Mi Avril 2019… Le voyage commence…
C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre, avec cet Himlung 2019.
L’objectif de ces chroniques est d’éclairer le fonctionnement d’une expédition, de raconter des histoires de l’intérieur, à la fois pour une meilleur compréhension sur cette envie de sommet, cette attirance pour la haute altitude, et pour vous permettre de mieux choisir une prochaine expédition ou d’organiser votre propre ascension.
Les chroniques de l’Himlung.
Himlung 2019.
Comment « bien » parler de cette expédition ?
Faire connaitre l’Himlung et les réalités de son ascension par un groupe d’alpinistes amateurs était les objectifs principaux de ces chroniques de l’Himlung. Témoigner et expliquer, encore et encore, pour rendre plus clair les perceptions de ce style d’expédition himalayenne.
Juste avant notre départ, l’expédition « Himlung 2019 » est ainsi devenu une expé Montagne Magazine dans le cadre d’un partenariat avec Expédition Unlimited, l’une des branches de Secret Planet (une agence basée à Lyon).
Des articles ont été publié sur le web à la fois par Expédition Unlimited et par Montagnes Magazine sur leurs sites web respectifs, à partir des textes des chroniques que j’ai envoyé à Expédition Unlimited au fil du déroulement de l’expédition. Par mail jusqu’à Koto puis, grâce à mon téléphone Thuraya. L’utilisation des fichiers audio a été surprenante et nouveau pour moi. Une manière différente de partager un vécu.
Le challenge était intéressant…
- Comment communiquer et susciter l’intérêt du lecteur au fur et à mesure de l’expédition ?
- Comment informer la famille et les proches des voyageurs de l’avancer de l’équipe ?
- Sans pour autant perturber son déroulement par des contraintes et une tache supplémentaire, ni apporter d’inquiétudes aux proches en cas de situation compliqué.
J’y ajouterais une autre exigence, sur la qualité journalistique de cette forme de conversation.
- Quels sujets aborder pour donner du sens à cette communication ?
- Et surtout comment les aborder ?
Pour donner à comprendre ou à mieux percevoir ce qu’est réellement une expédition encadrée.
Difficile de savoir si ces objectifs ont été atteint. Il reste pour moi le plaisir de l’écriture, cet exercice si difficile et si captivant.
La suite de l’histoire sera écrite par Cécile, l’une des participantes à l’ascension, dans un prochain article d’un n° de Montagnes Magazine, certainement à l’automne 2019.
Himlung 2019, la première chronique
Les différentes étapes d’une expédition sur un grand sommet.
Une expédition se pense, se construit, se partage et se prépare très longtemps à l’avance.
Parfois plus de deux ans à l’avance…
Et certaines de ces étapes sont particulièrement importantes.
Environ deux mois avant le départ, la rencontre des alpinistes lors d’un week end dans les Alpes est capitale. C’est ce qu’à décrit Cécile dans un article pour Montagnes Magazine.
Puis, me voici à Kathmandu pour la deuxième étape, la validation de l’organisation.
J’arrive toujours 3 ou 4 jours avant le groupe pour valider la préparation concrète de l’expé et participer au briefing officiel au Ministère du Tourisme.
Sur la terrasse de Padma, en face de la coupole blanche du Stupa de Boudhanath, avec mes compagnons népalais, il s’agit de vérifier que l’organisation matérielle est conforme à ce que nous avions imaginé ensemble à l’automne passée et, à ce que j’ai présenté aux participants durant l’hiver.
Il y a Bishal Rai, chef de l’agence Himalayan Travellers, mais aussi sirdar de l’expédition et guide de trek, et Dipen Bothe, « Nepali Mountain Guide » en charge de toute la partie ascension.
Pour l’Himlung, cette réunion de travail est relativement simple car c’est une ascension classique que nous connaissons quasi par coeur. Sauf que beaucoup de choses peuvent changer et, bien penser les aléas possible (probables) permet d’être plus serein.
Cette expédition 2019 à l’Himlung n’échappe pas à cette règle, car la nouvelle est tombée il y a 15 jours.
Impossible de rejoindre le camp de base avec des mules comme cela avait été prévu et budgeté. Il a beaucoup neigé cet hiver au Népal et les sentiers d’accès à Phu ont été endommagé et ne sont pas praticables avec des animaux de bât.
Il faut tout transporter à dos d’homme !
