Mon été continu en Vanoise…
Voici les Balcons de Pralogan, du Refuge du Plan des Gouilles au Refuge de La Valette avec en bonus un itinéraire particulièrement discret et sauvage:
l’accès au Refuge du Plan des Gouilles par la Sauvire.
Les jours et les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Toujours à la recherche d’une itinérance exemplaire entre randonnée et alpinisme, après une semaine en Vallouise, me voici en Vanoise.
La Vanoise pourrait être l’archétype de cet entre-deux, le trait d’union idéal entre la moyenne montagne et les glaciers. Bien sûr, il y a les Glaciers de la Vanoise, gigantesque calotte de glace et sublime itinéraire d’alpinisme facile. Mais, pour le randonneur montagnard, il y a surtout « les Balcons de Pralognan », un itinéraire de randonnée de 5 jours sur des sentiers particulièrement escarpés. Même si ce sont de « vrais » sentiers, il faut avoir le pied montagnard et ne pas avoir peur du vide.
L’itinéraire des Balcons de Pralognan est un magnifique itinéraire de randonnée alpine et panoramique au-dessus de Pralognan, il permet également de visiter deux refuges trop peu fréquentés de la Vallée de Champagny: le Refuge du Plan des Gouilleset celui du Grand Bec, avec une première étape très originale, par le Pas de La Sauvire.
Mes compagnons de bordée, pour une semaine de découverte de la Vanoise. François, Olivier, Fabrice et Fred
Une publication à lire absolument… Et surtout à vivre et partager.
Là d’où on vient…
Les balcons de Pralognan
Le départ de ce «nouveau» circuit se situe dans la vallée des Glières, au-dessus de Champagny, soit en passant une première nuit au Refuge de Laisonnay d’en Haut ou au Refuge de Glière.
Bien sûr, il est possible de rejoindre le Refuge du Plan des Gouilles par le sentier classique directement depuis Champagny le Haut et le hameau des Bois. Et le premier hébergement , s’il est nécessaire, sera le Refuge du Bois.
Comme la montée est ainsi plus simple et rapide, n’hésitez pas à rejoindre, depuis le refuge, le col et le sommet de La Becquetta 2898 m.
En montant au Grand Bec, la BecquettaUn petit bout de carte du départ.
J 1. La montée au Refuge du Plan des Gouilles,
par La Sauvire.
En fonction de votre point de départ, votre itinéraire sera un peu différent :
soit par une grande traversée sous le Rocher du Tougne et La Mande depuis le Refuge de Glière,
ou droit dans la pente et un sentier d’alpage bien tracé depuis le Laisonnay d’en Haut.
Puis il s’agit de rejoindre le bas du Glacier de Troquairou et le Pas de la Sauvire. Malgré le caractère très sauvage des lieux, un ancien sentier est encore visible par endroit et facilite le cheminement. Le passage est assez simple car le glacier a construit deux moraines latérales qui forment comme un grand escalier qui s’appuie contre le Rocher de la Sauvire. Une sente est encore bien visible, même dans la courte pente d’éboulis qui conduit au col.
La dernière montée au Pas de La Sauvire.
Une petite descente dans les blocs du Vallon de la Sauvire jusqu’au Creux du Nantet conduit sous les Côtes Vertes. À la montée, l’itinéraire reste assez évident malgré un terrain très escarpé. Au fil des passages, le sentier deviendra certainement plus marqué et l’arrivée à un petit col (le Col des Côtes Vertes ?) marque la fin des difficultés.
La montée aux Cotes Vertes. Facile à trouver sur Google mais assez évident aussi sur le terrain.
Vous pouvez alors soit descendre tranquillement au Refuge du Plan des Gouilles ou monter au sommet de La Becquetta. Un belvédère exceptionnel sur le Laisonnay et le Glacier de la voie normale du Grand Bec.
De grands alpages à traverser.… pour arriver dans le vallon sous le glacier de Traquairou et rejoindre le sentier direct qui monte depuis Le Laisonnay d’en Bas.Et la dernière petite montée pour déboucher au Pas de La Sauvire.L’autre versant, un peu plus rocheux vers le Creux du Nantet.L’itinéraire traverse le pierrier pour rejoindre la base du premier éperon.Mais ça reste un peu raide… Dixit Olivier…François, quand le terrain devient plus simple.Mais le brouillard nous a un peu compliqué l’histoire.
