Si la GTA, la Grande Traversée des Alpes à ski, a acquis ses lettres de noblesse depuis la 1ère traversée de Léon Zwingelstein, on parle peu des autres grandes traversées comme celle des Pyrénées, et encore moins de la Grande Traversée de la Norvège que les norvégiens appelle « Norge På Langs », la Norvège dans toute sa longueur, de Lindernes jusqu’au Nordkapp. Soit 1752 km, répartis sur 13 degrés de latitude. C’est la même distance que du sud de la Norvège jusqu’à la Méditerranée. C’est immensément long !
A ski, cela représente par exemple 2533 km réalisés en 82 jours par Tania Noakes, seule en 2018.
Le terrain est forcément nordique, mais plus ou moins alpins, et oblige à revenir aux origines du ski, comme un moyen de déplacement en hiver, et dans le pays où il est né.
Il existe beaucoup de manières d’envisager un si long voyage, un si long hiver. Nous avons décidé de consacrer deux semaines chaque hiver à cette grande itinérance. Nous avons séparé la Norvège en trois grandes parties et en commençant par la Norvège du Sud, composée de beaucoup de massifs très différents et bien équipée en refuges du DNT.
La première étape en mars 2024, entre Hardangervidda et Skarvheimen, est consacrée à l’apprentissage. Apprentissage de nouveaux skis, d’une autre itinerance, de montagnes particulières avec un système de refuge unique en Europe. Et bien sûr, un pays, une langue et une culture bien différents des nôtres. Avec une attention particulière à la pratique des Norvégiens. Comment font-ils, en hiver, dans leurs montagnes ?
Impressions de voyage.
J’aime cette image désuète des voyages en hiver…
Un quai de gare enneigé, des grincements et des portes qui claquent, des passagers emmitouflés qui montent et descendent des wagons sans précipitation. Certains ont des skis et il y a même quelques pulkas. Il neige encore un peu et le paysage est noyé dans le blanc. Un sifflement, le train redémarre, nous sommes seuls.
Une nouvelle histoire commence, nous avons tant à découvrir et à apprendre.
Première leçon : quand ça descend ou quand ça monte, rien est simple avec une pulka. Pourtant, notre trajet jusqu’à l’auberge est d’une simplicité ridicule, descendre sur le lac gelé, le traverser et remonter sur la berge d’en face. Nos skis si légers et étroits, n’arrangent rien à l’affaire et quelques figures de style agrémenteront le trajet.
Nous avons choisi pour notre 1ère expérience d’itinérance de traverser le plateau Hargandervidda
Première saison, l'apprentissage...
Ce premier séjour en Norvège était centré sur l’apprentissage du ski de randonnée nordique et de l’itinerance dans les montagnes norvégiennes. Un vaste programme !
La préparation a été intense car nous avions tout à apprendre.
Initialement nous voulions rejoindre la Norvège en train, au moins pour le trajet aller. Et Visit Norway, l’office de tourisme norvégien nous avait encouragé à approfondir ce projet de mobilité douce, qui correspond bien au valeurs développées par la Norvège pour le tourisme en partageant des adresses de sites internet pour faciliter l’organisation du voyage.
Nous avons choisi l’Hardangervidda pour son relief très nordique très doux et pour son réseau de refuges gardés et non gardés. En s’inspirant du programme de l’agence Grand Angle.
Pour le style de déplacement, nous avons choisi de n’utiliser qu’une seule pulka pour deux suite à la lecture d’un article sur le Web.
Nous avons décidé de ne pas pendre de tente mais uniquement les sacs de couchage pour les refuges non gardés et un réchaud (Jetboil) en cas.
L’itinéraire a été construit le mieux possible avec la carte et les informations du site du DNT. Et nous avons choisi de partir de Haugastøl au lieu de Finse pour simplifier l’entrée dans le massif par les refuges de Kraekkja et de Tuva.