Bishal a donc tout organisé avec une contrainte supplémentaire : des charges calibrées absolument à 25 kg pour que les porteurs puissent rajouter leurs affaires pour une charge totale de moins de 30 kg (en sachant qu’il y a des hébergements et de la nourriture partout en chemin, donc les porteurs peuvent être autonome).
Ce qui, à minima, double le budget transport de matériel. Et forcément, la question de savoir qui va supporter ce coût se pose immédiatement.
Mais pour l’instant place à l’action.
Aujourd’hui, à trois jours du départ la situation a radicalement changé !
Purna et Durga, les muletiers de Tal avec qui nous travaillons depuis plus de 10 ans dans la vallée de Phu (mais aussi pour le Manaslu) rentrent d’un repérage jusqu’à Meta. Bonne nouvelle, c’est jouable avec des mules si toute l’équipe népalaise donne un coup de main à deux ou trois endroits encore trop compliqués et si nous acceptons l’éventualité de délais.
Tout est beaucoup plus simple.
Il reste à lister le matériel, calculer le nombre de cartouches de gaz et se mettre d’accord sur le fonctionnement et les déplacements de l’équipe des alpinistes népalais. Car en progression continue, c’est une compétence spécifique que peu d’agences maitrisent et c’est aussi un enjeu de formation continue pour nous. C’est surtout le travail de Dipen, pour gérer son équipe et prévoir la nourriture d’altitude, avec une contrainte importante : qu’il y ait toujours une cordée de Nepali Leader avec nous à chaque camp avec des moyens de communication adéquats.
Nous avons aussi décidé d’intégrer Kumari dans l’équipe des « Népali Leader » junior (et pas simplement en +) avec un vrai salaire.
Il y aura donc 7 personnes dans l’équipe des alpinistes népalais, d’ethnies très différentes :
- 1 « Nepali Mountain Guide », Dipen Bhote
- 3 « Népal Leader » sénior , Dhan Magar, Kharma Sherpa, Darche Bhote (Dorje)
- 3 « Népal Leader » junior , Sonam Sherpa, Anil Rai, Kumari Kulung
Pour être plus précis, le guide népalais est dégagé de la tache de portage et nous avons réussi à intégrer une femme dans notre équipe népalaise, en respectant aussi le ratio d’un népalais pour 2 occidentaux (le guide français UIAGM est compté dans l’équipe des voyageurs).
Les salaires de l’équipe népalaise constituent d’ailleurs la ligne budgétaire la plus importante d’une expédition (c’est le sujet d’une nouvelle page du site » Combien coûte une expédition »), mais cette équipe d’encadrement renforcée est aussi un critère de qualité bien réel. Ce qui avait été pointé dans cette article sur la comparaison entre les deux expéditions à l’Himlung du printemps 2019.
En fin de réunion, pour Dipeen, j’ai sorti une paire de Millet SHIVA de mes bagages, un nouveau modèle de chaussure destiné aux ascensions intermédiaires (les 7000). Ce sera un bon test in situ, puisque je vais utiliser le même modèle en altitude.
Un jour plus tard…
Il est temps maintenant de rejoindre Bishal à Bhrikuti Mandap, les bureaux du Ministère du Tourisme et de la « Mountainering Section ».
Himlung 2019, la deuxième chronique
« Dans les coulisses du ministère du tourisme »
« Je souhaite faciliter dans mon service les formalités administratives pour les expéditions, pour rendre les choses plus fluide pour les étrangers. C’est vraiment ma priorité… ».
Il y a de quoi être surpris quand ces propos sont prononcés dans un ministère du Népal.
Quelle révolution !
Surtout quand Bishal, en charge du process administratif de nos permits d’expédition témoigne cette année de la même réalité.
Tout est plus simple…
Je ne peux qu’être admiratif devant le courage et l’énergie dépensée par cette jeune femme.
Quel plaisir de prendre un café avec cette chef de service de haute caste qui prend le temps d’écouter un simple « quieré », un étranger.
Je souhaitais pourtant aborder des sujets peu agréables.
1er sujet :
La correction de la liste officielle des sommets autorisés.
Ce document est la clef la plus importante pour l’organisation d’une expédition au Népal. Et, il comporte malheureusement encore beaucoup d’erreurs, en particulier pour les itinéraires d’accès aux montagnes, la « Caravan Route ». Et ce détail a beaucoup de conséquences, techniques mais aussi économiques.
