En ce début d’été 2019, pour cette troisième saison du « Tour du Mont Blanc par les glaciers » nous voici dans le versant Sud du massif, dans le Val Ferret Italien.
Les Grandes Jorasses écrasent de toute leur puissance tellurique cette verte vallée du Val d’Aoste, mais les glaciers se sont retirés bien haut entre les éperons escarpés des plus hauts sommets et sont devenus peu accessibles aux montagnards.
Difficile alors de proposer des ascensions faciles. Mais, pour ce « Tour du Mont Blanc par les glaciers » le plaisir est ailleurs.
Le jeu consiste à s’approcher le plus possible du domaine de la haute montagne en s’immergeant dans ce territoire de l’entre-deux.
Et pour cela nous allons dormir dans les différents refuges et bivouacs d’altitude.
Ces hébergements tous différents nous plongent par leur noms directement dans le monde de l’histoire de l’alpinisme… Boccalatte, Bonatti, Gervasutti.
En montant au pied des Grandes Jorasses, d’un versant puis de l’autre, c’est une belle tranche de l’histoire du massif du Mont Blanc qui s’invite ainsi dans notre itinérance. L’histoire des montagnes et des alpinistes, mais aussi celle des refuges avec une autre temporalité, avec aussi des usages et des fréquentations qui se transforment.
Puis ce tour du Mont Blanc par les glaciers se conclura peut être par l’ascension d’un sommet très symbolique, le Mont Dolent…, où se rencontre les frontières des trois pays de l’Espace Mont Blanc.
L’ESPACE MONT-BLANC… UNE COOPÉRATION UNISSANT LA FRANCE, L’ITALIE ET LA SUISSE
L’Espace Mont-Blanc est une initiative de coopération transfrontalière réunissant Savoie, Haute-Savoie, Vallée d’Aoste et Valais, s’engageant dans la protection et la valorisation d’un territoire emblématique, où l’exceptionnel patrimoine naturel et environnemental cohabite avec des activités économiques et touristiques d’envergure internationale.
Le tour du Mont Blanc par les glaciers… un projet au long court.
Durant cette semaine, il s’agira également de continuer l’aventure de l’écriture d’un nouveau livre aux Editions Glénat « Alpes secrètes, entre randonnée et alpinisme », dont le premier volume est paru en fin d’année 2018.
Nous nous transformerons en reporter-journalistes pour saisir tout le caractère du Massif du Mont Blanc.
Quel fil rouge allons nous dérouler ?
- Les refuges et les bivouacs bien sûr.
- Forcément les sommets et les grands alpinistes
- Les glaciers peut être.
- Le TMB certainement… mais dans sa version alpine de l’entre deux.
- Peut être un enchainement de sentiers plus pertinent.
Mais comment sentir battre le coeur de ce massif particulier ?
- En faisant de la randonnée et de l’alpinisme, plus certainement en conjuguant les deux.
- Mais aussi en prenant le temps de dormir tout là-haut.
- En prenant le temps d’apprendre les techniques indispensable pour cet entre deux à la fois étrange et compliqué.
Surtout en vivant en pleine conscience nos aventures de montagne, de cordées…
Avec, en particulier, une attention particulière à un « faire ensemble » qui est devenu, au fil des ans, ma signature en tant que guide de haute montagne. Ce « faire ensemble en Alpinisme se concrétise sur le terrain par l’adage « Tous en tête, mais pas en même temps, bien sûr… » et par un mélange de réalisation et de partage de connaissance sur le mode « Learning by doing ».
C’est un projet ambitieux de cordée autonomes et réversibles qui représente un véritable changement de paradigme.
Un projet marquant et passionnant qui m’accompagne tout au long de mon été en montagne.
Une idée de l’itinéraire
- Dimanche : 1ere nuit à l’hôtel des randonneurs à Argentière
- Lundi : Refuge Boccalatte et un peu plus haut jusqu’au glacier
- Mardi : Refuge Bonatti
- Mercredi : Bivouac Gervasutti (non gardé, repas acheté et préparer en commun) et un peu plus haut…
- Jeudi : Bivouac Fiorio (non gardé, repas acheté et préparer en commun)
- Vendredi : Ecole de neige ou ascension du Dolent, retour à Argentière
Le tour du Mont Blanc par les glaciers…
Taille du groupe et fonctionnement.
