Le tour des Écrins par les glaciers

Le Tour des Écrins par les glaciers saison 1. Les infos…

Une feuille blanche,
un itinéraire à construire
un fil conducteur inspirant :
Faire le Tour des Écrins par les glaciers !
Avec une carte, des topos et Internet,
et une longue carrière d’arpenteur des Écrins dans ma besace.
Doucement, avec une forme de jubilation, tout prend forme…

le tour des écrins
Une vue superbe sur le massif des Écrins, depuis le plateau d’Emparis.

Quelques points clefs…, très Grobéliens.
Et un précédent article qui explique cette idée saugrenue d’un tour des Écrins par les glaciers.

  • Surtout conserver des zones d’incertitude dans l’itinéraire.
  • Aller dans des endroits que je ne connais pas, ou très peu.
  • Laisser de l’espace pour les décisions, pour faire ensemble de vrais choix.
  • Être attentif à l’évolution de la météo et des conditions de la montagne, de nos envies et de notre forme. 
Un cadrant solaire sur une maison de Valfroide.

Notre point de départ pour cette première saison du tour des Écrins par les glaciers sera le Nord du massif et le village de La Grave, avant-poste des Escartons (?).

Et un podcast captivant de France Culture sur ce territoire des Escartons…


Le Tour des Écrins par les glaciers, saison 1

L’itinéraire en bref
Nous partirons donc directement à pied de La Grave vers le plateau d’Emparis pour rejoindre le refuge du Pic du Mas de La Grave puis le refuge du Goléon.
Le Col du Lautaret avec son Jardin Alpin et la Maison du Parc est une frontière importante à la fois historique et économique, un marqueur du développement touristique des Alpes. 
Par le sentier des crevasses, nous rejoindrons les glaciers et les sommets des sources de la Romanche, l’une des cinq rivières qui constituent les vallées de l’Oisans.
Nous gravirons au passage plusieurs sommets emblématiques de cette partie des Écrins avec une attention particulière aux glaciers rencontrés.

le tour des écrins par les glaciers
Un départ plutôt bucolique…
Crédit : D. Lavenant
le tour des écrins
La Reine Meije…

Mais aussi un ancrage culturel…
Ce Tour des Écrins par les glaciers n’est pas une simple déambulation dans un paysage tour à tour sublime, inspirant, inquiétant, rébarbatif ou même ennuyeux. Ce n’est pas non plus uniquement un challenge sportif, une performance physique.
C’est aussi une immersion dans un milieu naturel et humain qui s’ancre dans un passé relativement proche et se construit, se transforme en un avenir bien incertain. Cette réalité culturelle s’exprime par de multiple facettes qu’il nous faudra découvrir et éclairer au fil du chemin. En une forme d’appétence pour le partage d’une connaissance qui imprègne les paysages traversés et les expériences partagées.


Tour des Écrins
Quelques mots sur notre itinéraire.

Dimanche
La 1ère journée est un clin d’oeil à Pascal Sombardier et à sa contribution incessante à la découverte de nouveaux itinéraires de randonnée insolites.
Et forcément, nous rejoindrons le GR54 par un itinéraire incroyable :

La vire de la pierre à La Grave…, by Pascal Sombardier

la vire de la pierre
La Vire à Pascal !!!
Et dire que je n’avais jamais remarqué cet itinéraire d’une belle évidence.
Faut vraiment être aveugle…
Crédit : Pascal Sombardier, of course !

« Voilà une manière originale et sportive d’accéder au plateau d’Emparis et au site du Chazelet. C’est une sortie assez courte et peu engagée, puisqu’on reste non loin des hameaux de La Grave, mais l’ambiance aérienne vaut le déplacement. » 
« La vire nécessite un encordement (nombreux scellements). Le passage le plus marquant est celui des Moutons où il faut mettre les mains. On sort peu après dans des pentes herbeuses. On peut alors suivre la crête à gauche pour trouver 50 m plus haut une sente qui traverse à droite et débouche dans l’alpage des Ayes. Après la cabane homonyme, il faut suivre des traces qui remontent légèrement et rejoignent le GR 50-54 vers 1830 m. »
P. Sombardier

Ou, par la via ferrata du Grand Clos.

la via ferrata du grand clos
Des passages parfois vertigineux.
Crédit: C2C
via ferrata du grand clot
Deux équipements historiquement bien différents…
Crédit: C2C

