Une étape qui s’annonçait longue jusqu’au refuge du Thabor et qui s’est transformée en journée catabatique dès le passage du premier col. Nous avons bien failli faire demi-tour tant le vent au col était tempétueux et la visibilité quasi nulle. Heureusement, on devine vaguement une corniche au col d’où une plaque s’est déjà décrochée. Au moins, il n’y a plus de risque d’avalanche. Mais est-ce bien raisonnable de vouloir traverser dans ces conditions. Je pense un peu au Ben Nevis et à nos expériences dans le mauvais temps. Bien fermer toutes les écoutilles, mettre le masque, ne plus penser à rien et se frayer un passage à la pelle et dans les bourrasques pour déboucher au col. Après un premier passage, il est temps d’organiser la traversée pour tout le monde. « On y va ! Ce n’est pas difficile techniquement, mais j’ai besoin de toutes votre attention » Il y a des phrases comme ça qui donne le ton…
De l’autre côté, le vent a buriné la pente, nous descendons encore 100 m à pied, pas de visibilité mais IphiGéNie et seulement la fine trace du GPS qui indique le chemin parcouru. La carte zoomée au 12 500 est d’une belle précision, un outil indispensable avec si peu de visibilité. Mais comment faisions-nous, avant, avec seulement la carte et l’altimètre ?
16h10, voici la dernière combe et les grands plats qui conduisent au refuge, il est temps de manger un peu ! À 18h nous poussons enfin la porte du refuge d’hiver de Terres Rouges. Quelle surprise, le local est tout petit, mais à la fois propre et bien équipé. Luxe incroyable, il y a l’électricité, des toilettes, l’eau chaude et même une douche !
La journée a été éprouvante et le plaisir d’être enfin a l’abri est plus que réconfortant. Pas de doute, notre voyage commence bien. Mais où sommes nous exactement ? Comment continuer la route du lendemain ?