Langtang 2015, un voyage marquant

 

Voici le compte rendu  pour ce voyage très particulier.
Chargé de sens, de partages, d’émotions, mais aussi et surtout de plaisir.
Avec des images toutes simples… et une belle histoire.

En effet, à notre retour, j’ai demandé à mes compagnons de voyage de m’envoyer une sélection de cinq photos pour illustrer le mieux possible leur vécu. Cinq «cartes postales» émotionnelles, pas forcément les plus belles, mais les plus précieuses de ces instants de vie, de bonheur ou même de difficulté.

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Constance

« Ce que je retiens de ce voyage. Des rencontres, des paysages et des sourires.
Ma première photo, est celle de ce concert nocturne en plein air de haut-bois et trompe tibétaine, clôture magique de ce voyage. »
J’ai ajouté une photo des « jeunes » autour de Tchang Badgé, symbole d’échanges, et de transmission de sagesse et d’expériences de vie.
La troisième est une photo des trois filles au sommet. Au début, ce n’était pas par esprit de féminisme mais davantage parce qu’elle me rappelle nos discussions sur nos différences de vie, de cultures et nos projets d’avenir. Et puis, plus je la regarde, plus je prends conscience de la chance folle que j’ai d’être libre et de pouvoir faire de tels voyages alors qu’il y a à peine cinquante ans, il aurait été inconcevable pour ma grand-mère d’avoir l’indépendance financière et la liberté de partir ainsi… C’est donc également un ptit clin d’oeil à sa mémoire.
La quatrième est le souvenir du très bel accueil des parents de Penzum.
 Quant à la cinquième, je l’ai choisie car elle illustre l’esprit de groupe, l’apprentissage commun de la vie en montagne et la bonne communication que nous avons établir entre nous tous en partageant passion,  savoir-faire mais aussi et surtout savoir-être et sensibilité durant ces trois semaines.P11111
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Anne Marie

Pas simple en effet de choisir 5 photos et ne pas reprendre le choix de Jean.
La première…

Paulo au petit matin, car sans lui le voyage n’existe pas.
La deuxième, je n’ai pas la pudeur de Jean, alors j’ai  opté pour la destruction mais soft.
La suivante, c’est la vie qui gagne et on reconstruit un  pont
Puis la carte postale du Ganchempo, toujours très impressionnant.
Et pour finir les enfants et leur maîtresse, une si belle image .
J’ai ajoutée une photo du Seto Yala donc de notre cordée avec Jangbu.
Bien entendu, il y a aussi les filles au sommet très fières,  l’équipe,  Urpa , le camp, le bus, Futi et sa famille…

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 Jean

«Exercice difficile en effet que 5 images de voyage: alors un choix dirigé!
Donc, j’ai exclus les photos de malheur du Langtang, la survie dans de les villages d’Urpa, mais aussi les moments de bonheur au Tsergo Ri ou Yala, du froid ressenti dans nos tentes, de l’accueil magnifique chez Jangdu, chez cette femme de Sherpagaon qui a perdu son mari, rencontrée grâce à Bikram, ce partage de moments simples comme Constance épluchant des  légumes avec une belle grand-mère…
Alors ce choix d’un autre Népal : une femme Tamang, un homme fumant  encore le chirot, un trajet en local bus, un moine « habité », et ce concert improbable de haut-bois et trompe tibétaine.»

Tchang Badgé
Compagnon de cordée de plus de 20 années en montagne

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Mes 5  photos du voyage.

Je voudrais exprimer en premier…
Le plaisir de la marche pour dire qu’avant d’être un trek solidaire, notre histoire est aussi un voyage personnel, en bonne compagnie et le plus possible en unicité avec la nature.
Ce fut un très beau voyage. Merci à tous.

Puis, Langtang bien sûr.
Avec un moment très difficile à vivre avec beaucoup d’émotions, des larmes plus ou moins retenues. Le lieu de l’ancien vilage d eLangtang sous sa chape de pierre est particulièrement marquant…
Il y a tant de personnes sous cette coulée de pierre, arrachées à la vie en un instant. 
Difficile de traverser un cimetière, de marcher sur des tombes sans ressentir des émotions fortes. Mais c’est la réalité du Langtang et tout les visiteurs devront maintenant faire avec.

Le Dorje
Souvenirs, souvenirs…
Il y a longtemps, une très belle expé au fond de la vallée et une pensée émue pour Marco (La trace de l’ange). Un sommet très esthétique avec une arête pas si facile que ça. 
Pour dire aussi que les alpinistes disposent au Langtang d’un terrain d’expression magnifique. François y a également ouvert un beau sommet, juste à côté.

Notre petit groupe et Futi Sherpa.
Un vrai bonheur.