La via ferrata du Grand Clot
La via ferrata du Grand Clot est un must par son dénivellation (800 m) et son intérêt historique. Elle traverse de vieilles mines de plomb qui attestent de l’audace et de l’obstination de nos ancêtres.
« Cette via a été rectifiée en plusieurs endroits ces dernières années et elle est plus facile qu’auparavant. La deuxième moitié relève plus d’une balade sur des vires que d’une ferrata. Quant à la première partie, elle est intéressante sur un plan historique, car utilise des parcours taillés et équipés par des mineurs jusqu’au début du vingtième siècle. Il s’agissait d’un important gisement de plomb argentifère. » P. Sombardier

Puis, direction Refuge du Pic du Mas de La Grave, peut être par la traversée du Gros Tet ou de La Brèche.
Bienvenue «  chez Polite » !

Il me faut ici saluer le travail de Denis Lavenant, initiateur de « Chemins d’avant » et du refuge du Pic du Mas de La Grave.


Lundi
Une journée bien mystérieuse…
Comment allons-nous rejoindre le refuge du Goléon ???

Forcément par le haut, en suivant la Crête de la Buffe.

Puis toujours en suivant l’arête jusqu’au Col de Martignare, nous voici sur la « Banquette à Denis ». 
En ce début de saison, la pente Ouest du Col du Grenier sera forcément enneigée pour gravir le Goléon. Un passage un peu raide, avec piolet & crampons, pour accéder à notre premier glacier, celui de Lombard.
Sommet en poche, notre arrivée au refuge sera peut être un peu tardive…
Sorry Myrtille !
Et si le passage par le haut n’est pas possible, le Cruq des Aiguilles sera une belle alternative.

les Aiguilles d'Arves
Et il y a aussi dans les projets, ce merveilleux Tour des aiguilles d’Arves. En mode Randonnée ou même, plus engagé, pour les randonneurs montagnards un peu alpinistes ! A bientôt pour partager ce nouvel itinéraire…
Crédit : D. Lavenant

« Les Aiguilles d’Arves témoignent de grands mouvements géologiques.
Elles représentent les restes d’une énorme coulée accidentelle en partie érodée, constituée de débris cimentés par la suite (des conglomérats).
On peut facilement repérer la limite entre les conglomérats des Aiguilles d’Arves et les marnes sous-jacentes, au niveau de la rupture de pente du pied des aiguilles.
Les roches qui structurent le Goléon datent de la même époque. Elles sont formées de dizaines de coulées sous-marines successives de taille beaucoup moins importante que la coulée des Aiguilles d’ Arves, constituées elles de débris d’érosion plus fins (grès et argiles). Ce sont des flyschs. Ils sont déposés sur les mêmes marnes jurassiques que le conglomérat des Aiguilles d’Arves.
On prendra conscience de cette histoire tourmentée, à proximité du col de Martignare, en observant la grande variété des roches et en découvrant les nombreux fossiles témoins de cette histoire.»
In : Chemins d’Avant…

le col de martignare
L’ambiance particulière du vallon de Martignare.
Crédit : D. Lavenant

Mardi
Juste en face du refuge du Goléon, le Col de la Charrat donne accès au Pic des Trois Évéchés. Un sommet bien visible depuis les Hières et Villar d’Arène. 
La traversée des arêtes sera-t-elle aussi intéressante qu’en hiver ?
En voici quelques photos…

les trois Évéchés en hiver
Les Trois Évêchés en hiver.

À priori oui, grâce à l’enneigement de ce début d’été et ce sera une très belle course d’alpinisme.
Pour rejoindre le Col du Lautaret, nous traverserons peut être toute la Crête de Chaillol, et en voici une vision hivernale. 
Vue panoramique garantie !
Ce soir, douche et bière à l’Hôtel Bonnardel, directement au col.

le col du lautaret
La présence importante des deux cols routiers, Lautaret et Galibier.
le glacier du combeynot
Il ne reste plus grand chose du Glacier des Combeynot.
Heureusement, en début d’été, une grande partie de l’itinéraire est encore recouvert de neige.

