

Sans oublier, la première ascension officielle du Peak Hawley, par une petite équipe népalaise d’Himalayan Travellers comme apprentissage de l’autonomie !

Salutation himalayennes

Paulo Grobel_depuis La Grave


Une chronique de Libération…

Miss Hawley… Une américaine à Kathmandu

TEXTE: FRANÇOIS DAMILANO (RECUEILLI PAR ELIANE PATRIARCA)

Dimanche 14 avril 2013, Jagdula French Expedition jour 4. 

Dire que les rues sont encombrées est un euphémisme. Les travaux d’élargissement de quelques artères devenues incirculables rajoutent la poussière à la pollution épaisse des pots d’échappements. À quelques encablures du centre (300 roupies de taxi environ), des rues plus calmes abritent des maisons au charme désuet et aux façades défraîchies. Un trottoir défoncé, une petite guérite et son vigile débonnaire, une cour de terre battue, un bâtiment carré où une discrète plaque indique Himalayan Trust — la fondation créée par Sir Edmund Hillary quelques années après sa victoire à l’Everest. Un peu en retrait, un escalier sombre monte à l’appartement de l’une des figures les plus étonnantes du petit monde de l’himalayisme.

Elle connaît par cœur les Géants de la Terre, ces 14 sommets qui dépassent l’altitude mythique de 8000 mètres et dominent d’une tête les milliers de montagnes de la chaîne himalayenne. Elle connaît toutes les épopées vécues sur la brochette de 8000 qui balise le Népal et sa frontière tibétaine : Dhaulagiri, Annapurna, Manaslu, Cho Oyu, Shishapangma, Lhotse, Makalu, Kangchenjunga. Elle sait chaque face, chaque itinéraire, chaque emplacement de camp. Sans oublier l’Everest bien sûr, le sommet de toutes les obsessions, le sommet de toutes les passions

Arrivée à Katmandou comme correspondante de Times Magazine Incorporated en 1960, c’est pour l’Everest qu’elle est restée. Comme dévorée – elle aussi – par la fièvre de la très haute altitude. Pourtant, Miss Elizabeth Hawley n’a jamais mis les pieds en montagne. À peine a-t-elle parcouru quelques sentiers de trekking. Son savoir, elle le tient des grimpeurs de l’oxygène rare (1).

« En 1962, l’agence Reuters News Agency basée à Londres m’appela pour me demander si je voulais être leur nouvelle correspondante. J’ai commencé par suivre l’expédition américaine à l’Everest au printemps 1963. Dix ans après la première ascension de la plus haute montagne du monde, aucun Américain n’en avait encore foulé la cime et l’équipe se proposait de plus d’en faire la traversée. Le public d’Amérique était passionné et avide d’informations. » (2)

Au milieu des années soixante, l’histoire de l’himalayisme s’accélère et le nombre d’expéditions ne cessera plus d’augmenter. Une fois les derniers hauts sommets atteints par des expéditions financées par des nations en quête de prestige, vint l’heure de l’ouverture de voies nouvelles et difficiles, l’apparition de nouveaux défis (absence de porteurs d’altitude, refus de l’usage d’oxygène artificiel), les ascensions en solitaires, le challenge des quatorze 8000 et sa compétition larvée pour être le premier homme à tous les gravir… (3)

Alors Miss Hawley a rencontré tous les acteurs de ce théâtre du Toit du Monde où s’entremêlent comédies et tragédies.

À peine installé dans son hôtel, chaque baroudeur des cimes a droit à un petit appel téléphonique. Par son réseau patiemment tissé (ministère du Tourisme, agences de trekkings, hôtels, grimpeurs), Miss Hawley sait ce qui est arrivé. Rendez-vous pris sans tergiversation, la Coccinelle Volkswagen bleu ciel – l’unique à Kathmandou (racheté depuis par Simone Moro)– se gare. Immuablement, le chauffeur-assistant ouvre la porte à une fine silhouette un peu voûtée, impeccable dans son tailleur vintage très anglo-saxon. Le cérémonial sera le même au retour d’expédition.