Par exemple, pour l’Himlung, cette « Caravan route » est indiquée uniquement par le versant de Phu, (celui que nous allons utiliser), alors qu’il existe bien sûr un autre versant à cette montagne, à l’Est depuis la vallée de Tilje (celle du retour du tour du Manaslu).
Concrètement, si vous souhaitez ouvrir un nouvel itinéraire sur ce versant…. Impossible, car même si le sommet est autorisé, il vous faut suivre la « Caravan Route » par Phu, et donc ce versant vous est inaccessible.
Ce qui est difficilement compréhensible pour des alpinistes occidentaux.
C’est pourtant la mésaventure qui est arrivée à 3 jeunes talentueux alpinistes autrichiens qui ont été contraint de ce rabattre sur une ouverture versant Phu, avec au final une très belle traversée sur l’Himjung voisin.
Plus largement, la mise à jour de ce document est également très important dans la perspective d’une informatisation des formalités des permis d’ascension, comme c’est le cas pour les visas d’entrée au Népal ou les permis de trek.
La réponse est relativement simple.
La décision de corriger cette liste appartient au plus haut niveau de l’état népalais, « le Cabinet », l’équivalent de notre conseil des ministres. Ce qui rend les choses plus complexes et demande forcément beaucoup de temps.
La perspective de l’événement national « 2020, année du tourisme au Népal » aura-t-elle un effet bénéfique ?
J’avais également une deuxième requête.
Connaitre la procédure pour proposer de nouveaux sommets à ajouter à cette liste.
Il s’agit de sommets intéressants d’un point de vue alpinistique ou pour le développement économique d’une région comme le massif de Limi ou le Dolpo, mais à Phu également.
Sa réponse est cohérente et beaucoup plus optimiste !
« Le Népal étant devenu un état fédéral, c’est donc le niveau local (communauté de communes ou district) qui doit interpeller le niveau ministériel en adressant une demande directement aux services du Ministère du Tourisme. »
Bien sûr, cela demande forcément de l’énergie, de la persévérance et du temps… Et un peu de soutien en interne pour faire avancer le dossier.…
Ma troisième proposition, beaucoup plus ambitieuse (l’ouverture de tous les « petits sommets de l’Ouest du népal) sera pour plus tard, « Tea time is finish… ».
Nous en reparlerons bien-sûr.
Avec Bishal, nous allons nous consacrer à promouvoir l’ouverture de quelques sommets, comme le Nemju dans la vallée de Phu, le Teri Himal dans celle de Naar, le Gyaekochen au Dolpo, le Futi Himal au Mustang ou le Nyalu Leck dans la vallée de Limi.
Premier rendez-vous à organiser…, avec le Chairman de Phu, vice président de l’intercommunalité de Naar & Phu… Narpa Bhumi Rural Municipality.
Du job en perspective, mais pour l’instant place à l’Himlung.
Je file à l’aéroport avec Dipen récupérer mes voyageurs de l’altitude…, qui auront au final bien du retard.
Himlung 2019, la troisième chronique
« Une aventure qui se termine bien… »
À l’aéroport de Kathmandu, devant le carousel des bagages.
J’essaye de ne pas trop m’inquiéter… Les bagages du dernier vol de la Turkish commence à arriver. C’est fou le nombre de valises ou de sacs que peut contenir un avion, quand vous en attendez un seul, en particulier.
Hier, Bernard n’a pas récupéré son bagage de soute.
C’est une situation plutôt rare mais qui provoque beaucoup de stress et complique énormément la suite du voyage, et encore plus une expédition.
Il a fallu d’abord comprendre la situation et trouver une trace du bagage manquant. Puis passer la soirée et la nuit le mieux possible en espérant que tout ira bien. Et enfin, le lendemain attendre de longues minutes devant le carrousel des bagages.
Bingo… le voici.
Quel soulagement !!!
Notre expé à l’Himlung peut se poursuivre tranquillement.
Nous partirons bien demain, à l’aurore…
Et voici quelques petits détails qui permettront de simplifier l’histoire si malheureusement elle vous arrive.
1… Avant le départ
- Faites une liste très précise des affaires que vous embarquez en soute.
- Ne laisser ni médicaments importants, ni argent liquide dans le sac en soute.
2… A l’enregistrement
- Vérifier que le personnel au départ enregistre bien votre bagage pour la destination finale.
