Où comment « ouvrir » un nouvel itinéraire de trek au coeur du Dolpo et surtout partager les informations pour que le Gyaekochen Trek devienne un trek classique ou du moins, un peu fréquenté et apprécié.
Il faut du temps pour qu’un nouvel itinéraire de randonnée voit le jour et l’idée de ce Gyaekochen Trek est née lors de la descente de la Putha Hiunchuli à l’automne 2016 en prenant des photos d’un petit sommet au nord de Kakkot que je n’avais jusqu’alors jamais remarqué.
…. Lire la suite en introduction du compte rendu de l’expédition « Gyaekochen 2019 ».
Gyaekochen Trek. L’itinéraire…
Le point de départ du Gyaekochen Trek se situe à Kakkot ou plus précisément au village de Pimri qui, malheureusement a été intégré en 2019 dans le territoire administratif de l’UPPER DOLPO.
De mon point de vue de « quieré » (d’étranger), une très mauvaise initiative du Home Ministry népalais qui ne prend pas vraiment en compte les réalités de terrain (pourquoi Kakkot et pas Dho ?), ni les contingences économiques des trekkeurs, et encore moins les conséquences pour les habitants de la Barbung Khola (qui a déjà beaucoup d mal à développer une activité touristique).
A partir de 2020, il vous faudra donc acquitter le coût du permis Upper Dolpo (500 $ par personne en plus), juste pour rejoindre Kakkot et Pimri (en sachant que le chekpost est à Laisicap… !?)
De KAKKOT à PIMRI (4100 m)
Le village de Pimri (le haut) est situé sur un mince replat dans le grand versant sud au-dessus de la Barbung Khola. C’est un village typique du Upper Dolpo avec de belles maisons aux toits plats.
La présence de très nombreux chorten, autour et à l’intérieur du village, atteste de l’importance du culte bouddhiste et un ensemble de 8 chorten fait également face à la nouvelle gompa.
Cette journée est un peu plus exigeante, la différence d’altitude est déjà importante et à ne pas sous-estimer.
Sortir du village et ne pas traverser le pont qui correspond au chemin principal par la rive gauche de la Barbung Khola. Très bien tracé, c’est presque une piste ou du moins elle le deviendra très rapidement quand la liaison vers Chharka par le Moro La sera réalisé. Notre itinéraire est beaucoup plus discret et reste sur la rive droite à proximité de la kola avant de remonter plus directement dans les pentes. A proximité d’un épaulement au-dessus la rivière (bergeries et abris sous roche), le sentier s élève par quelques lacets dans la falaise (escalier) puis remonte les grandes pentes. Traverser une petite kola et déboucher sur de grands replats anciennement cultivés, avec deux sentiers distincts au-dessus. prendre le plus haut, qui après un coude traverse longuement à droite. Il rejoint le village du bas de Pimri. Une bifurcation peu visible permet de traverser jusqu’au village du haut. Ou, depuis Pimri le bas, traverser les champs et rejoindre la gompa blanche de Pimri le haut.
Camp à côté du monastère.
De PIMRI à DOU (Do-ou) KHARKA (4200 m)
C’est l’étape clef du trek, même si le col de NURKUM LA n’est pas très élevé (4734 m). Par contre le sentier est très bien tracé et particulièrement spectaculaire.
Quel ingéniosité !
De Pimri, le sentier traverse très longtemps à flanc vers l’ouest, traverse une rivière et continu jusqu’à rejoindre l’arête qui surplombe Kakkot. Un petit col, le Sonam La, permet de changer de versant. On voit déjà le col suivant, le NURKUM LA, presque à portée de main mais séparé par de profonds ravins que l’on ne devine pas. Une traversée ascendante dans des alpages conduit à une première descente , puis une deuxième traversée permet d’arrivée devant une montée un peu raide qui se termine dans des barres (impressionnant de loin) mais plutôt simple. Une nouvelle traversée sur un bon sentier permet de franchir le dernier ravines de débucher sur les grands prés qui conduisent, toujours en traversée ascendante, jusqu’au large col du Nurkum La, 4734 m. la descente commence par une combe puis rejoint une arête puis des lacets dans son flanc droit. Enfin une traversée descendante conduit à la rivière qu’il faut traverser. Le pont aura peut être été reconstruit, sinon le passage a gué n’est pas compliqué. Nous avons installé un camp juste à cet endroit sur un replat, (Khola Camp, 4100 m).