Ainsi Miss Hawley les a tous interrogés, écoutés. Et elle a noté. Avec précision et détermination.

Un brin inquisitrice parfois, lorsqu’elle observe son interlocuteur par-dessus ses petites lunettes, un demi-sourire à peine esquissé. C’est peu dire que la dame est peu latine, que l’expression des émotions n’est pas son fort. Elle n’est pas là pour ça. Les faits, rien que les faits. Les sommets, les dates, les noms de chaque compagnon, les aller-retours sur la montagne, les autres équipes de grimpeurs rencontrés : ne rien laisser échapper, tout consigner au plus vite avant que les souvenirs de chaque protagoniste ne fassent inéluctablement leur travail de réécriture du vécu. Et puis encore le temps, celui de la météo et de l’horaire.

Correspondante d’un journal, elle devient chroniqueuse incontournable des rédactions – spécialisées ou grand public – du monde entier. Puis peu à peu mémoire de l’himalayisme contemporain.
Son infaillibilité, ses fiches, ses recoupements l’entraînent au-delà de son statut initial, le plus souvent malgré elle. Experte consultée par les grimpeurs préparant de futures ascensions ou par les écrivains validant un point d’histoire, Miss Hawley est aussi sollicitée en tant que juge de paix. Rôle qu’elle réfute énergiquement. C’est que le milieu de l’altitude est quelquefois agité de polémiques enflammées et de controverses violemment vivifiées par des egos exposés aux rares projecteurs médiatiques. La réussite d’un 8000 assure une place dans l’ « altitucratie », potentiel levier économique pour les projets à venir. Le sommet annoncé a-t-il été vraiment été atteint, la performance a-t-elle bien été réalisée selon le style annoncé ? L’acuité des questions se pose à la hauteur des enjeux ou des mises en image.

En 2000 par exemple, un Everest revendiqué par un alpiniste canadien est mis en doute par deux de ses compatriotes présents sur les flancs de la montagne. L’affaire aboutit à un procès avec le Club Alpin Américain et Miss Hawley se retrouve citée comme co-défendeur par le CAA, qui avait publié ses témoignages recueillis auprès de tous les protagonistes ! Autre exemple en 2010, au moment de la revendication du titre – de taille – de première femme à avoir réussi l’ascension des quatorze sommets de plus de 8000 mètres (4). Qui, de la Coréenne Oh Eun Sun ou de l’Espagnole Edurne Pasaban ? La Coréenne revendiquant d’avoir bouclé le challenge est mise en cause pour n’avoir atteint qu’une antécime du Kangchenjunga (troisième plus haut sommet de la planète située à la frontière du Népal et de l’Inde). Miss Hawley précise : « Si notre avis peut influencer celui de la communauté internationale, notre point de vue reste strictement celui de chroniqueurs et d’historiens : nous ne sommes pas des juges et rien d’officiel n’émane de nous ! Dans le cas de Miss Oh, le questionnement a été lancé de Soho, en Corée du Sud. L’ascension s’est déroulée au printemps et a été questionnée l’été suivant pour pouvoir conclure qui était la première à réaliser le challenge des quatorze 8000. Puis le débat s’est sérieusement envenimé. Nous contactons d’autres personnes présentes au même moment sur la montagne. Nous nous entretenons ainsi avec beaucoup de gens pour obtenir le maximum d’informations, ce qui est un rôle d’investigation passionnant et complexe pour s’y repérer entre les avis de chacun. » (5)

Au tournant des années 2000, les données précieusement archivées depuis quarante ans par Miss Hawley sont numérisées : The Himalayan Database (6) est aussitôt mise à disposition des amateurs d’expéditions mais aussi des historiens et sociologues. À cette présentation des archives, s’ajoute en 2007 The Himalaya by the numbers – A statistical Analysis of Mountaineering in the Nepal Himalaya qui passionne les chercheurs, mais dont les grimpeurs eux-mêmes pourraient bien tirer quelques outils. Ainsi peut-on y lire que 7 alpinistes sur 10 ayant atteint le sommet de l’Everest à midi passé sont morts lors de leur descente.