J 2. Du Refuge du Plan des Gouilles au Refuge du Grand Bec,
par le Col des Galinettes 2725m.
Souvent appeler Marianne ou Grande Marianne, ce passage est très escarpé versant Refuge du Grand Bec, mais très bien tracé.
Il a été créé il y a une dizaine d’année par les deux gardiens qui souhaitaient se retrouver et valoriser une liaison plus simple entre les deux refuges. Le nom n’est pas encore officiel ni dans un topo ni sur les cartes, car c’est bien aux deux gardiens de trouver, de décider de ce patronyme. J’espère par cette page rendre hommage à cette belle histoire d’un sentier créé de toute pièce, par des personnages qui souhaitent se rencontrer par delà les montagnes.
Attention, le sentier est plus raide que l’itinéraire par la Sauvire. C’est un vrai sentier par endroit équipé de chaines et forcément délicat par temps de pluie.
Il ne faut pas alors hésitez à emprunter le sentier en balcon par les Chalets de Méribel et La Tour du Merle.
Comme la liaison entre les deux refuges est relativement courte, je vous suggère de gravir les petits sommets à proximité, comme un bel entrainement à un monde un peu plus technique.
Soit depuis le Col des Galipettes, à droite ou à gauche, avec une corde pour La pointe de Méribel 2830 m, car vous êtes alors sur une arête rocheuse facile.
Juste au dessus du Refuge du Grand Bec, la Pointe de La Vuzelle 2573 m, est également un très beau belvédère et une petite course d’initiation rocheuse avec quelques ancrages en place (spits) pour faciliter l’assurage.
Le Refuge du Grand Bec
Le versant un peu raide du Col des Galinettes.Un sentier un peu vertigineux. Crédit François SchulzFred Chevaillot, photographe de notre premier bouquin chez Glénat sur les Ecrins avec Jean-René Minelli. Les photos du prochain ouvrage seront forcément belles ! Crédit François Schulz
Depuis le Refuge du Grand Bec, les Balcons de Pralognan deviennent à la fois plus aériens et plus fréquentés avec de grands sentiers. Le terrain reste escarpé avec des passages équipés de chaines.
La vue devient superbe sur les grands glaciers de la Vanoise et la Grande Casse.
J 3. Refuge du Grand Bec – Refuge du Col de la Vanoise
par le Col de Leschaux et un petit détour à la Pointe homonyme, le Col Rosset et le Chalet des Gardes.
J 4. Refuge du Col de La Vanoise – Refuge de La Valette
par le sentier des Cirques avec le Col du Grand Marchet et le sommet du Petit Marchet.
J 5. Refuge de la Valette – Retour à Pralognan
par Les Prioux et le GR 55.
Il est relativement facile de trouver votre chemin parmi toute la documentation disponible sur ces étapes.
Damned, mais ça passe où ? Olivier, devant le Refuge de La Valette.
Un terrain qui reste un peu raide.Et toujours une vue superbe.L’arrivée au Chalet des gardes.
Je voudrais remercier et féliciter toute l’équipe du Refuge du Col de la Vanoise pour leur accueil et efficacité malgré la taille du refuge.
A Pralognan, l’Hôtel de La Vallée Blanche était au top…
Bien sûr, un clin d’oeil à Agnès au Plan des Gouilles qui nous a suggéré l’aventure de «la Sauvagine» (?).
Une longue histoire…Une bonne adresse ! Crédit François Schulz
Bon voyage à tous sur ce très bel itinéraire des Balcons de Pralognan.
Et surtout, si vous avez peu de temps disponible, n’hésitez pas à monter au Refuge du Plan des Gouilles à la journée, par le Pas de la Sauvire.
Une idée intéressante de gestion des déchets !Un exemple de mono culture touristique exemplaire… qui conduit à une concentration de fréquentation exceptionnelle !