Mais il est préférable, si c’est possible, de continuer une heure de plus pour rejoindre les bergeries de Dou. Toujours en rive droite, remonter légèrement, traverser un alpage puis descendre à flanc vers la rivière, la suivre un peu jusqu’à la confluence et rejoindre les bergerie par un pont.
Camp à Dou Kharka
De DOU KHARKA à GHADEK KHARKA (4700 m),
c’est le camp de base du Gyaekochen
Une étape beaucoup plus simple et courte, uniquement ascendante.
Et un camp de base très agréable.
Suivre la rive gauche puis rapidement traverser un pont pour changer de rive. Le sentir s’élève au-dessus de la rivière et reste longtemps en balcon avant de rejoindre la rivière avec un pont pour changer de rive. Confluence et grandes bergeries (dont j’ignore le nom ?). Une croupe conduit à un petit col (chorten), puis à un pont. De nouveau, le sentier s’élève au-dessus de la rivière et reste longtemps en balcon dans de grands alpages inclinés. Une longue traversée conduit ensuite aux Kharka de Ghadek, facilement identifiable.
C’est un vrai passage avec un sentier dans les dalles.
Pour les trekkeurs, ce n’est qu’un point de passage. La journée n’est pas terminée !
Il s’agit de bien repérer le sentier des mules !
Pas de souci, nous sommes maintenant sur le versant de Klang.
De GHADEK KHARKA à SERÈ LA CAMP
Deux haut cols à plus de 5000 m pour changer deux fois de vallée et rejoindre le versant Klang.
Au premier col, le Gyaekochen Pass, il est possible d’installer un camp d’altitude pour réaliser l’ascension de l’un des sommets du Gyaekochen (emplacements pour les tentes dans un environnement très minéral à deux pas du glacier et au bord d’un lac parfois gelé (en fonction de la saison !).
Malgré l’altitude, le sentier jusqu’au Gyaekochen Pass 5318 m est très simple.
Prendre la trace un peu raide de l’autre coté de la khola. Elle conduit dans des alpages puis reste en rive gauche de la vallée sur un épaulement. Descendre légèrement à une rivière et remonter la combe pierreuse en face, elle aboutit sur le grand replat avec les deux lacs. La dernière montée au col semble raide avec des dalles, mais reste très agréable. Le col se franchit aisément. Bien sûr, avec des drapeaux de prière.
Descendre légèrement et traverser en ascendance vers la droite pour franchir le deuxième col un peu plus haut. Repérer vers une crête le sentier des mules et le rejoindre au mieux. Depuis le col, soit descendre directement s’il n’y a pas de neige. En cas de neige…, remonter l’arête pendant environ 100 m jusqu’à pouvoir traverser dans une grande combe, descendre dans cette combe d’éboulis puis, absolument traverser à droite (vers le col) pour reprendre le chemin de descente classique. Il rejoint le plat de la vallée qu’il faut descendre le plus simplement possible.
Le camp correspond à la première résurgence de la rivière et à un replat acceptable.
De SERÈ LA CAMP à KLANG (Ka-lang)
Une étape quasi uniquement descendante et pas trop longue.
Avec donc du temps pour visiter les deux villages de Klang.
Easy…
Descendre la vallée et suivre le sentier de mieux en mieux marqué. Aux premières bergeries, traverser la rivière et descendre à flanc jusqu’à la vallée de Klang. Traverser le pont, arriver sur la route nationale et remonter légèrement au village.