Au fil des années, une complicité s’est forgée entre le guide Paulo Grobel et la désormais nonagénaire américaine. Comme mutuellement apprivoisés, ils prennent le temps d’échanger leurs informations sur les montagnes oubliées du Népal. La confrontation de la journaliste et de l’homme de terrain (5 à 6 expéditions par an) conforte l’idée de faire bouger doucement l’administration népalaise sur l’invraisemblable système des permis de grimper : absence de répartition des sommets autorisés, faux sommets, sommets mal situés ou mal nommés, altitudes inexactes, aberration des zones d’approche. Tout est à refondre pour qui se préoccupe d’une ouverture économique des régions de montagne tenues à l’écart depuis l’ouverture du Népal aux « Étrangers » en 1950. « Bien du courage ! », lance Miss Hawley à Paulo.

(1 ) Selon l’expression de l’himalayiste Français Pierre Beghin.
(2) Interview accordée à kairn.com
(3) C’est le tyrolien Reinhold Messner qui boucle le premier le challenge des quatorze 8000, en 1986, réussissant au passage la première ascension d’un 8000 en technique alpine (expédition sans porteurs d’altitude), la première solitaire d’un 8000, la première ascension de l’Everest sans oxygène artificiel, la première ascension solitaire de l’Everest…
(4) En 2011, vingt hommes avaient bouclé le challenge.
(5) In kairn.com
(5) www.himalayandatabase.com


Plus tard, posté le 14 Septembre depuis CDG…

Il faut sauver l’Himalayan Data Base !

Voici un texte en Français (Sorry… mais si quelqu’un pourrait le traduire en anglais pour le diffuser ce serait génial!) écrit pour attirer l’attention sur l’Himalayan Data Base et un problème de fond sur les chroniques montagnes telles que pratiquées par Miss Hawley, Eberhard, Lindsay et d’autres. Ce travail de journalisme d’investigation n’est pas suffisamment mises en avant et souffrent d’un manque de coopération / cohésion de leurs institutions pour pouvoir survivre…
L’HDB est un outil de mémoire fantastique, mais c’est aussi un garant de l’activité par la stature de Miss Hawley.

Mars 2014… Une fois de plus, le petit monde de l’alpinisme et de l’Himalaya a été bousculé par la polémique des «Piolets d’or et de la discorde».
Quels sont les enseignement tirer de cette histoire et de toutes les autres du même style qui discréditent souvent l’himalayisme aux yeux du grand public. Il semble clair maintenant que les compétiteurs (les performers) se doivent d’embarquer les outils nécessaires pour apporter la preuve de leurs réalisations. Mais au final, en cas de question, de litige, qui va trancher, pour éviter un déferlement de commentaires et de prises de positions passionnés?

Par exemple, pour la dernière en date, quelle est la première femme à avoir accompli les quatorze 8000 ? Qui, ou plutôt quelle instance, serait capable de signifier à Azim Gheichisaz qu’il doit retourner au véritable sommet du Manaslu s’il veut boucler le challenge des 14 en tant que premier Iranien, ou à Chhang Dawa Sherpa qu’il n’a pas terminé sa liste des 14 8000 au titre de l’Annapurna et qu’il ne peut pas s’afficher ainsi pour construire son business (NDLR : Chhang Dawa Sherpa et le frère de Mingma Sherpa, premier Sherpa au sommet des 14 8000 et patron de l’entreprise « Seven Summit Treks » basée à Kathmandu), que Stéphane est un arracheur de dents pour son ascension du Jobo Lecoutre, sponsorisé et support de communication. Ou encore une ascension de l’Everest héliporté…

Cette institution existe puisqu’en 1995, Erhard Lorétan est retourné au Shishapangma parce qu’une respectable Dame Américaine lui a signifié qu’il n’en avait pas atteint le sommet et que son ascension ne serait pas validée pour sa course aux 8000.