Mercredi
La Pointe Ouest du Combeynot est au coeur de la réserve naturelle des Combeynot, et nous permettra de vérifier comment se porte le glacier homonyme. Et surtout, d’améliorer notre aisance sur les crampons (car les pentes sont un peu soutenues).

le Combeynot
Au sommet du Combeynot, avec la Barre des ÉCRINS en arrière plan.
Crédit : Altituderando

Mais si la météo n’est pas conciliante, pas de souci… Après une école de neige pour aborder des aspects techniques (sur les pentes du Combeynot), nous visiterons le Jardin Alpin, resplendissant en ce début de saison. Avec, certainement un détour par les expositions de la maison du Parc.
Puis, par le superbe sentier des crevasses, nous rejoindrons l’un des refuges de l’Alpe de villar d’Arène.
Tiens… rebonjour le GR54 !

Une belle visite aérienne de l’Alpe de Villar d’Arène.
Crédit : refuge de Chamoissière
le refuge de chamoissière
Le nouveau refuge de Chamoissière.

Le refuge de Chamoissière
« Contrairement à bon nombre de refuges, tout ici a une âme parce que l’alpage lui- même a une très longue histoire depuis le  moyen- âge et peut être plus!
Ce sont les poutres en mélèze de l’ancienne charpente montées à dos de mule dans l’entre- deux guerres, les pierres de fondation assemblées patiemment au début du 19ème, les objets en fonte datant de l’exploitation des mines de fer à quelques centaines de mètres du chalet en 1830, et bien des pièces de bois plusieurs fois centenaires…
Il est aussi probable que ces murs aient abrité ou vu passer des pionniers de l’alpinisme comme Brevoort, Coolidge et autres guides- chasseurs de chamois célèbres !!!
 » In Refuge de Chamoissière.

Le refuge CAF de l’Alpe

le refuge de l'alpe de villar d'arène
Le vallon de l’Alpe du Villard d’Arène et son grand refuge CAF.
En arrière plan on voit bien les deux sommets enneigés du Goléon et des Trois Évêchés, que nous venons de traverser.
Crédit : refuge de l’Alpe FFCAM

Le Tour des Écrins par les glaciers
Les hauts sommets !

la montagne des agneaux
La face nord de la montagne des Agneaux vue du nord-ouest, depuis les pentes orientales du Pic d’Arsine (Rif de la Planche). Puissantes crêtes morainiques (dénivellation de leurs flancs de l’ordre de 30 m), abandonnées aux temps historiques par le retrait du glacier d’Arsine. Tous les abrupts (et même les rognons rocheux qui émergent entre les moraines dans les basses pentes) sont constitués par du cristallin (gneiss plus ou moins magmatisés).
In GEOL-ALP, par Maurice GIDON

« La Montagne des Agneaux (3664 m), est formée par le groupe de sommets le plus haut de la marge orientale du massif des Écrins-Pelvoux. Elle domine presque directement la vallée de la Guisane, ouverte dans les roches sédimentaire de la bordure du massif, tandis qu’elle est intégralement sculptée dans le socle cristallin, formé ici de gneiss du type Lavey plus ou moins migmatitisés et incluant de fortes passées d’amphibolites. »
« extrait de GEOL-ALP, par Maurice GIDON »


Jeudi

La Montagne des Agneaux est le sommet emblématique de la Haute Romanche. 

Elle se dresse un peu à l’écart, dominant trois territoires très contrastés : l’Oisans, la Guisane et la Valouise. C’est un sommet géographiquement compliqué à 3664 et 3634m, présentant plusieurs cimes bien identifiées et des versants à la fois abruptes et sauvages.
Il y a l’Agneau Blanc et l’Agneau Noir et la traversée de l’un à l’autre n’est pas aisée. Seul, le Couloir Piajet ou la Calotte des Agneaux sont des voies plus directes, mais beaucoup trop techniques pour ce projet.

La voie normale des Agneaux essaye de se jouer de cette complexité, en passant au col 3261 puis versant Guisane en remontant le Glacier du Casset, mais elle reste une longue entreprise, pas vraiment simple à réussir avec plusieurs cordées. 

C’est vraiment un beau challenge pour ce projet de Tour des Écrins par les glaciers.

les agneaux

La Pointe du Réou d’Arsine peut sembler insignifiante mais c’est certainement une belle traversée beaucoup moins exigeante que son grand voisin.
Comme sommet alternatif, la Pointe de Chamoissière est également un bel objectif.
A nous de décider quel sera le meilleur choix…

le tour des Écrins par les glaciers
Une véritable porte d’entrée à la haute montagne.