Urpa
C’était dans la deuxième partie de notre voyage, dans le district de Nuwakot. Nous prenons un thé dans l’abri très rustique qui sert de maison à Urpa.
Ici, dans son village, aucun touriste ne passe, aucune aide n’est à espérer. Pourtant, la reconstruction est en marche, doucement. 
Urpa est le Naike de notre équipe. Il est le contre maitre des «Special Porter» que nous embauchons régulièrement avec Bishal pour nos expéditions. Son rôle est essentiel !
C’est un homme discret, tout tranquille et peu visible par mes compagnons de voyage.
Nous avons décidé de l’aider en priorité pour qu’il puisse reconstruire sa maison. Pour cela, je voudrais collecter quelque argent et embaucher les membres de l’équipe népalaise sur le chantier pour une quinzaine de jours, car sa maison est toute petite et sur un seul étage.
Une manière de construire une belle solidarité entre nous et de bien maitriser notre action.
Il me reste juste à m’organiser et mettre en place tout ça.

A l'entrée de la vallée, le plaisir de la marche.
A l’entrée de la vallée, le plaisir de la marche.
Une réalité difficile à supporter.
Une réalité difficile à supporter.
Beaucoup d'émotions...
Beaucoup d’émotions…
De belles montagnes et des souvenirs...
De belles montagnes et des souvenirs…
La belle énergie de notre petit groupe.
La belle énergie de notre petit groupe.

 

Avec Urpa, dans la région de Nuwakot. Un abri de fortune en guise de maison !
Avec Urpa, dans la région de Nuwakot. Un abri de fortune en guise de maison !

Notre voyage de l’automne 2016.

A suivre…


 

De retour du Langtang. Bilan d’expérience.

En cette fin d’automne 2015, nous avons été trois groupes de trekkeurs français à nous rendre dans la «Haute Vallée du Langtang», jusqu’à Kyanjin et au-dessus.

  • Romain avec Sandu a été jusqu’à Langshisha Kharka en 15 jours avec 5 trekkeurs et une équipe de Langtangpas, en s’organisant chez l’habitant et en camping au fond de la vallée.
  • Benoit pour son agence Nepatrek à été jusqu’à Kyanjin et au Kyanjin Ri en camping et avec une équipe népalaise des environs de Thulo Syabru.
  • De mon côté, nous étions un groupe de trekkeurs-alpinistes de 6 personnes avec une équipe népalaise de 18 personnes, pour gravir le Yala Peak sur une durée de trois semaines en camping. À la descente, nous nous sommes intéressé au versant Sud des lacs de Gosainkund, la région de Nuwakot d’où venait nos porteurs, pour y repérer un nouvel itinéraire, fil rouge d’un projet sur le long terme. De Nuwakot à Gosainkung, puis de Gosainkund au Ganja La par les alpages !

Voici le premier bilan de ce voyage qui répond à la première question.

EST-IL POSSIBLE DE SE RENDRE AU LANGTANG, EN TANT QUE TREKKEURS OU ALPINISTES AU PRINTEMPS 2016?

Je vous invite aussi à lire le compte rendu du voyage de Romain,

http://www.latraceduyak.fr

et le rapport très complet de Benoît de Nepatrek.

http://www.nepatrek.com/solidarite-langtang/rapport-langtang/

Ces deux documents permettent d’avoir une vision très précise de la situation actuelle, de mieux comprendre les enjeux économiques et les problématiques du développement du tourisme à pied au Langtang.

De mon côté, je pense retourner au Langtang à l’automne 2016 pour un nouvel itinéraire conjuguant randonnée et alpinisme, pour continuer à promouvoir la région et à soutenir la reconstruction de l’économie de la vallée, en complétant la nouvelle Climbing Map éditée par HMH de la Haute Vallée du Langtang et en préparant un topo guide des sommets du Langtang.
Toutes les informations sont bien-sûr les bienvenues

Pour les amateurs de trek, si vous voulez vous rendre au Langtang, je ne saurais trop vous recommander l’initiative de Romain, et son prochain voyage, totalement en lien avec la réalité des Langtangpa, du 18 Avril au 6 Mai 2016 ( http://www.latraceduyak.fr )

Si les dates ne vous conviennent pas, Nepatrek est certainement l’agence népalaise la plus investie dans la région.

Plus concrètement, quelques questions primordiales…

Est-il raisonnable de faire un trek au Langtang ?

OUI, définitivement. 

La vallée du Langtang avec ses montagnes est toujours là et les paysages toujours aussi beaux. Le plaisir de la marche en montagne est bien présent, l’alpinisme est bien sûr possible. L’accès depuis Kathmandu en est toujours aussi simple.
Et c’est même une très bonne idée en cette période difficile pour la vallée en pleine reconstruction.

N’est ce pas dangereux ?