Nous avons donc réservé tous les refuges à l’avance sur le site avec une sortie prévue à Haukeliseter et un retour en bus à Oslo.
A Oslo nous avons réservé un hôtel juste en face de la gare centrale à l’aller et au retour pour y laisser des affaires.
Nous avons loué les skis, les chaussures et une petite pulka Fjellpulken à Worden à La Féclaz après les avoir essayés un jour.
Pour la navigation nous avons un jeu de cartes papier, deux boussoles (car Isa veut apprendre à s’en servir) et un porte carte. Ça fait des lustres que je n’utilise plus tout ce bins dans les Alpes !
Et deux applications de cartographie chargées sur nos deux téléphones, plus IphiGéNie sur la tablette et le site du DNT. Nous imaginions avoir de la connexion au moins dans les refuges gardés.
Nous avons aussi pris le téléphone satellitaire que j’utilise en Himalaya, mais pas les petits stabilos pour la CSV !
Pour les refuges, ne sachant pas sur quoi compter dans les refuges non gardés, nous avons embarqué 3 jours complets de nourriture et des casse-croûtes pour les midis.
Ce que nous avons appris...
Une pulka pour deux
Ce n’était vraiment pas un choix pertinent. Une pulka pour deux, c’est avoir une pulka plus lourde que deux pulkas avec le matériel mieux réparti. Nous n’aurions pas éliminé la tente si nous avions eu deux pulkas.
Sous prétexte d’avoir une pulka, il est tentant de prendre des affaires en plus, alors qu’il faut charger la pulka comme on charge son sac à dos, avec économie.
L’itinérance en pulka a tout son intérêt si on est autonome pour s’affranchir des refuges.
Pour la prochaine expérience avec pulka, nous choisirons un terrain peu vallonné, car les montées et surtout les descentes avec pulka nécessitent un réel apprentissage. Mais sans pulka et avec un sac à dos bien géré, il est possible d’être plus rapide entre deux refuges. Mais attention à la navigation sans visibilité qui augmente beaucoup la durée du trajet et donc l’engagement de l’étape.
L’autonomie à la norvégienne
Tous les norvégiens randonnent en hiver avec un matériel conséquent dans leur sac à dos : sac de couchage, matelas, windsack et bien sûr pelle, et un peu de nourriture + réchaud et gaz. Le sac à dos est donc forcément un peu lourd, c’est le prix à payer pour vivre l’itinérance, et certains choisiront plutôt de voyager avec des pulkas.
L’année prochaine, nous partirons avec du matériel de sécurité typiquement norvégien.
Sites et applications
Le site du DNT est vraiment top.
Nous avons aussi utilisé UT.no pour la carte avec les itinéraires (difficultés, distances et horaires des étapes) et les informations sur les refuges (ouverture, balisage).
Pour la météo, l’application YR.
Norgekart, une application de cartographie norvégienne avec les pentes, les itinéraires hiver et la géo-localisation GPS.
Nous avons aussi utilisé IphiGéNie et Alpine Quest, surtout pour poser des épingles et enregistrer la trace réalisée.
Bien sûr, carte papier, porte-carte et boussole sont les compléments indispensables des outils numériques, alors que dans les Alpes ça fait belle lurette que je ne prends plus tout ce matériel.
La réservation des refuges
C’est un peu l’habitude des Alpes qui nous a fait réserver tous les refuges en avances, mais cela s’est avéré inutile car, en dehors de la période de Pâques, il n’y a pas de problème de fréquentation et donc pas de souci de place.
Ne pas réserver permet d’ajuster son itinéraire en fonction des envies et des conditions.
Au pire, une réservation deux jours avant, au fur et à mesure de la progression, est suffisante.
Les itinéraires d’hiver en Norvège
Ils sont généralement balisés entre deux refuges, surtout à la période de Pâques. Par mauvais temps, ce balisage facilite et sécurise énormément la progression. Mais, réaliser d’autres itinéraires hors trace est une belle expérience qui demande des compétences sérieuses.