- De 5 à 7 personnes + moi.
- Soit un groupe maximum de 8 personnes et donc quatre cordées.
- Bien sûr, ce sont des cordées de 2 personnes), qui évoluent en autonomie, pour un séjour d’enseignement de l’alpinisme, de type « Learning by Doing ».
Les dates
- Du dimanche 30 juin au Vendredi 05 juillet
Vous aimez la Wilderness et les glaciers ?
Voici un petit bonus pour continuer ensemble ce beau parcours du « Tour du Mont Blanc par les glaciers »…
A notre retour à Chamonix, je vous invite à m’accompagner le week end du 6 & 7 Juillet, au Refuge des Grands Mulets, en un aller-retour au coeur des glaciers.Certainement l’un des endroits les plus sauvages du massif du Mont Blanc.
Et saluer le gardien des lieux est forcément un beau prétexte !
Le rendez-vous
Le dimanche 30 juin en fin d’après midi, vers 17h à l’Hôtel des Randonneurs à Argentière.
Séparation
Au même endroit le vendredi en fin d’après-midi (ou le dimanche après notre escapade aux Grands Mulets !).
Le budget du séjour se divise en deux parties :
- les honoraires de guide : 600 € en chèque dont 300 € à l’inscription, à l’ordre de Paul Grobel.
- les frais de séjour : hébergement/nourriture, + les frais du guide.
Sur le terrain, le groupe fonctionnera avec une caisse commune, pour plus de souplesse.
Le montant de ces frais a été évalué à environ 400 € en espèces (à vérifier).
Cette évaluation n’inclut pas les dépenses d’ordre personnelles (comme les boissons), ni les frais de transport.
Pour faciliter les comptes, nous utilisons actuellement l’application Tricount sur les téléphones. Chacun règle une ou plusieurs dépenses en cours de la semaine et les répartitions se font toutes seules à la fin.
Le tour du Mont blanc par les glaciers
Comment s’inscrire ?
L’inscription se fait directement auprès de moi, sur la base de l’engagement d’un guide de haute montagne.
Ce n’est donc pas « une proposition d’agence » en tout compris.
- Il faut d’abord m’envoyer un mail pour un premier contact et vérifier la disponibilité,
- puis s’inscrire en ligne avec le formulaire d’inscription.
- Enfin, pour confirmer l’inscription, régler un acompte sur les honoraires de 300 €, par virement bancaire (voici les coordonnées de mon compte) ou par chèque à l’ordre de Paul Grobel.
Attention
Une inscription sans le règlement de l’acompte ne sera pas pris en compte…, et il y a souvent peu de places disponibles dans les séjours.
Le Tour du Mont Blanc par les glaciers, première étape…
Le refuge des Grandes Jorasses ou plutôt il Rifugio Gabriele Boccalatte et Mario Piolti
https://www.caitorino.it/rifugi/boccalatte-piolti/
Mais qui était Gabriele Boccalatte ?
Et surtout pourquoi le refuge ne c’est-il pas appeler aussi Nini Pietrasanta ?
Le TMB par les glaciers, deuxième étape…
Le refuge Walter Bonatti
« Le refuge Walter Bonatti a ouvert ses portes le 1er août 1998. C’est une construction traditionnelle en pierres et en bois. Il donne sur un panorama exceptionnel qui embrasse toute la chaîne : du col Ferret au Col de la Seigne.
En hiver, la salle de déjeuner accueillante avec son mobilier en bois typique et ses compositions de fleurs séchées est chauffée grâce à un grand poêle en céramique. Le refuge vous propose plusieurs possibilités d’hébergement : en chambre à deux couchages, en chambre à six ou en dortoir. Les chambres qui offrent une vue splendide portent le nom du sommet auquel elles font face.
La cuisine propose des plats traditionnels et des vins du Val d’Aoste. Lorsque le temps le permet, vous pouvez déguster nos spécialités en plein air sur des tables en bois installées sur le pré au-dessous du refuge.
Le refuge W. Bonatti ainsi que d’autres refuges du Val d’Aoste participent au projet EEteam, “Recherche – Intervention pour la réalisation des systèmes de gestion de l’environnement des refuges de montagne”. »
In http://www.lovevda.it/fr/base-de-donnees/22/refuges-de-montagne/courmayeur/walter-bonatti/3745
Mais qui était Walter Bonatti ?
