Un voyage au Tibet est forcément une expérience exceptionnelle… Voici une idée de randonnée à faire à partir de Lhasa.
Quelque soit le voyage réalisé au Tibet Central, une visite de Lhasa est indispensable.
La plupart du temps, celle-ci se limite à une visite rapide du Potala, du Jokhang et des deux grands monastères gelugpa, Sera et Drepung.
Je vous invite par cette randonnée à vivre une autre aventure, à associer la marche à l’histoire tibétaine et aux chroniques bouddhiste, avec une vue panoramique de la ville et de son organisation spatiale.
Une randonnée à la carte…
Il est certainement possible à partir de l’itinéraire de base d’utiliser d’autres sentiers, en particulier en intégrant la visite du monastère de nonnes de Chupsang, la retraite troglodyte de Tokden. Ou, depuis Sera Utse, de continuer à flanc jusqu’au village et monastère de Taglung, en prenant un transport en commun pour revenir en ville (une expérience hors norme aussi).
Un petit topo…
L’itinéraire commence par la visite du monastère de Pabonka.
L’histoire et les légendes associés à Pabonka sont particulièrement intéressantes, on retrouve bien sûr les représentations de Songten Gampo et de ces épouses mais aussi de Thönmi Sambhota, le traducteur.
«Le monastère de Pabonka serait plus ancien que le Jokhang et que Ramoche, sa fondation au VIIe siècle fit suite à la nécessité de supprimer la grande démone qui, couchée sur le dos, occupait tout le Tibet.
Ce fut à Pabonka que le roi Songtsen Gampo est ses deux épouses étrangères, alors en état de profonde méditation, reçurent des conseils divins leurs indiquant comment contrôler la démone en établissant des temples en des points stratégiques de son «corps», localisés dans tout le pays»*
Un oeil «rangjung» de Denchok permet aussi d’aborder la personnalité et le culte de ce protecteur très important à Lhasa.
Au-dessus du monastère, rejoindre la «tortue», un grand bloc de granit peint en blanc surmonté d’un chorten. Suivre un sentier ascendant à droite jusqu’au bâtiment du petit monastère de Tashi Chöling, plutôt en ruine, mais avec un hall principal entretenu et rénové par un petit groupe de moines de Sera.
De la cour du monastère, prendre le sentier à droite, longer le mur d’enceinte vers le haut (ruines), ne pas continuer à flanc vers la droite mais rejoindre le haut des ruines d’où part le sentier principal qui monte vers la forêt de drapeaux de prière.
À un promontoire, le sentier devient horizontal, traverse un vallon (torrent et drapeaux) et rejoint un petit groupe de maison adossée à la falaise où habitent une vingtaine de nonnes(3/4 h). L’une d’elle, représente le coeur du sanctuaire, c’est la grotte de méditation de Tokdhen Druphuk, avec une source consacrée à la protectrice Dorje Phagmo et le deuxième oeil de Denchok (le troisième se situant à Ghari Ani Gompa ?).
On vous invitera certainement à visiter ce lieu sacré, en vous offrant un peu d’eau bénite.
Pour moi, à chaque fois ce fut un très beau moment…
Suivre le sentier qui descend d’abord un peu, puis reste horizontal en franchissant plusieurs croupes. On arrive bientôt à l’aplomb du grand monastère de Sera et le bâtiment jaune de Sera Utse est en vue.
Après une visite de ce lieu de retraite récemment restauré, il est possible de descendre directement à Sera par un grand sentier ou continuer horizontalement pour rejoindre la vallée de Dode.
Bon voyage.
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* In «Tibet, le guide du pèlerin», Victor Chan. Editions Olizane.