Par beau temps, nous avons réalisé des itinéraires en aller retour sur des sommets, en restant deux nuits dans certains refuges. Ce n’est pas la pratique habituelle des norvégiens et nous avons été seuls sur ces itinéraires très sauvages et sans traces. Un plaisir immense.
L’hôtel a été la bonne surprise du voyage. Juste en face de la gare, toujours ouvert, avec une consigne et des tarifs raisonnables pour la Norvège.
Les refuges norvégiens et le système de nourriture en libre service.
C’est un système extraordinaire pour l’itinérance en hiver. Les refuges « selvbetjent » disposent d’une véritable caverne d’Ali Baba. Il existe même une application pour effectuer en ligne le règlement des vivres achetés et les nuitées.
L’année prochaine nous choisirons de partir avant les vacances de Pâques en utilisant un maximum de refuges non gardés et avec des itinéraires non balisés pour faire des progrès en navigation.
Pour les skis, c’est un sujet majeur et nous avons décidé de nous équiper en skis Åsnes, une belle marque typiquement norvégienne.
Reste à affiner le choix et les commander avant la saison pour les utiliser en France en début d’hiver. A priori, nous devrions choisir des skis à écailles pour pouvoir s’adapter aux conditions de neige très changeantes des Alpes (nous serons la risée des norvégiens, qui eux fartent leurs skis !).
Pour la location des skis, Worden à La Féclaz à été top, et pour la région grenobloise Aventure Nordique est également une très bonne adresse. On peut y louer skis et pulka.
La Grande Traversée de la Norvège... Première itinérance.
Première partie, avec une pulka pour deux.
La traversée du plateau de l’Hargandervidda, d’Haugastøl à Haukeliseter. Et un faux départ…
Ce massif a été choisi pour son relief très doux et pour son réseau de refuges, dont certains sont gardés au printemps. Pour son accès facile depuis Oslo, pour l’aller comme pour le retour. Mais nous avons fait une première erreur de dates, car certains refuges privés ne seront pas ouverts aux dates choisis. En particulier Heinseter hytta, qui en plus ne dispose pas de local d’hiver. Ce qui va nous obligerait à enchaîner deux étapes, de Tuva à Rauhelleren. Ce qui est impossible pour nous avec notre pulka, à la fois parce que nous ne sommes pas assez efficaces, parce que les itinéraires d’hiver ne sont pas encore balisés et surtout parce que nous n’avons pas pris de tente.
L’engagement nous semble bien trop important pour notre faible expérience, surtout que d’autres étapes sont également un peu longues et donc très aléatoires en cas de visibilité réduite.
Pas de souci, nous reprendrons ce projet de traversée de l’Hardengervidda plus tard, soit à une période où les refuges sont gardés, soit avec une autonomie complète (pulka, tente et nourriture) tout en utilisant les refuges non gardés.
J1... L'arrivée à Haugastøl.
J2... D'Haugastøl à Kraekkjahytta
Un temps variable, avec un peu de neige et du vent le matin, puis le soleil fait son apparition. Nous avons choisi l’itinéraire le plus court mais qui compte deux montées un peu raides avant de déboucher sur le plateau avec deux grands lacs à traverser.
Le premier talus nous donne directement les limites de la pulka. C’est la galère dès que ça monte un peu trop et notre horaire s’en ressent. Heureusement sur les lacs nous sommes un peu plus efficaces.
Le doute s’installe sur notre capacité à faire des étapes un peu longues avec une pulka pour deux. Malgré tout, la journée a été splendide dans une ambiance très hivernale et le refuge de Kraekkja est superbe. Nous sommes bien en Norvège.