« Élevé au rang de meilleur alpiniste du monde puis à celui de légende, Walter Bonatti (1930-2011) fait enfin l’objet d’une biographie écrite par un tiers.
Malgré une carrière brève stoppée à seulement 35 ans, Walter Bonatti a changé le cours de l’alpinisme moderne, ses ascensions des années 1950 et 1960 comptant parmi les plus difficiles et les plus inspiratrices.
Mythe, il le devient ensuite progressivement, quand il tourne le dos aux faces retorses pour partir en quête de cette « grande aventure » qui lui est si chère. Certes, l’Italien s’est déjà raconté dans des autobiographies devenues des classiques (À mes montagnes, Montagnes d’une vie), mais en gardant toujours secret un large pan d’une personnalité riche et complexe. Ces faces cachées de Bonatti (le voyage, l’écologie, l’éthique, l’héroïsme…), Roberto Serafin les aborde dans un ouvrage rythmé et respectueux qui retrace une vie dont la montagne ne fut qu’une composante. »
Le Tour du Mont Blanc par les glaciers,
troisième étape…
Le bivouac Gervasutti
- Altitude : 2 870 mètres d’altitude
- Situation : Glacier du Fréboudze
- Nombre de couchages : 8
- Ouverture : ouvert tous les jours
- Difficulté : PD
- Balisage : non
- Durée du parcours : 4 heures au départ de Fréboudze
- Dénivelé+1200 m / -1200 m
- Longueur totale 10 km
Sacré Jean.
Un avis bien tranché…« Regardez le bien……….vous ne le verrez plus !!!
La bêtise humaine associé à l’incompétence à fait disparaître un des refuges les plus merveilleux du massif du mont Blanc.
Ici pas de surpopulation comme au refuge de l’Aigle dans les Ecrins qui a poussé les locaux à réfléchir à une autre solution.
Ici quand 5 cordées montaient par an c’était déjà beaucoup.
Et pourtant la liste des courses superbes est longue. Des courses engagées comme la fameuse face Est des Grandes Jorasses « made in Guisetto Gervasutti » (lire sa biographie « montagne ma vie ») mais aussi de très belle voies normales comme celle de Leschaux du Gruvetta… sans oublier l’Arête Sud des Petites Jorasses.
Mais voilà à l’automne dernier tout à basculer. Ils ont rasé l’ancien refuge et posé un tube d’extraterrestre.
L’idée était attirante : luminosité, matériaux fin d’isolation… »
Lire la suite sur :
http://jeanguide.over-blog.com/article-refuge-gervasutti-106241842.html
Mais qui était Giusto Gervasutti ?
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Giusto_Gervasutti
- http://www.loscarpone.cai.it/news/items/giusto-gervasutti-uno-scialpinista.html
Le TMB par les glaciers,
quatrième étape…
Le bivouac Cesare Fiorio
- Altitude : 2 800 mètres d’altitude
- Situation : Pré de Bar
- Nombre de couchages : 24+6
- Ouverture : ouvert tous les jours
- Difficulté : E
- Balisage : non
- Durée du parcours : 3 heures 30 au départ d’Arnouvaz
En passent par un grand refuge du tour du Mont Blanc
http://www.rifugioelena.it/index.php
L’histoire du Refuge Elena
« Le nom du refuge peut rappeler un personnage royal, mais son histoire est au contraire liée à une petite bergère.
Une petite fille vivait avec son père à l’alpage de Pre de Bard, elle ne connaissait pas les richesses de la cour, mais elle disposait d’une grande fortune: la clarté des étoiles et la lumière argentée de la lune, capable de transformer la glace en chose précieuse.
Les journées passaient entre jeux et travaux de montagne, mais le rythme de l’alpage a été interrompu par une malaise à la petite fille : un fort mal au ventre qui l’a mène rapidement à la mort
Tout a perdu de sa limpidité, le brouillard sur les prés n’avait plus la lumière du matin. En réalité rien n’avait changé dans la vallée mais les yeux du berger étaient embuées de larmes. Il quitta l’alpage mais avant de partir donna le nom à la petite cabane, qui l’avait logé et protégé contre la tourmente, pas à une reine mais à la princesse de son cœur.
