Au refuge Albert 1er, tous les participants de la prochaine expédition au Tukuche Peak sont bien présents. A la fois pour préparer ensemble ce projet d’ascension, pour passer deux jours en montagne et pour valider les techniques d’alpinisme nécessaires pour l’ascension.
Certains viennent de loin, Toulouse ou Avignon, et tous ont fait l’effort de consacrer un we à cette rencontre de l’équipe. Une manière de signifier l’importance de ce Faire Ensemble en montagne et encore plus en Haute Altitude.
Cette année, ce we est placé sous le signe de la CSV alpinisme (la Cartographie Systémique des Vigilances), car je suis persuadé qu’elle a toute sa place dans un tel projet d’ascension.
La présentation de notre projet… Une belle expé, pas trop compliquée (de prime abord).
La CSV en Expédition.
Ce n’est pas une nouveauté pour moi que d’utiliser la Carto des Vigilances au Népal.
Déjà à l’automne 2021 puis en 2022, avec Depen, mon homologue guide népalais, nous avons, avec les 3 feutres de couleurs, expérimenté la Magic Map (comme l’appelle Seb Escande !).
La CSV est particulièrement importante, pour ne pas dire indispensable en expédition, car il s’agit :
d’un temps long de vie, en huis clot, en montagne, et loin de chez soi.
- avec un nombre important d’alpinistes engagés sur la montagne qui doivent se coordonner, s’entraider et donc communiquer entre eux, sur des bases claires.
- Avec des statuts, des compétences, des attentes très différentes.
- Avec des groupes de nationalités différentes (européen et népalais), mais aussi multi ethniques pour les népalais.
- Les différents acteurs népalais de la logistique (Sirdar et guide de trek, transport, cuisine, porteurs, alpinistes) doivent se coordonner au mieux.
- Et la communication n’est pas simple dans un système ultra hiérarchisé dont les donneurs d’ordres (les clients et donc nous) n’ont négocier généralement qu’avec le chef d’agence (parfois très loin des réalités du terrain).
- Et sans validation précise avant le départ de la prise en compte effective de nos demandes, de nos attentes.
But… It’s Nepali style… No problem ! Diront certains…
Cette année, pour la première fois, je voulais impliquer dès la préparation, les participants à cette expédition grâce à la CSV.
D’abord globale, puis par étapes. Et enfin sur le terrain, au jour le jour.
Rendez-vous à notre retour, en décembre 2023, pour faire le bilan de ce style de préparation, et de la CSV Expédition…
Une CSV globale de l’expédition.
Une expédition n’est pas simplement un sommet un atteindre, c’est un ensemble d’étapes qui se succèdent le plus harmonieusement possible pour aboutir au sommet et pour rentrer tous dans de bonnes conditions à la maison.
En voici les étapes avant le rendez-vous à Kathmandu.
- A, la présentation du projet sur mon site
- B, les premiers contacts au téléphone.
- C, la validation et l’inscription auprès de SERAC. Puis la réservation de l’aérien.
- D, le week end de présentation de l’expédition avec toute l’équipe, avant l’été et dans les Alpes. INDISPENSABLE !!!
A partir de Katmandou et à l’hôtel Padma. TOP DÉPART !
Étape 1 : le sas à Kathmandu (ce n’est pas du tourisme !!!). 2 jours. Objectif : être tous en forme, au départ. Avec armes et bagages !
Étape 2 : le transfert de KTM à Marpha. 2 jours en bus, taxi et avion, hôtel à PKR. Avec un aléa majeur MTO pour le vol de JMS.
Étape 3 : la marche d’approche de Marpha jusqu’au camp de base. Objectif : être encore le plus en forme possible au camp de base. C’est l’étape la plus importante et la plus complexe de notre expédition, celle où je serai le plus présent.
Étape 4 : l’ascension. Nos déplacements sont assez classiques en progression continue. Il n’y a pas de risques objectifs particuliers. Les deux aléas principaux sont la MTO et nous mêmes…
Étape 5 : la descente est un exercice complexe car il nous faudra également descendre tout notre matériel et nos déchets. Et aussi avoir suffisamment d’énergie pour que le retour soit également le plus serein possible. Un retour en hélicoptère n’est tout simplement pas une option !
Étape 6 : rejoindre Kathmandu, soit 3 jours… A la fois efficace et simple. Sauf en cas de MTO complexe !
Étape 7 : à KTM, 2 jours pour un peu de temps pour du repos, des achats et du tourisme.
Étape 8 : le vol retour, avec un départ très matinal ! … et je vous souhaite surtout un atterrissage le plus serein possible.
Étape 9 : en Janvier à La Grave, un we pour se retrouver en montagne et réaliser un débriefing à froid de notre aventure. Vraiment pas facile à organiser mais tellement indispensable et en cohérence avec la démarche CSV.
CSV Expédition, les étapes...
Si la CSV globale de l’expédition semble illisible, il est possible aussi de traiter chaque étape séparément pour mieux les relier.
Étapes 1 et 2… Un sas et un transfert.
L’ étape 3, la marche d’approche.
L’ étape 4, l’ascension.
La Vigilance Groupe.
C’est certainement la première réalité d’une expédition, tellement sa durée impacte les interactions entre les participants.
- Quelle est la réalité du groupe ?
- Son expérience, ses compétences, les attentes des participants… ?
- Sa capacité à vivre ensemble,
- à construire des collaborations improbables.
C’est donc le sujet que nous avons abordé concrètement durant le we de préparation, pour organiser aussi les cordées pour l’ascension du col A. Reuilly. Un premier pas vers l’expression d’une auto-évaluation technique.
Plus précisément :
- le niveau physique,
- la compétence en alpinisme,
- l’aisance en pente de neige.
Les autres Vigilances de la CSV Expédition...
Gravir une montagne en Himalaya est une part de l’alpinisme, il est donc naturel d’utiliser la CSV Alpinisme.
En y ajoutant certainement la dimension hypoxique, qui est unique en Himalaya.
C’est le travail que nous aimerions mener durant cette prochaine expédition au Tukuche, en cet automne 2023.
A bientôt, pour la suite d cette expérimentation…
A la mi juillet 2023, entre les deux we de préparation des expés de l’automne. Au Tukuche et au Gyaekochen.