J3... De Kraekkjahytta à Tuvahytta
Tout est blanc ce matin avec une visibilité limitée mais suffisante. L’itinéraire est piqueté jusqu’à Tuva, donc aucun problème, il suffit d’avancer et de profiter de cette ambiance Grand Nord. Juste avant Tuva nous retrouvons une piste de fond balisée bien damée.
Le refuge est un petit bijou de culture norvégienne et le gardien explique aux hôtes du soir les problématiques de son territoire. L’épidémie qui touche les rennes, et le gouvernement et le lobby des chasseurs qui souhaitent limiter le tourisme et donc fermer des refuges et réduire le balisage.
J4... De Tuvahytta à Finse
Retour en vallée ! Nous changeons d’itinéraire.
De Tuva il existe plusieurs descentes sur Haugastøl ou Ustaoset. Nous avons choisi l’itinéraire le plus direct avec une vrai descente jusqu’au lac. Ce sont des pistes de ski de fond balisées et damées bien raides en fjellski. La journée débute dans un grand blanc impressionnant et suivre les balises est très confortable. La descente avec la pulka est un peu sportive mais reste agréable.
Bientôt le train Oslo Bergen nous dépose à Finse. Une autre aventure commence… Trier les affaires, ranger la pulka et réserver les refuges pour préparer la 2ème partie du voyage.
La grande traversée de la Norvège, deuxième partie.
Le massif de Skarvheimen
Deuxième partie du séjour, sans pulka. Changement de programme !
Sans regret, le retour en vallée a été rapidement décidé et nous allons rejoindre Finse pour reprendre notre traversée vers le Nord, jusqu’à Breistølen d’où un bus nous ramènera vers une gare de la ligne Oslo/Bergen (Gol) puis Finse pour récupérer notre pulka. Nous partirons donc uniquement avec nos sacs à dos et un minimum de matériel.
La traversée du Skarvheimen de Finse à Breistølen – mars 2024
De grands lacs, un relief un peu alpin mais pas trop, deux refuges gardés très confortables et deux refuges non gardés à la norvégienne.
Un itinéraire idéal pour le ski de randonnée nordique, avec sac à dos.
L'arrivée à Finse.
Grand beau à midi et soleil, ambiance grand nord à notre descente du train.
Un lieu incroyable. Une gare avec quelques maisons, un hôtel et le grand refuge du DNT.
Des groupes avec pulkas, d’autres plus light et des touristes qui se baladent. Le glacier n’est pas loin et Finse est le point de départ pour des raids soit vers le sud, l’Hargandervidda, ou le nord, le Skarvheimen.
Nous irons vers le nord.
J5... De Finse à Geiterygghytta
Temps maussade au départ, visibilité réduite, les « brindilles » sont les bienvenues. Nous croisons et discutons avec le planteur de brindilles (Jan). Première descente et des lacs à traverser. Le soleil revient et nous arrivons tôt à Geiterygghytta, un super refuge gardé typiquement norvégien.
J6... A partir de Geiterygghytta
Une randonnée en aller retour depuis le refuge. Et surtout il fait super beau !
On s’essaye au hors piste en préparant un itinéraire en boucle autour du Godfjell. Juste quelques traces de descente et Jan « le brindilleur » nous rejoint. Il fait la trace pour un groupe DNT qui va à Storestølenhytta.
Nous croisons une première trace de rennes, puis une autoroute de 4 mètres de large ! On rejoint l’autre itinéraire piqueté de Finse à Geiterygghytta que l’on quitte rapidement pour une descente sans trace vers le refuge.
De beaux échanges au repas du soir avec une norvégienne en solo. La question du jour… Faut-il prendre systématiquement sac de couchage et matelas ? En Norvège, tout le monde se balade avec des sacs importants et un Karrimatt à l’extérieur.
Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir…
J7... De Geiterygghytta à Kongshellerenhytta, un refuge en self-service
La journée commence avec un temps nuageux et sans visibilité en suivant les brindilles.