A Eléna, sa petite… »
Le Tour du Mont Blanc par les glaciers,
cinquième étape…
Le Mont Dolent
Une montagne symbolique
- Le 19 septembre 1954, dans le cadre de l’année mariale proclamée par le pape Pie XII, une statue de la Vierge Marie est installée à son sommet. C’est la dernière des Vierges du massif du Mont-Blanc.
- À l’initiative de Mountain Wilderness, et pour promouvoir la protection du massif, est organisée le 1er août 1993 (jour de la fête nationale suisse) l’ascension du sommet par une trentaine de cordées internationales et par les trois versants, pour y laisser une pancarte disant :
« Lieu symbolique dédié à l’espoir de préserver ce massif, patrimoine naturel de l’Europe, pour que naisse et vive un grand espace protégé autour du Mont-Blanc »
Au sommet… Une histoire de frontières
Les frontières entre la France, l’Italie et la Suisse sont définies par des traités et conventions bipartites.
Le point triple France-Italie-Suisse apparaît avec le traité de Turin de 1860, et un procès verbal d’abornement précise en 1862 : « Avant de commencer le placement des bornes, les commissaires, se reportant à l’article 1er de la convention signée à Turin le 7 mars 1861, où il est dit que la nouvelle frontière suivrait l’ancienne limite entre le duché de Savoie et le Piémont, ont reconnu que cette limite avait son origine au sommet du mont Grapillon [ancien nom du mont Dolent]. Ce sommet, inaccessible d’ailleurs, a dès lors été considéré par eux comme le point de départ de la frontière qu’ils avaient à tracer. »
Ce sommet décrit comme inaccessible est gravi pour la première fois deux ans plus tard, le 9 juillet 1864 par les Britanniques Edward Whymper et Anthony Adams Reilly avec les guides chamoniards Michel Croz, Henri Charlet et Michel-Clément Payot.
L’ascension
En 1864, à la fin de l’« âge d’or de l’alpinisme », très peu de sommets du massif du Mont-Blanc en dehors du mont Blanc lui-même ont été gravis. Début juillet, le Britannique Edward Whymper retrouve son compatriote Anthony Adams Reilly pour tenter une série d’ascensions avec leurs guides chamoniards respectifs Michel Croz et Michel-Clément Payot et le porteur Henri Charlet.
Reilly faisait alors les relevés pour établir la première carte précise complète du massif. Après avoir fait le 8, la première traversée du col de Triolet, et dormi aux chalets de Pré-de-Bar, ils réussissent le 9 sans difficulté la première ascension du mont Dolent :
« La journée du 9 fut occupée par l’ascension du Mont-Dolent. C’était une miniature d’ascension. On y trouvait un peu de tout. Nous commençâmes par monter au col Ferret. À des pentes schisteuses succédèrent des pâturages ; puis une moraine chose étrange, nous offrit un chemin très-agréable ; et il nous fallut ensuite décrire de petits zigzags sur le glacier couvert de neige du Mont-Dolent. Au-delà d’une petite bergschrund se présenta une petite muraille de neige, que nous escaladâmes sur le côté d’un petit contre-fort ; enfin, quand nous atteignîmes le chaînon qui descend du sommet vers le sud-est, nous trouvâmes une petite arête de neige qui nous conduisit au point le plus élevé. Le sommet lui-même était petit, tout petit ; c’était bien le plus gentil petit cône de neige qui se fût jamais formé au haut d’une montagne ; et cette neige était si blanche, si immaculée qu’il semblait criminel de la ternir ; c’était une Jungfrau en miniature, un sommet joujou, qu’on pouvait couvrir avec la paume de la main. Mais en revanche, rien n’était petit dans la vue que l’on découvrait du Mont-Dolent. »
— Edward Whymper, Escalades dans les Alpes, Traduction par Adolphe Joanne – Librairie Hachette et Cie, 1873
A bientôt…
Et surtout n’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions…
même si je suis encore en Himalaya,
le plus simple étant le mail
Ou au 06 42 90 75 34 à partir du 12 juin.
Paulo_un we de neige La Grave
le 7 Avril 2019