7 réflexions sur “Randonnée alpine en Vanoise, « les Balcons de Pralogan »”
François Schulz
Un subtil mélange de tout ce que j’aime. Entre alpinisme et randonnées, l’esthétique et l’originalité des voies empruntées, la pédagogie, les décisions concertées, les rencontres improbables… et tout cela sous l’objectif attentif de Fred dont on attend les photos avec impatience. Merci pour ces belles journées !
A bientôt
François des îles
Reçu par FB…
« Bel article, tout comme cet itinéraire.
Cette traversée Touge col de la Sauvire pour relier le Refuge de la Gliere à celui des Gouilles à une tumultueuse histoire. La commune de Champagny souhaite depuis longtemps améliorer ce passage. Le Parc National ne veut pas en entendre parler.. il y a une dizaine d’années, la commune de Champagny avait envoyé ses ouvriers avec des pioches pour terminer le bout de sentier manquant, le Parc National à fait pression et tout s’est arrêté. Depuis, plus rien.
L’avis des gens du pays est évidemment partagé. Les chasseurs veulent garder ce secteur sauvage. Les acteurs de l’économie touristique y voient un joli potentiel pour désenclaver le Plan des Gouilles. »
Et un petit mot d’Agnès la gardienne du refuge de Plan des Gouilles.
Y’a même un site internet pour le refuge : https://refugeduplandesgouilles.jimdo.com
Bel été à tous !
Salut Jean Paul. OUI bien sûr il est possible de randonnée seul sur cet itinéraire (ce n’est pas un terrain glaciaire). La première étape n’en sera que plus intimiste. Par contre le portable ne passe pas partout mais en prévenant les gardiens ça fonctionne aussi. Et la différence d’ambiance et surtout de fréquentation est aussi très impressionnante. Un bel exemple d’absence de bio diversité touristique ou de mono culture PNV. « Tout le monde sur les sentiers principaux et surtout personne ailleurs, quelle manque de vision… »
Bel été à toi.
Paulo_qui continue son périple dans les Alpes vers la Dent Blanche puis l’Autriche
Au sujet de la Wilderness et en écho à la dernière publication de MW.
Dans ce versant abrupt, sous le regard du Grand Bec et de la Pointe des Volnets, il est encore possible de se perdre ou du moins de se poser des questions sur notre cheminement. Pas de sentier bien marqué, ni de cairn pour indiquer le passage.
Pour autant, il ne s’agit pas d’une nature vierge ou originale. Par de petits détails on sent bien que l’homme est venu et a vécu là, avec ses troupeaux. Une sente mieux marquée qui monte à un promontoire, à un point d’eau. Un reposoir à la flore spécialisée. Quelques pierres rassemblées, peut être pour un abri. Comme si les milieux naturels avaient une mémoire, avec des traces de leurs utilisations passées. Ce que les scientifiques qualifient dans le texte de «nature férale ». Nous sommes dans un entre-deux de naturalisé, un lieu où la nature est protégé tout en pouvant intégrer l’être humain.
Jean David Abel dans un dernier n° de Mountain Wilderness commente ainsi cette nouvelle approche.
« Progressivement la notion de Wilderness s’enrichit, entre vision anthropocentrée et approche plus écocentrée : la nature et l’homme ne serait pas séparés mais appréhendés comme un ensemble au sein duquel les êtres et les dynamiques seraient interdépendantes. »
Cet itinéraire, qui n’en est pas vraiment un, ne nécessite donc aucun aménagement pour le rendre plus accessible. Surtout pas … Pas besoin de retailler les anciens sentiers, ni de mettre en place une signalétique. Juste en permettre l’accès aux randonneurs-montagnards avec les informations nécessaires, sans remettre en cause l’aspect naturel du site.
Il s’agit d’une nouvelle étape de non-aménagement, une suite logique de l’histoire des lieux.
Très beau reportage qui j’espère donera l’envie de sortir des sentiers battus et fera découvrir des coins supers sauvages entre Champagny et Pralognan.
Et surtout retrouver cette ambiance et l’accueil sympa de ces petits refuges.
Clin d’oeil à Agnes au Plan des gouilles…
Merci Paulo, on c’était croisé rapidement au col de la Vanoise
Un subtil mélange de tout ce que j’aime. Entre alpinisme et randonnées, l’esthétique et l’originalité des voies empruntées, la pédagogie, les décisions concertées, les rencontres improbables… et tout cela sous l’objectif attentif de Fred dont on attend les photos avec impatience. Merci pour ces belles journées !