- Et surtout vous donne bien votre tag, à votre nom, pour votre bagage !
- Ne l’égarer pas durant le voyage !
3… A l’arrivée
- Ayez à portée main un moyen de communication avec les personnes qui vous attendent à l’extérieur de l’aéroport.
4… au Népal
Et surtout, il faut prévoir une vraie journée de sécurité, à votre arrivée à Kathmandu. Alors que nous avons toujours envie de limiter le plus possible le séjour à Kathmandu.
Tout cela semble très simple.
Mais, pas de souci… ça va bien se passer.
Et surtout bon voyage pour votre prochaine expédition !
Himlung 2019, la quatrième chronique
« La marche d’approche d’une expédition n’est pas un trek !?… »
Nous venons de terminer la première étape de l’expé à Boudhanath. C’est un véritable sas entre notre vie occidental et le nouveau rythme que nous devons installer pour bien vivre la haute altitude.
Et le premier message pour cet acclimatation est de porter attention à notre état de voyageur : notre santé, notre bien-être et les menus détails de la vie quotidienne.
Ne surtout pas vouloir courir partout, tout faire, tout voir… Mais au contraire se poser dans un coin de la place, se transformer en pierre et observer la vie qui passe.
La réalité de Kathmandu est actuellement bousculé par de grands chantiers (alignement des avenues, adduction d’eau) qui ajoutent au capharnaüm ambiant, aux embouteillages, à la poussière ou à la boue. Ce qui rend la vie encore plus difficile, alors autant rester tranquillement au repos dans l’univers préservé du Grand Stupa.
Mais aussi, la situation s’améliore d’année en année. La route est maintenant goudronnée devant le Stupa !
Nous voici en route vers le début du Tour des Annapurna que nous allons emprunter jusqu’à Koto, où la vallée de Phu rejoint la Marsyangdi, la rivière principale. Et voici quelques nouvelles de ce début de parcours pour nos amis trekkeurs.
Le grand chantier hydo-électrique chinois de Nagdi est maintenant terminé mais deux autres chantiers sont programmés sur la portion Danaqiu/Koto. En conséquence, la route c’est beaucoup améliorée, avec de grandes sections bétonnées. Ce qui est une très bonne nouvelle pour nous. Le temps de trajet en jeep depuis Besisahar s’en trouve diminué (3 h pour Syange et 3 h pour Koto) et il est même devenu beaucoup plus agréable.
Pour les randonneurs, le départ à pied débute (pour moi) à Chamje.
Après Tal, un « nouveau » sentier en rive gauche pour Dharapani à été ouvert. Puis, il est recommandé de faire le détour par Nache et même d’y dormir avant de continuer par un pont suspendu exceptionnel et un monastère très discret.
Actuellement, le sentier que nous allons utiliser demain, pour Meta, Naar et Phu est de plus en plus fréquenté en mode Teashop trek par les trekkeurs, pour éviter le fond de vallée et la route.
Ce « Restrictif area » de Naar/Phu sera-t-il bientôt ouvert à tous, sans formalités ni permis spécial ?
Trek ou marche d’approche… ?
Je vous suggère une lecture inspirante sur ce sujet, avec la plume acérée de Cédric Sapin-Defour, dans son petit livre rouge « Expresso ».
Sorry… Il faut aussi que je vous retrouve le chapitre…
Une marche d’approche vers un sommet n’est pas un trek, même si c’est exactement le même itinéraire, avec les même étapes ! La différence réside dans le fait que la marche d’approche est d’abord le préliminaire à l’objectif principal : l’ascension d’un sommet…
C’est donc beaucoup plus qu’un trek !!!!
Et cela change tout.
Il y a un « après » à cette marche et celle-ci est une véritable préparation à l’ascension et non pas une formalité ou pire une contrainte. C’est une période beaucoup plus importante qu’il n’y parait et, c’est souvent durant cette période que se joue la réussite ou l’échec d’une l’expédition. C’est le lieu de la mutation de l’alpiniste dans des Alpes en un Homo Himalayus en quête d’un sommet.
Pour nous, ce voyage à pied commence demain et nous sommes tous en bonne santé et en pleine forme. Nous avons retrouvé l’ensemble de l’équipe népalaise et tout le matériel a été préparé minutieusement pour être chargé sur les mules. Il nous faut maintenant prendre en compte plusieurs facteurs qui complexifient notre aventure partagée :
- L’environnement hypoxique
- La durée
- La rusticité de notre mode de vie au quotidien
- La promiscuité
- La complexité des conditions météo ou de la montagne
- L’environnement qui deviendra de plus en plus alpin.