NON… Pas plus que d’autres treks en montagne.
Une zone qui était encore instable a été évité par un nouveau sentier et deux ponts (entre Chumuja et Gora Tabela).

Comment sont les sentiers ?

L’itinéraire principale a été totalement réparé et même amélioré pour permettre le passage de mules et de chevaux. Donc aucun souci !

Et pour les hébergements ?

Ils seront très vite reconstruit et certains sont déjà opérationnels. Il suffit juste de modifier votre itinéraire. Voir ci-dessous.

A quoi faut-il être préparé ?

A la vision des lodges en ruines et surtout à l’éboulement qui a ravagé Langtang Village. Une journée est particulièrement difficile, en traversant la zone d’éboulement.

Est-il possible d’y aller la prochaine saison, au printemps 2016 ?

OUI bien sûr, à condition de revoir le déroulement des étapes du trek.
Des informations fiables sont maintenant disponibles et la situation va s’améliorer très rapidement.
Pour le printemps, la principale difficulté d’organisation d’un trek au Langtang viendra seulement de la capacité d’accueil, car les hébergements existent à chaque étapes.

Il me semble donc peu judicieux de se déplacer en groupe important (plus de 6/8 personnes). 

C’est donc une une contrainte un peu compliqué à prendre en compte par les grandes agences et TO occidentaux. Il me semble que l’on ne devrait pas retrouver le Langtang dans une programmation classique en 2016, même si pour l’automne cela devrait être matériellement possible. C’est forcément dommage.

Quelle agence française osera, malgré tout, proposer des voyages courts dans la vallée du Langtang en réduisant volontairement la taille des groupe et en adaptant l’itinéraire… ?

Forcement Romain et SERAC, mais qui d’autre ?

Pour les individuels, (en solo, en couple ou en petits groupes d’amis)…, aucun souci, bien au contraire, car il devrait y avoir encore peu de monde au printemps et donc de la place dans les lodges. Ils seront surtout les bienvenus.
Pour les petits groupes utilisant les services d’une agence népalaise, il serait judicieux de privilégier celles ayant de réelles relations avec les Langtangpas, mais je n’en connais qu’une : Nepatrek, «connectée» avec Thulo Syabru.

A défaut, voyager avec un guide de trek népalais et essayer d’embaucher une ou plusieurs personnes de la vallée comme porteurs serait une bonne chose, mais pas forcément facile à organiser.

Organiser un trek sous tente simplifie bien sûr le problème d’hébergement mais apporte peu de revenus directs aux gens du Langtang.

C’est la difficulté que doivent résoudre les groupes faisant de l’alpinisme au-delà de Kyanjin ou les trekkeurs souhaitant traverser le Ganja La (ou l’un des Tilman Pass).
En sachant que le Naya Kanga (Ganja Chuli) est devenu un sommet technique (PD+ ou AD), à cause du recul glaciaire.

Une proposition d’itinéraire.

Pour 2016, le sentier de liaison ente la vallée du Langtang et Thulo Syabru ne devrait pas être remis en état (problèmes de zones instables et dangereuses, du pont qui est endommagé et d’absence de lodge utilisable, certainement aussi du «dynamisme» du Parc National).
L’accès de la vallée du Langtang, directement de Syabru Bensi à Lama Hotel est également impraticable pour les mêmes raisons.
Il s’agit donc, pour les randonneurs utilisant les lodges, d’un itinéraire en aller-retour au départ de Syabru Bensi par Sherpagaon.

  • J1. Kathmandu Syabru Bensi par la route.
  • J2. Trek de Syabru Bensi à Sherpagaon.
    Lunch à Kanjin
  • J3. Trek de Sherpagaon au nouveau lodge de Gora Tabela (sur l’autre rive).
    Picnic sorti du sac ou lunch à Chumuja.
  • J4.Trek de Gora Tabela à Kyanjin.
    Lunch à Mundu.
  • J5 & J6. Deux ou trois nuits à Kyanjin pour se reposer un peu et faire des randonnées à la journée.

Le retour par le même itinéraire nécessite généralement deux journées avec une nuit à Gora Tabela. Éventuellement avec une journée en plus pour terminer par le village de Briddim ou par un aller-retour sur les crêtes au-dessus de Sherpagaon ou Kanjin.

Ce qui représente environ 10 jours de trek, depuis Kathmandu et donc un voyage relativement court de deux semaines Paris/Paris.
Pour une durée plus longue, une extension est possible depuis Syabru Bensi pour les lacs de Gosainkund avec retour et bus à Dunche.

Pour 2016, je vous propose deux projets.

Et aussi une initiative de Luc pour la reconstruction du lodge de Jangdu.

Avec le site de son association… Namasté

Un gros travail et beaucoup d'énergie en perspective...
Un gros travail et beaucoup d’énergie en perspective…

Paulo, le 25 Janvier
A La Grave

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