A bientôt
François des îles
Reçu par FB…
« Bel article, tout comme cet itinéraire.
Cette traversée Touge col de la Sauvire pour relier le Refuge de la Gliere à celui des Gouilles à une tumultueuse histoire. La commune de Champagny souhaite depuis longtemps améliorer ce passage. Le Parc National ne veut pas en entendre parler.. il y a une dizaine d’années, la commune de Champagny avait envoyé ses ouvriers avec des pioches pour terminer le bout de sentier manquant, le Parc National à fait pression et tout s’est arrêté. Depuis, plus rien.
L’avis des gens du pays est évidemment partagé. Les chasseurs veulent garder ce secteur sauvage. Les acteurs de l’économie touristique y voient un joli potentiel pour désenclaver le Plan des Gouilles. »
Et un petit mot d’Agnès la gardienne du refuge de Plan des Gouilles.
Y’a même un site internet pour le refuge : https://refugeduplandesgouilles.jimdo.com
Bel été à tous !
Salut Paulo,
bel itinéraire, surtout la première étape dans la lignée grobélienne habituelle !
une question : est-ce que l’on peut s’engager seul sur cet itinéraire ?
bonne continuation de la saison d’été avec autant de plaisir
amitié. Jean Paul
Salut Jean Paul. OUI bien sûr il est possible de randonnée seul sur cet itinéraire (ce n’est pas un terrain glaciaire). La première étape n’en sera que plus intimiste. Par contre le portable ne passe pas partout mais en prévenant les gardiens ça fonctionne aussi. Et la différence d’ambiance et surtout de fréquentation est aussi très impressionnante. Un bel exemple d’absence de bio diversité touristique ou de mono culture PNV. « Tout le monde sur les sentiers principaux et surtout personne ailleurs, quelle manque de vision… »
Bel été à toi.
Paulo_qui continue son périple dans les Alpes vers la Dent Blanche puis l’Autriche
Au sujet de la Wilderness et en écho à la dernière publication de MW.
Dans ce versant abrupt, sous le regard du Grand Bec et de la Pointe des Volnets, il est encore possible de se perdre ou du moins de se poser des questions sur notre cheminement. Pas de sentier bien marqué, ni de cairn pour indiquer le passage.
Pour autant, il ne s’agit pas d’une nature vierge ou originale. Par de petits détails on sent bien que l’homme est venu et a vécu là, avec ses troupeaux. Une sente mieux marquée qui monte à un promontoire, à un point d’eau. Un reposoir à la flore spécialisée. Quelques pierres rassemblées, peut être pour un abri. Comme si les milieux naturels avaient une mémoire, avec des traces de leurs utilisations passées. Ce que les scientifiques qualifient dans le texte de «nature férale ». Nous sommes dans un entre-deux de naturalisé, un lieu où la nature est protégé tout en pouvant intégrer l’être humain.
Jean David Abel dans un dernier n° de Mountain Wilderness commente ainsi cette nouvelle approche.
« Progressivement la notion de Wilderness s’enrichit, entre vision anthropocentrée et approche plus écocentrée : la nature et l’homme ne serait pas séparés mais appréhendés comme un ensemble au sein duquel les êtres et les dynamiques seraient interdépendantes. »
Cet itinéraire, qui n’en est pas vraiment un, ne nécessite donc aucun aménagement pour le rendre plus accessible. Surtout pas … Pas besoin de retailler les anciens sentiers, ni de mettre en place une signalétique. Juste en permettre l’accès aux randonneurs-montagnards avec les informations nécessaires, sans remettre en cause l’aspect naturel du site.
Il s’agit d’une nouvelle étape de non-aménagement, une suite logique de l’histoire des lieux.
@plus et bon été.
Très beau reportage qui j’espère donera l’envie de sortir des sentiers battus et fera découvrir des coins supers sauvages entre Champagny et Pralognan.
Et surtout retrouver cette ambiance et l’accueil sympa de ces petits refuges.
Clin d’oeil à Agnes au Plan des gouilles…
Merci Paulo, on c’était croisé rapidement au col de la Vanoise