Vendredi
Aujourd’hui, je vous invite à remonter le cours de la Romanche jusqu’à sa source, qui au-delà du Plan de l’Alpe se transforme en un simple ruisseau pour bientôt disparaitre entre les pierres en une ambiance très bucolique.
Pourtant, nous voici au coeur du Parc National et les chamois y sont particulièrement nombreux. 

le vallon du Pavé
Le vallon du Pavé…
Nous y reviendrons forcément quand le nouveau refuge sera construit.
Car le Col du Pavé est une très belle course de neige avec une vue sur la Meije unique.

Voici un itinéraire un peu détourné pour atteindre le Refuge Adèle Planchard

Pour qui remonte les moraines du Glacier de la Plate des Agneaux, l’ambiance change et devient radicalement minérale, rude et sauvage. Puis, par des pentes de neiges plutôt confortables, il est possible de rejoindre le Glacier de la Casse Déserte pour traverser le Col de Neige. Enfin voici le Refuge Adèle Planchard, l’un des plus hauts refuges de la STD. 

Mais qui connait encore la STD aujourd’hui, au nom si désuet ?

La Société des Touristes du Dauphiné basée à Grenoble a pourtant été un acteur majeur de l’aménagement en montagne à la fin du 19 ème siècle. Elle fut rapidement submergée par le CAF, beaucoup plus parisien et proche du pouvoir. 

Les gardiens ont changés mais les montagnes et le refuge restent.
A bientôt en Vanoise, Aurélien…
les itinéraires d'Adèle
les itinéraires d’Adèle.
Forcément, il nous faudra revenir. Mais avez-vous retrouver la voie normale de la Grande Ruine ?

Si haut, l’architecture du refuge peut surprendre et à la nuit, aucune lumière, aucune trace humaine ne vient troubler votre méditation nocturne. Aucune trace humaine n’est visible depuis le refuge ! 
Une Wilderness extrême.

la grande ruine
Le Glacier Supérieur des Agneaux. « Vive l’Alpicurisme… »
Crédit: Couleurs Pyrénées

Samedi
La Pointe Brevoort ou Grande Ruine viendra idéalement clore cette première saison d’itinérance dans les Écrins. 

Ce cher Révérend Coolidge n’est-il pas le fil rouge de ce Tour des Écrins par les glaciers ?

Première ascension :
le 19 juillet 1873
Christian Almer père, Peter Bleuer, Marguerite « Meta » Brevoort, W.A.B. Coolidge, Peter Michel fils, Christian Roth et la chienne Tschingel

Malheureusement, depuis ce jour, le Glacier Supérieur des Agneaux a beaucoup reculé et ce n’est qu’en début de saison que l’ascension de la Grande Ruine est une course d’alpinisme abordable.
Mais quel panorama ! D’un côté la Meije et de l’autre les Écrins.

le tour des écrins
Depuis le refuge, une belle barrière de sommet.
Mais, tout à gauche, la montée au Col Émile Pic par le Glacier des Agneaux est peut-être une belle idée pour basculer en Valouise.

Et pourtant…
Il nous faut maintenant redescendre vers la vallée pour une dernière bière à l’Auberge du Pas de l’Âne.
Rendez-vous très bientôt pour la prochaine saison.
Au plaisir de partager cette itinérance jubilatoire…


Le Tour des Écrins par les glaciers
Pour s’inscrire…

L’inscription se fait directement auprès de moi, sur la base de l’engagement d’un guide de haute montagne
Retrouvez toutes les informations sur cette page...


Et déjà l’année prochaine…

  • Pour la saison 2 de ce « Grand Tour des Écrins par les glaciers », comment allons-nous basculer en Valouise vers le monde glaciaire des Écrins ? 
  • Quel est l’itinéraire le plus fréquentable depuis la Haute Romanche pour rejoindre le Refuge des Écrins ?
  • Et une autre question, comment rejoindre « facilement » Ailefroide depuis la Pointe Gardiner ?
le tour des écrins par les glaciers
Il s’agit de trouver un itinéraire de descente dans ce grand versant, après la traversée des Dômes du Monetier. Quelqu’un à une idée… ?
Crédit : Vallouimages

Paulo_ le 24 Mars 2020
En plein confinement…
Summer will come back soon !

2 réflexions sur “Le Tour des Écrins par les glaciers saison 1. Les infos…”

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  2. Ping : Le Haut Tour des Écrins 2021, 1 ère étape

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