J’imaginais l’hiver en Norvège sous le signe de la neige. Une neige omniprésente. Presque ancestrale…
Des villages et des refuges aux toits croulants sous la neige. Des forêts enfouies dans le blanc. De grands gaillards sur des pistes de fond à l’infini…
Définitivement un pays ancré dans l’hiver et la neige.
Comment imaginer que la neige pouvait manquer en Norvège, que des refuges pouvaient fermer car devenus trop compliqués à rejoindre en ski ?
Et comment modifier une itinérance de 15 jours préparée si longtemps à l’avance ?
Ce fut le 1er challenge de cette deuxième saison en Ski de Randonnée Nordique, des Rondane à Lillehamer.

« La nature du projet ».
Et un clin d'oeil à la CSV
Cette année, l’objectif était bien sûr de continuer notre découverte des massifs montagneux norvégiens,
- de valider nos choix d’organisation et d’équipement,
- mais surtout de faire des progrès en navigation en se confrontant à des itinéraires pas trop difficiles mais non balisés, à la fois par beau temps et si possible sans visibilité.
Notre compte rendu de l’hiver 2024…
La Grande Traversée de la Norvège, première saison : un apprentissage.

La Grande Traversée de la Norvège, deuxième saison : une capitalisation de notre expérience et des compétences encore à acquérir en navigation par mauvais temps et en descente !


Des CSV quotidiennes spéciales Ski de Randonnée Nordique.
Impossible pour moi de ne pas faire de préparation carto approfondie et graphique, avec chaque fois un gribouillon à la clef.
En 15 jours, il était fort probable que le mauvais temps allait nous submerger un jour, en espérant qu’il ne soit pas trop éprouvant.
Mais c’est plutôt l’enneigement qui nous a joué des tours et obligé à modifier notre itinéraire. La météo a été relativement clémente, et nous avons fait surtout de la navigation par beau temps ou temps moyen avec nos applications carto, sans utiliser une seule fois la carte papier sur le terrain et encore moins la boussole (qui est rester sagement dans le sac).
Mais faire une représentation graphique de l’étape n’est pas simple quand le relief est peu marqué, cela demande une lecture très fine de la carte pour pouvoir dessiner les reliefs principaux.
Rendez-vous donc l’année prochaine pour une nouvelle expérimentation…
Je suis de plus en plus convaincu de la pertinence d’une « Navigation en Continue », de Waypoint en Waypoint, avec une application carto. Sans utilisation de la boussole, ni avec des azimuts ou d’autres techniques. Par contre, notre préparation carto au refuge était particulièrement précise, d’abord avec la carte papier pour avoir une vue d’ensemble de l’étape et bien se représenter le relief global et déterminer précisément les points de passages.
« Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait de carto aussi précise en surlignant les courbes de niveaux ».
Puis, CSV oblige, en reportant ces points sur nos applications carto réciproques.
NorgesKart Outdoors, cette application norvégienne a été particulièrement simple à prendre en main et à utiliser. Avec une fonction simple pour télécharger les cartes aux différentes échelles nécessaires et aussi la carte des pentes.

En ski de randonnée nordique, la problématique de la navigation sans visibilité ou par conditions difficiles.
Se déplacer sans visibilité en hiver peut sembler une gageure, mais c’est pourtant une réalité courante et une composante majeure de cette activité de ski de randonnée nordique. Acquérir les compétences associées à cette problématique est pour nous au centre de cette itinérance dans les montagnes norvégiennes et l’objectif était bien d’être, de se sentir bousculé dans nos certitudes de randonneurs alpins en expérimentant des situations complexes de navigation.
Est-il possible de remettre en question quelques principes bien ancrés de nos pratiques, de nos usages de la carte ?
C’est un peu ce chemin que j’aimerais explorer en commençant par questionner le nature de nos déplacements, entre ligne droite et progression naturelle, sur l’usage des outils numériques associés aux anciennes techniques de navigation. Puis la question du matériel est évidement centrale en SRN. Et la notion d’engagement est peut être le point final de cette réflexion : jusqu’où s’engager raisonnablement dans le mauvais temps ?
Nous avons encore un long chemin à parcourir pour trouver les réponses à ces questions, mais elles seront certainement multiples, transitoires et très souples. La démarche CSV devrait aussi nous faciliter cette expérimentation par son coté participatif et d’implication des participants.
1er sujet : Ligne droite et/ou progression naturelle ?
À suivre…
SRN en Norvège... Au fil des étapes.
De OSLO à HØVRINGEN puis à SMUKJØSETER
Notre temps de transport depuis Chambéry nous a permis de reconsidérer notre point d’entrée dans le massif.
Aucun intérêt de partir à pied depuis Hjerkinn. On monte dans le train d’Oslo sans savoir comment rejoindre Høvringen et tout s’organisera avec l’aide des contrôleurs du train, avec un bus puis un taxi. Il fait beau mais froid et une piste damée nous amène en une heure au refuge gardé de Smukjøseter.