Campement à côté de l’école.
Un emplacement plus sympa devrait être possible tout à fait à la sortie du village après les enclos dans la vallée de droite.
De KLANG à DHO
Il s’agit : soit de deux étapes relativement courtes, soit d’une seule journée de marche.
Je vous conseille de dormir à Sheru Kharka pour en profiter et aller explorer la grande vallée de la Sheru Khola et peut-être identifier les cols pour rejoindre la Tatu Khola ou la Barbung.
La traversée du Chhé La n’en sera que plus simple le lendemain matin.
Suivre les sentiers qui remontent la vallée au nord. Ils rejoignent tous un grand ensemble de bergerie rive droite. Puis, un gué permet de changer de rive et de remonter la vallée, le sentier atteint les bergeries de Sheru. Pour traverser le col, sur l’autre rive, prendre la trace la mieux marquée en traversée ascendante et rejoindre aisément celui-ci.
La descente se déroule en traversée descendante vers la gauche jusqu’à des kharka, puis le sentier devient mieux marqué et continu toujours vers la gauche. Mais, dès que possible, traverser la rivière pour prendre le sentier principal descendant la vallée (sous peine de traverser le fond de la vallée dans des bosquets d’épineux!).
Descendre la vallée jusqu’à Dho.
C’est certainement la plus belle façon d’arriver à Dho.
A Dho, je vous recommande Star Mountain Hotel & Grocery.
Et d’éviter si possible, Caravan Hotel. Le proprio a trempé dans des affaires peu clairs de trafic d’oeuvre d’art bouddhiste (et d’autres)…
L’enchainement, depuis Juphal, des balcons de Tarakot (le Tichurong Trek) avec le Gyaekochen Trek puis le Schaller Trail est certainement l’un des plus beaux itinéraires de trek du Dolpo.
Et toutes les informations nécessaire sont disponible sur mon site.
L’ascension du Gyakochen est facultative car ce sommet n’est pas (encore) autorisé. Une démarche officielle est encours par les autorité locales vers le ministère du tourisme népalais.
En voici également le topo.
Les cartes du Gyaekochen Trek
xxx
Next coming soon
Paulo_le 18 Novembre 2019
Avant de partir vers Sikkles en versant sud des Annapurna
Kakkot est intégré au Upper-Dolpo ? Sérieux ?
C’est donc que tout le secteur Pimri, Terang, Mukutgaon jusqu’à Dho est intégré à l’Upper-Dolpo ?
Initialement, je pensais que le Haut-Dolpo commençait à Chharkha Bhot et qu’on pouvait encore faire une boucle Lower Dolpo en passant par Dho.
Il n’y a vraiment aucune information claire sur les limites Haut/Bas-Dolpo. Les agences de trekking sont tellement désinformées, aucune ne sait vraiment où est la limite et où on peut passer (pour rester dans la « légalité »).
Namasté Pierre-Yves
Effectivement c’est une question importante et peu de trekkeurs connaissent les limites officielles entre Lower et Upper Dolpo. Idem pour la majorité des agences de trek, sauf celles du Dolpo, bien sûr.
Ce que j’ai compris :
Le bassin versant de la Dho Tarap fait partie du !ower Dolpo, et donc Dho aussi.
Le bassin versant du lac de Phoksundo fait également partie du Lower.
Pour la vallée de Kakkot à Charka, à priori la frontière serait à Laisicap. Mais, ce n’est pas clair car il me semble que le maire de Kakkot voulait faire changer les choses.
Il faudrait demander à Jitendra, le patron d’Explore Dolpo, car c’est un élu de Dunai, pour plus de certitudes.
Voilà l’état de mes connaissances fin de printemps 2024.
Mais si tu as d’autres informations, merci d’avance de les partager.
Paulo Grobel, dans les Alpes