Benoît n’aurait peut -être pas eu autant de pression au Kanch en sachant que seulement 10 de ses ascensions étaient homologuées et donc qu’il lui en restait en fait 4 à réaliser. Miss Hawley incarne véritablement ce rôle d’arbitre. Ces quelques exemples récents démontrent la nécessité d’une structure qui soit le témoin (et le garant) de l’alpinisme d’aujourd’hui.

Une structure qui consigne scrupuleusement toutes les ascensions himalayennes, pour avoir une vision claire et argumentée de l’activité en Himalaya. Cette structure existe, c’est l’HDB (Himalaya Data Base) et il est nécessaire qu’elle sorte de l’anonymat, qu’elle devienne visible dans une structure officielle, reconnue et soutenue financièrement.Car l’HDB est en danger, Miss Hawley va bientôt prendre sa retraite et la question de l’avenir de ce travail se pose de manière cruciale.

Actuellement, c’est une organisation plutôt informelle qui reçoit quelques subsides de l’American Alpine Club, de quelques alpinistes célèbres et repose sur le mécénat du numéro 2 de sa structure et créateur de la banque de données de l’Himalayan Database : Richard Salisbury.

Les principaux chroniqueurs ou investigateurs présents à Kathmandu durant la saison, au printemps et en automne, Billi Bierling et Rodolphe Popier, font ce travail bénévolement et en réglant eux-même tous leurs frais. Cette situation ne peut pas durer éternellement et il est urgent que l’HDB sorte de sa posture actuelle et assume son rôle de mémoire, d’ information et d’ange gardien de l’himalayisme en devenant un organisme officiel et international avec un financement décent. 

L’UIAA est l’unique organisation qui représente l’ensemble des pratiquants de montagne du monde entier. il serait donc logique que l’HDB soit une entité interne à l’UIAA.
Sur place au Népal, la NMA est une association adhérente de l’UIAA, sous tutelle du ministère du tourisme, et par ce biais, l’HDB devrait avoir plus facilement accès aux informations nécessaires avec également, grâce à la TAAN, un contact avec les agences népalaises qui organisent des expéditions.

Il faut savoir que ni le gouvernement népalais, ni les agences n’ont perçu l’importance réelle du travail de Miss Hawley et de son équipe pour la communauté internationale des alpinistes. Sur le terrain, c’est pour les chroniqueurs une véritable chasse à l’information auprès des agences pour simplement arriver à rencontrer les chefs d’expédition. Certaines agences font de la rétention d’information ou sont même en conflit direct. Les alpinistes ont aussi du mal à se rendre disponible dans le laps de temps très réduit de leur présence à Kathmandu. Tout serait beaucoup plus simple, si l’HDB pourrait faire son travail en collaboration avec le ministère népalais du tourisme, tout en gardant son indépendance de journalisme d’investigation.

Pour avancer sur ce chemin de la reconnaissance, il faudrait que les acteurs actuels de l’HDB et de l’AAJ soient d’accord pour s’engager dans ce processus. Puis, que l’UIAA soit sollicité par l’une de ses associations. En France le GHM, la FFME ou la FFCAM.

Mais l’HDB a également besoin du soutien des alpinistes. Pour que ceux-ci intègre dans leur emploi du temps à Kathmandu, à l’aller et au retour, un petit créneau pour un échange d’informations sur leur projet et leurs réalisations. Par exemple, en anticipant ce rendez-vous avec l’un des journalistes en initialisant un premier contact par mail.

Cela semble peu de chose, mais sortirait l’HDB de l’ombre en la soutenant sur ce chemin difficile d’une reconnaissance officielle. Ce serait également un beau cadeau pour Miss Hawley…

Thanks a lot to share or comment…

Paulo Grobel_travelling today  to Lhassa for a new expedition

 

 

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