Une randonnée depuis Smukjøseter.
Le tour du Steinbuhøe , avec une visibilité très réduite nous a permis de nous rendre compte du faible enneigement et de sa qualité très irrégulière et difficile à skier. Heureusement, l’itinéraire est balisé mais avec très peu de traces de passage. Une journée instructive, sans rencontrer personne.
C’est vraiment la galère de skier dans des salsturgies, sans visibilité et avec des rafales de vent de dos !



De SMUKJØSETER à RONDVASSBU
Un début de journée sur une piste damée, puis uniquement balisée avec un vent violent mais de dos. La neige n’est pas très agréable à skier. Le refuge est gardé et très confortable, et nous y resterons deux nuits.



Une randonnée depuis Rondvassbu
Catastrophe, les sommets aux alentours sont trop dégarnis par le vent. Impossible d’imaginer une ascension d’un des sommets du RONDANE.
Nous décidons de traverser le lac pour nous rendre compte de la situation plus au Nord, sur l’itinéraire que nous aurions du emprunter. Aucun regret, car impossible de rejoindre DORALSETER à ski. Ni BJORNHOLLIA par le Nord.
Juste avant le repas un grand groupe de Néerlandais débarque de Bjornhollia par l’itinéraire classique. Ils sont plutôt exténués après une journée de 9 h vent de face et une neige très glacée.
Cela ne nous rassure pas vraiment car nous y allons justement le lendemain.



À RONDVASSBU ! Ce soir, la situation est intéressante. Demain, nous serons 19 personnes à partir pour BJORNHOLLIA, un refuge self-service de 14 places. Nous verrons bien demain comment la situation va évoluer.
Et effectivement, le groupe d’Hollandais de 9 personnes commence une « discrète » séance d’intimidation en expliquant au groupe d’estoniens de 6 personnes qu’ils ont réservé les places au refuge. Que le refuge est tout petit, trop petit pour 19 personnes. Le temps passe, chacun déjeune. Le groupe d’estoniens, fermement décidé à traverser à Bjornhollia commence à hésiter. Les deux jeunes allemands ne disent rien. De notre côté, si les estoniens traversent, nous changerons d’objectif, peut être directement vers EDALBU ou RONDABLIKK (un camping avec des chalets) à MYSUSETER. Les estonien commencent à réfléchir à des plan B et semblent vouloir rester à RONDVASSBU.
Dehors, le vent du Nord s’est levé, ce qui n’arrange pas les affaires des Hollandais, qui veulent justement remonter la vallée vers le Nord. Tout le monde prend son temps, et se prépare des sandwichs gargantuesques.
Dernier rebondissement, les Hollandais décident de rester à RONDVASSBU. Ils iront peut être à BJORNHOLLIA le lendemain.
Tout va bien ! Nous partons donc pour deux étapes non piquetés et retrouvons ainsi le sens de notre itinérance, expérimenter des itinéraires non balisés.

De RONDVASSBU à BJORNHOLLIA
Beau temps avec du vent. La journée se passe mieux que prévu.
Du ski, mais aussi un peu de marche à pied pour quitter le lit de la rivière pour rejoindre le sentier d’été. La journée sera exigeante à cause de la neige, mais sauvage à souhait avec une arrivée dans une refuge exceptionnel. Chaque chambre à son propre poêle à bois !
Heureusement, nous ne serons que 10 personnes ce soir là, au refuge… !.




De BJORNHOLLIA à ELDÅBU
Beau temps, sans vent. Un départ un peu compliqué sans trop de neige et parfois très glacée. Puis dans la vallée principale, tout va mieux avec de grands lacs à traverser et un large col avant l’arrivée au refuge.





Une randonnée depuis ELDÅBU
Tour et sommet du HØGDIN 1347 m. Encore une journée de beau temps, mais le vent se lève dans l’après-midi. Nous avons changé de relief, avec de grandes étendues plates sans végétation. La neige est toujours aussi inskiable !