Et le deuxième message pour facilité cette acclimatation est donc de porter attention à notre état de randonneur : un sac minima avec simplement le nécessaire pour une journée, mais un équipement adéquat et surtout un rythme adapté à chacun. Personne n’a quelque chose à prouver à autrui.
La journée sera longue et le départ matinal. C’est d’ailleurs la plus longue journée de la marche d’approche.
Et demain nous serons tous à Meta, loin de la route et du Tour des Annapurna. Définitivement sans connexion, à part notre téléphone satélitaire.
Himlung 2019, la cinquième chronique
« Nous voici à Phu, au dernier village de notre marche d’approche. »
Une petite journée nous sépare encore de notre camp de base à environ 4850 m, plus haut que le Mont Blanc.
Tout va bien, tout le monde est en forme et en bonne santé. Il fait grand beau et les températures sont plutôt douces. Pourtant, le printemps n’a pas encore commencé à Phu. Personnes dans les champs, les gens sont encore en alpages, tranquillement chez eux ou à Kathmandu.
Aujourd’hui, c’est une journée à la carte, nous dormirons au même endroit. Le réveil a été matinal et ce sera donc une acclimatation active avec pour certains une randonnée vers le petit sommet qui domine le village Gurusangbo à 4746 m. La vue y est particulièrement belle sur les montagnes de la vallée et bien sûr l’Himlung.
D’autres vont rester à proximité du village, monter au monastère ou se reposer. De mon côté, j’attend le soleil en écrivant cette chronique, puis j’irais prendre un thé chez Karma au village, rencontrer le vice président et discuter avec Lakpa des démarches pour faire autoriser le Nemju, un beau sommet de 6000, le « Hausberg » de Phu.
Notre marche d’approche depuis Koto a été idéale, nous avons pris le temps d’un détour au village de Naar, pour dormir à plus de 4000 puis redescendre à Kyang avant de rejoindre Phu, pour une journée complémentaire d’acclimatation. Difficile de faire mieux, de prendre plus de temps. Il existe toujours une tension pour arriver le plus rapidement possible au camp de base, ne pas perdre de temps, être efficace et dans l’effort. Pour certain, c’est vraiment difficile de mettre ainsi le sommet à distance.
Cette marche d’approche est aussi culturelle, ce qui ne gâche rien à l’histoire. Je me transforme en guide touristique pour visiter un monastère, expliquer l’iconographie ou l’histoire du Bouddhisme. Et le détour à Naar permet de voir une réalité bien différente de celle de Phu et aussi imaginer un jour gravir le Kang Garu, un sommet de « presque 7000 » particulièrement esthétique.
À Phu, nous sommes maintenant à 4000 m et nous n’allons pas redescendre en-dessous durant toute la durée de notre séjour. Nous sommes dans un environnement hypoxique et surtout nous allons continuer à monter. Mais, faire des efforts en altitude n’est pas particulièrement raisonnable…
Nous avons donc rendez-vous cet après-midi, à l’heure du thé pour un petit briefing sur l’altitude.
Le troisième message pour facilité notre acclimatation est de porter attention à la qualité de notre marche.
Cette marche est pour des randonneurs ou des alpinistes devenu le plus souvent naturelle, mais aussi sans véritable conscience. Nous allons nous inspirer de la réflexion de la marche consciente (qui est proche aussi de la marche afghane).
Nous parlerons de la respiration, du rythme, de nos pas… Tout ce qui permet d’augmenter la qualité de notre marche pour au final limiter au maximum nos efforts physiques et surtout comment developper plus de conscience dans nos gestes.
Plus de plaisir aussi.
Et c’est vraiment une étape indispensable pour bien vivre l’altitude.
8h30, le soleil illumine ma tente, il est temps d’aller déjeuner.
Fiona vient de réaliser son premier vol en parapente !
Rendez-vous dans 4 ou 5 jours pour la prochaine chronique à partir du French Camp pour «Le grand départ ».
Retrouvez la suite de ces chroniques dans la page suivante :
les chroniques de l’Himlung, l’ascension…
Bonne lecture…
Paulo_ le 9 juin 2019
Un dernier jour à Kathmandu