La descente n’est pas agréable avec une neige changeante, un peu dure et ventée. Puis le soleil revient lors de la remontée à un col près du Bolhovd, et une traversée vers le refuge. Nous croisons quelques randonneurs qui viennent de Kongshelleren puis un musher avec son traineau et des chiens. Après une traversée de lacs, voici Kongshellerenhytta.
Deux norvégiens avec pulkas cassent la croûte au soleil avant de poursuivre vers Geiterygghytta. Ils se moquent de nos skis vintage à écailles. Ils ont des Åsnes avec du fart et de petites pulkas ! Nous voici seuls au refuge tout confort. En fin d’après-midi deux norvégiens solides et expérimentés arrivent directement de Bjordalsbuhytta. Au cours de la soirée, nous discutons matériel et massifs à parcourir.
Nous expérimentons pour la première fois la CSV pour la randonnée à ski nordique.
J8... De Kongshellerenhytta à Iungsdalshytta
Changement d’ambiance avec neige, vent et visibilité nulle. Ambiance hivernale, avec masque et Goretex pour passer de brindille en brindille !
Des lacs et un col puis le temps s’améliore pour la descente d’une grande vallée jusqu’au refuge. La CSV réalisée la veille nous a largement facilité notre parcours, pour la partie cartographie que nous avions bien mémorisée. Arrivée et repas de midi au refuge…
Nous passons une après-midi tranquille à imaginer la suite de notre traversée pour l’année prochaine avec les informations des norvégiens.
J9... A partir de Iungsdalshytta
Une journée improvisée au petit déjeuner : et si on faisait un sommet en aller retour ?
Il fait grand beau et la neige est superbe. Le changement est-il compatible avec notre planning ? Oui, avec une descente efficace le dernier jour pour prendre un bus à 13h et sans dormir à Skarvheimhytta. Banco, on y va !
L’expérience du ski de randonnée nous est bien utile, et il nous est facile de choisir un objectif. En face du refuge, de grandes pentes douces mènent à un sommet, le Skorpa. Aucune trace, des pentes larges et sans risque et un paysage superbe ! 10 cm de poudre sur un fond dur.
Il est surprenant de constater que la grande majorité des randonneurs suivent uniquement les itinéraires de traversée balisés.
18 personnes ce soir au refuge, et un repas toujours aussi bon avec des produits de la ferme.
J10... De Iungsdalshytta à Bjordalsbuhytta
De nouveau grand beau temps ce matin, un temps à improviser un itinéraire hors trace et ne pas suivre les brindilles !
En étudiant la carte, une succession de lacs permet de rejoindre le refuge par un versant totalement différent. Le gardien nous garantit que nous n’y trouverons aucune trace, ni personne.
Effectivement, tout le monde suit les itinéraires balisés et nous serons seuls toute la journée. A la mi-journée, un passage nuageux apporte un peu de stress. Le jour blanc s’installe. La perception de l’engagement est bien différente. Puis le temps s’améliore et nous retrouvons la trace balisée une demi-heure avant le refuge. (+750m, -270m, 16,5 km)
Soirée très tranquille dans un grand refuge de 25 places avec tout le confort des refuges self-service norvégiens. Trop bien…
J11... De Bjordalsbuhytta à Skarvheimhytta et retour à Finse
La météo prévoyait du mauvais temps dès le matin et notre descente s’annonçait un peu compliquée.
Mais au final, le temps est juste couvert sans chute de neige. La visibilité est réduite mais suivre les brindilles n’est pas très compliqué. Même la dernière descente, un peu plus raide dans un canyon s’est bien passée.
Nous arrivons tranquillement en bas avec plus de 2h d’avance sur l’horaire du bus. L’hôtel de bord de route est fermé, nous allons donc attendre au refuge DNT de Skarvheim, une petite maison très confortable.
Le bus puis le train nous ramènent à Finse, où nous retrouvons Finsehytta et notre pulka.