D' ELDÅBU à VESLEFJELLBUA
Beau temps, itinéraire hors trace très intéressant.
Le refuge est tout neuf et très confortable. C’est aussi un point de départ à proximité de la route et de stations de ski de fond. Mais nous croisons très rarement des norvégiens en refugemais par contre les co-habitations sont parfois surprenantes avec certaines personnes d’autres nationalités.





De VESLEFJELLBUA à JAMMERDALSBU
Une étape plutôt facile, avec 14 km sur une piste damée puis 5 km hors trace. Beau temps, puis jours blanc et neige dans l’après-midi.
Des fondeurs nous dépassent en skating à Mach 2. Ce soir, il y a beaucoup de monde réparti dans les deux refuges.







De JAMMERDALSBU à DJUPSLIA
Nous sommes un peu inquiet de la fréquentation du prochain refuge. Il n’y a plus de place réservable sur Internet, et nous sommes environ 10 personnes sans réservation au départ de Jammerdalsbu.
Nous décidons de faire une double étape en déjeunant à Vetabua et en continuant jusqu’à Djupslia. Départ matinal car nous n’avons jamais fait d’étape aussi longue (35 km). Le temps n’est pas optimal, un peu de brouillard et du vent, mais la première partie de l’étape est balisée puis damée. Mais avant 11h, nous sommes déjà au 1er refuge. Bonne surprise, la réserve de nourriture est particulièrement bien achalandée. Notre repas de midi sera très agréable et nous achetons même des provisions pour le soir (curry de poulet au lait de coco). Le terrain s’adoucit de plus en plus, nous entrons dans un domaine de ski de fond très bien damé.
Nous arrivons tranquillement vers 15h30 et il y a très peu de monde ce soir au refuge








Une randonnée depuis DJUPSLIA
Il fait grand beau et voici la plus belle randonnée à la journée de notre traversée.
Nous montons d’abord sur un petit sommet au-dessus du refuge, l’Åstkyrkja. Quelques virages et la traversée d’une forêt nous ramène sur des lacs qui s’enchainent facilement. Il a neigé durant la nuit, la neige est idéale, froide et légère. Aucune trace et personne ! Au refuge nous retrouvons les autres randonneurs des jours précédents, et pour être plus tranquille nous nous installons dans le petit refuge annexe.
Notre dernière soirée en refuge est un peu particulière. Nous sommes seuls dans la petite cabane annexe de 6 places du refuge. En moins d’une heure, la température de notre pièce monte à 21°.
Quel confort…






De DJUPSLIA à PELLESTOVA
Nous nous approchons de Lillehammer et de la station de ski alpin de HAFJELL.
Les pistes de fond se croisent et sont de plus en plus nombreuses. Nous nous trompons même d’itinéraire avec un détour quasi au sommet de la station de ski. L’arrivée à l’Hôtel Pellestova marque l’entrée dans un autre monde.
Nous nous sentons un peu décalés avec nos gros sacs à dos et nos tenues de montagne. Quel luxe !





Fin de partie, à Pellestova.
Un réveil en douceur et un petit déjeuner d’enfer, comme d’habitude en Norvège.
Mais, par la fenêtre, tout est Blanc. Un brouillard à couper au couteau et un méchant crachin s’est installé. Changement de programme.
Pour rejoindre Lillehammer nous prendrons le bus, juste devant l’hôtel, puis le train pour Oslo.



OSLO, une ville captivante.
Cette année, nous avons réservé une journée entière pour une prise de contact avec les réalités de la capitale norvégienne.
Le matin, nous prenons la ligne 1 du métro pour le terminus Frognerseteren, une colline boisée au-dessus d’Oslo. Nous descendons à pied à Holmenkollen qui compte plus de 2000 km de piste de ski de fond, des tremplins de ski, un stade de Biathlon et un musée du ski. En cette fin de saison il y a encore beaucoup de skieurs qui tournent sur des pistes bien rabougris
Une visite du musée s’impose ainsi que la montée au sommet du tremplin olympique. Nous serons mort de rire dans le simulateur de saut. Puis, descente en ville, une balade du parlement au palais royal et un détour chez les vikings avant de flâner sur le port.
Et bien sûr, une visite à la boutique du DNT pour acheter les cartes du prochain voyage.




Les refuges du DNT.
C’est l’un des points marquants de l’itinérance en Norvège.
Chaque jour, découvrir une nouvelle cabane perdue au milieu de nulle part, toutes différentes et toutes incroyablement confortables.
Difficile de choisir le refuge qui nous a le plus marqué. et il est impossible de comparer refuge gardé et refuge en self-service.
Avec forcément d’immenses remerciements au DNT, le Club Alpin Norvégien, pour cet aménagement de la montagne tellement unique.
Il y a dans notre top liste:
- Veslefjellbua, tout neuf et très lumineux.
- Eldabu, tellement typique et fonctionnel.
- Vetabua, pour son séjour et son garde mangé.





