Le Dôme de la Lauze est un tout petit sommet au-dessus de La Grave, mais son importance pour l’apprentissage et la pratique de l’alpinisme dans les Écrins est immense.
Et les enjeux de son aménagement sont bien réelles !
C’est un sommet en neige très facile techniquement et présentant très peu de risques.
Il est surtout très facilement accessible grâce au téléphérique de La Grave. Et c’est un très beau belvédère sur le massif des Écrins, avant de rejoindre le col de la Lauze et descendre dans le vallon de la Selle.
C’est donc également un itinéraire d’accès au refuge de la Selle et la deuxième étape du Haut Tour des Écrins.
Comment faire le lien entre réchauffement climatique, transformations rapides de la montagne, recherche scientifique et la pratique de l’alpinisme ?
Je vous propose un nouveau style de topo, avec une double orientation, CSV et réchauffement climatique. pour vous permettre de mieux préparer votre prochaine course, la première étape sur le Haut Tour des Écrins.
Et un article d’introduction sur le sujet…« Réchauffement climatique, 100 plus belles et Haut Tour des Écrins. Pour un changement de regard… »
De La Grave au refuge de la Selle par la traversée du Dôme de la Lauze, en mode CSV
La description de la traversée est déjà présente dans les 100 + belles courses du Massif des Écrins et bien sûr comme un itinéraire du Haut Tour des Écrins de la première étape « De La Grave à La Bérarde ».
Sur internet le topo de C2C du Dôme de la Lauze, depuis le haut des remontées mécaniques actuelles.
- Historique : Première ascension et traversée des glaciers à ski : 7 avril 1920 – Alice et André Bonifas, Daniel Chalonge, Georges Gaillard.
- Cotations : F I X1
- Altitude : 3200 m / 3568 m
- Dénivelé : +400 m / -400 m
Pour se mettre de l’ambiance... Une description sur le site web du Haut Tour des Écrins.
Du refuge Chancel au refuge de la Selle, par le Dôme de la Lauze.
Un réveil matinal pour gravir « à l’ancienne » le Dôme de la Lauze. Pour cela, il suffit de franchir le Col du Lac qui donne accès au glacier de la Girose. La piste de VTT nous facilitera même la progression dans l’aube naissante, puis l’encordement sera de rigueur sur le glacier. Pour rejoindre le Col de la Lauze nous retrouverons les pylônes du téléski, pour vite plonger dans le vallon de la Selle. Un mélange de pentes de schiste et de neige. Un peu d’attention est nécessaire avant de rejoindre la pelouse alpine à proximité du refuge.
Welcome au refuge STD de la Selle et dans le Parc National des Écrins.
Le topo de la traversée du Dôme de la Lauze en mode CSV
Peu de risque de chute et donc peu de vigilances sont présents dans cette course et c’est ce qui en fait une expérience idéale de découverte de la haute montagne.
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la cartographie
- le terrain glaciaire
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les pentes de neige (en début de saison)
- le terrain rocheux facile
- Du refuge Chancel au sommet du Dôme de la Lauze
Du refuge Chancel, un bon sentier rejoint la proximité du col du Lac 2963 m. Avec une vigilance cartographie simple.
Depuis le col, traverser en légère descente une zone de gros blocs pour prendre pied sur le glacier. Pour une vigilance terrain glaciaire en mode MÉFIANT, (Jaune) pour un glacier qui comporte une zone de crevasses à contourner, ou totalement bouché.
Continuer en ascendance vers une grande combe sous le rognon rocher et contourner celui-ci par de grandes pentes de neige à sa droite. Déboucher sur un plateau à 3559 m et rejoindre facilement le sommet du Dôme de la Lauze 3567 m.
La descente du Col de la Lauze au refuge de la Selle.
La descente du Col de la Lauze versant Vallon de la Selle est nettement plus complexe et demande de réelles compétences d’alpinisme. Sa difficulté dépend directement de la présence ou non de neige et également de sa consistance, (gelée ou très molle). Le risque d’avalanche n’est également pas à exclure par conditions défavorables. Pour une vigilance pentes de neige soit CONCENTRÉ (et une progression sans corde), soit en mode MÉFIANT (en étant encordé).
Plus tard dans la saison, ce versant Sud se déneige complètement. Une sente existe (ou plutôt se forme progressivement au fil des passages) dans les schistes pouvant être plus ou moins désagréables à parcourir. Par contre l’itinéraire est très simple, c’est droit en bas ! À mi-parcours un petit couloir est un peu plus raide, descendre sur son flanc gauche, plus traverser complètement à droite sous des dalles pour gagner des éboulis et une trace de sentier. Par un arc de cercle, il rejoint le sentier principal sur un épaulement glaciaire, puis en le suivant à droite, le refuge, qui ne se découvre qu’au dernier instant.
Pour des personnes peu à l’aise dans ce style de terrain et inquiètes, un encordement est parfois nécessaire, ce qui représente une vigilance en terrain rocheux facile en mode MÉFIANT.
La traversée du Dôme de la Lauze, d'un point de vue géomorphologique.
- Recul glaciaire et zones proglaciaires
Ce retrait est très visible directement à la sortie de la gare des Ruillans pour l’accès au glacier. Et, plus bas, pour l’accès par le col du Lac qui se déroule dans de gros blocs très inconfortables. Au sommet du Dôme de Lauze le glacier à déjà totalement disparu et les pentes Ouest finales d’accès au sommet sont de plus en plus déneigées et en éboulis.
- Surfaces plus souvent déneigées, et accroissement de l’angle de pente du glacier
Une large partie du plat du glacier, ainsi que les pentes d’accès au col se déneigent plus rapidement. Ce qui rend les crevasses plus visibles ou les ponts de neige plus fragiles. C’est le phénomène le plus marquant de l’itinéraire en été, qui peut/devrait questionner les compétences des cordées en terrain glaciaire.
- Déstabilisation rocheuse
Dans la descente dans le vallon de la Selle, avec des chutes de pierre venant du Pic de La Grave
Au sujet du T3…, une reflexion.
La construction d’un téléphérique au sommet va forcément augmenter la fréquentation des lieux, avec plus de randonneurs qui vont vouloir descendre vers le vallon de la Selle.
- Comment cette augmentation de la fréquentation a-t-il été pris en compte d’un point de vue sécurité par la commune de La Grave et la SATG ?
- Par le Parc National des Écrins ?
- Et aussi du point de vue de l’aménagement d’un éventuel sentier, de sa signalétique ?
Pour la CSV Alpinisme, un autre article avait déjà inaugurer la prise en compte de l’écologie et du changement climatique, mais sous un autre angle.
CSV alpinisme, écologie, enjeux climatiques et pratiques professionnelles…
Et nous pourrions également aborder le sujet de la flore d’altitude, avec l’Androsace du Dauphiné… !
Bonne course et bel été à toutes et tous, et vos commentaires sont bien sûr les bienvenues.
Paulo, le 16 Mai 2023, modifié le 22 Mai,, avec l’aide (pour les cartes) de Xavier CAILHOL et Mathis ARNAUD, aspirant guides et chercheurs en Géomorphologie.
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