SRN en Norvège... Ce que nous avons appris.
- Il n’est pas nécessaire de dormir le 1er jour d’arrivée en Norvège à Oslo car l’aéroport se situe sur la ligne des trains vers le nord et vers Trondheim.
- La liaison vers les petites stations au fond des vallées d’accès aux refuges n’est souvent pas desservie par les transports en commun, mais les hôtels proposent parfois un arrangement pour les transports.
- « Sans visibilité, quand c’est piqueté, c’est sacrément confortable pour la navigation »
- Une application carto norvégienne très pratique : Norgeskart Outdoors, avec en particulier la possibilité de télécharger un massif complet aux échelles choisies pour une consultation hors ligne
- Être en groupe augmente significativement la complexité de la vie dans les refuges self-service, aussi pour les autres usagers. Mais un groupe de 2 personnes implique un engagement plus important.
- Même si l’itinéraire est simple, une CSV reste utile pour bien mémoriser l’itinéraire et pour apprendre à faire un croquis cartographique.
- Un itinéraire sans « brindille » reste un itinéraire compliqué, même par beau temps, car la navigation dans un relief doux demande de l’attention.
- Pour la navigation par beau temps, il faut prendre son temps et ne pas hésiter à sortir son application pour valider tranquillement la direction à prendre. Ne pas être trop sûr de soi et bien vérifier systématiquement.
- « En matière de carto, une règle d’or : « Toujours douter !« , et remettre en cause nos à prioris et nos certitudes. Toujours douter, s’obliger à refaire un point régulièrement (toutes les 20mn) pour constater si on est bien sur l’itinéraire. » GérardM.
- Actuellement, nous sommes capable de faire une étape de 35 km, sans galère particulière. Notre moyenne en terrain facile hors trace reste entre 4 et 5 km/h. Juste pour le plaisir…
- Hors trace, la traversée d’une forêt est parfois difficile à identifier et à ne surtout pas sous-estimer. Ça peut vite se transformer en galère.
- Un itinéraire damé est un peu monotone, le hors trace est quand même plus intéressant, mais c’est appréciable dans une étape longue car ça déroule.
- Il est indispensable de prendre le matériel de sécurité de type norvégien (Cad sac de couchage, matelas et windsac) mais pour l’année prochaine nous allons essayer de réduire le plus possible le poids du sac : réchaud pas forcément obligatoire, et taille du sac de couchage et du matelas à optimiser.
- Je suis de plus en plus convaincu de la pertinence d’une navigation « en continue » de waypoint en waypoint avec une application carto, sans boussole ni azimut. C’est la différence entre une ligne droite et une trace naturelle qui évite les obstacles. Mais bien sûr toujours avec des boussoles dans le sac. A valider en 2026. Et je sais que ça va faire bondir/réagir beaucoup de personnes…
- En Norvège, la qualité et la quantité de neige ne sont pas forcément au rendez-vous : l’hiver 2025 est globalement peu enneigé.
- La qualité de la neige est un critère important pour la descente, tout autant que la pente. Et c’est vraiment la galère de skier dans des salsturgies, sans visibilité et avec du vent violent de dos !
- Oslo est une très belle ville qui mérite d’y rester une journée de temps en temps. Il y a beaucoup de chose à y découvrir.
- Les stations de ski de fond en Norvège sont d’immenses terrains nordiques avec des pistes incroyables, et le ski fait vraiment partie de l’identité norvégienne. La Féclaz semble ridicule en comparaison !
Ce que nous ne savons pas encore
- Comment gérer le mieux possible la réservation des refuges pour pouvoir s’adapter en cours de route (fréquentation des refuges, nécessité de réserver ou non…).
- Nous n’avons pas encore été confrontés à du grand mauvais temps sans visibilité, en particulier sur un itinéraire non piqueté et un peu long.
- Il nous faut apprendre à skier dans des neiges difficiles.
- Comment se renseigner sur les conditions d’enneigement d’un massif ou d’un itinéraire, au préalable ?
SRN in Norway... La prochaine saison.

Tout est prêt, en Mars 2026, nous partirons de notre dernier refuge de la saison 1, SKARVEIN (Lien) quand nous étions reparti de Finse.
Objectif : une traversée des massifs de XXX et du Jotunheimein.
Ce sera un raid plus alpin, avec des cabines en self-service, et de grands refuges gardés. Mais surtout avec de grandes montagnes et des pentes un peu plus raides qui nécessiteront d’être à l’aise à la descente et donc de se préparer durant l’hiver prochain.
Objectif : apprendre à faire des virages en télémark, et surtout y prendre plaisir !

À l’année prochaine !!!
Paulo, mi Avril 2025, à Chambéry par une semaine pluvieuse
Et déjà les commentaires de BernardM, encadrant de SRN.
« Le manque de neige frappe partout semble t’il.
Je n’est jamais manqué de neige à ce point en Norvège, certainement car je pratique au nord du pays.
Je suis plus fan des refuges DNT (tout aussi confortables) non gardés et non alimentés car bien moins fréquentés. Mais nous sommes un groupe de 5/6 qui nous suffisons à nous même. Ceci dit je constate une affluence croissante d’année en année notamment de groupes d’étrangers parfois sans réservations.
Ça va continuer dans ce sens car je vois le nombres de « guides polaires » en formation exploser.
Ceci dit je pense aller l’an prochain dans le Jotunheimen, avec sac léger.
Je me pose souvent la question du bien fondé de se charger de duvet, windsac, réchaud, etc… au détriment de la légèreté et donc de la célérité en cas de besoin, vu le maillage des refuges notamment dans le sud…(?).
Concernant la navigation sur le terrain je me base sur mes itinéraires « waypoint à waypoint » préparés sur carte avec soit l’application (AlpineQuest pour moi) soit le GPS Garmin lorsque les conditions deviennent plus sévères. Je ne suis pas non plus fan de boussole, qui reste dans le sac. »
Et celui de GérardM, un encadrant très actif du CAFGO.
« L’enneigement de cette année a été exceptionnellement faible. Mais il va falloir en tenir compte les années prochaines. Je prévois l’an prochain au nord du 66°N
J’ai l’habitude d’envoyer un mail avec mon itinéraire à la DNT de la région. Ils répondent avec leurs conseils et points de vigilance (lacs, refuges fermés, …). Mais quand tu reçois les renseignements c’est souvent tard pour changer d’itinéraire. Parfois, la quantité de neige arrive que la veille de ton raid. Donc c’est un pari.
Réservation des refuges : Plus on va au nord, moins on a besoin de réservé en mars. Sauf les vendredi et samedi soir ou il vaut mieux prévoir. En Suède, encore plus de monde. Le mieux est de trouver des lignes très peu parcourues, par exemple Trondelag ou Tafjord ou je n’ai croisé personne en 2 semaines.
Les norvégiens skient souvent qu’en avril. En mars c’est le reste de l’Europe.
Pour préparer un itinéraire, je cherche une ligne de refuges, entre 2 gares. Parfois, on complète le train par un bus, voire par un taxi. Pour le sens, je tiens compte que les vents dominants sont de sud-ouest (voir statistiques des pilot charts).
Je cherche des itinéraires non piquetés, il y en a beaucoup, et c’est plus sauvage et plus intéressant.
Carto : sur AlpineQuest, je choisis Norway NVE Maps / Landskap, et Helning Layer (pour les pentes).
Quand on prend des pulkas, une par personne, mais petites (120 x 34cm) et 20kg max. Mes pulkas sont en carbone (barquette de moins d’1 kg et 2,2kg la pulka complète).
Dans les itinéraires avec des refuges avec épicerie, on peut se passer de pulka, mais ça limite le matériel de sécurité (outillage, réchaud, …)
Aujourd’hui, avec la météo fiable, on peut se permettre des étapes à un bon rythme entre 2 refuges, et rester léger. Quand gros vent annoncé, on reste au refuge.
L’organisation des secours en Norvège, à bien comprendre : https://www.cafgo.org/images/users/389920170020/Norvegian-Mountain-Rescue-v5.pdf
Pour l’orientation, AlpineQuest me donne les azimuts, que je suis avec la boussole du téléphone par beau temps, et avec la boussole plastique par mauvais temps. Une boussole dans la poche et l’autre cousue sur un manchon. J’ai aussi un GPS de secours, mais ne l’ai jamais sorti en 12 raids. Mon téléphone est un CrossCall, costaud, étanche, autonomie de 2 jours, même par grand froid.
Par mauvais temps, sans visi, on fait le jalon mobile : un traceur devant, et celui qui a la boussole en 3ème position. Il crie gauche, droite, au traceur. Sur les grands lacs, on refait un point toutes les demi heures. »