Ce nouveau projet de l’automne 2026 est un peu la suite d’une longue histoire, avec comme point de départ un repérage au village de Gurjakani avec Futi Sherpani.
Nous sommes au sud du massif du Dhaulagiri, très proche de Dhorpatan, ancienne réserve de chasse et route historique vers le Dolpo. Les grandes montagnes sont très présentes avec un vaste cirque glaciaire dominé par le Churen Himal, le Dhaulagiri VI et le Gurja Himal, tous à plus de 7000 m. Mais leur accès est peu commode, ils sont très peu fréquentés et quasi inconnus.
Nous connaissons plutôt bien les lieux pour avoir fait en 2018 la première ascension du Ghustung South à 6495 m. Et ce sera peut être notre porte d’entrée vers le Gurja Himal.
Voici une vidéo réalisée pour présenter le projet d’ascension du Gurja Himal de 2018, par Aurélien Routens, avec des images de François Damilano (« Go West » et « la stratégie de l’escargot ») et de Tonio Nicolazzi pour le Mustang. Merci encore à tous…
En regardant cette vidéo, je ne peux m’empêcher de penser que peu de choses ont changé pour le caractère de cette nouvelle expédition au Gurja de 2026. Bien sûr, notre projet est bien différent et marquera pour moi la fin d’une histoire d’exploration et de réalisation dans ce recoin du Népal si attachant.
La nature du projet.
Je souhaite pratiquer l’alpinisme en Himalaya sans corde fixe et en petites cordées autonomes, bien sûr sans ox. Et c’est un exercice en groupe très complexe malgré des difficultés techniques relativement abordables.
C’est un projet multiple en quatre ou cinq semaines avec :
- L’ascension du Ghustung South,
- la traversée de l’arête jusqu’au Ghustung Nord 6529 m.
- Puis, le Gurja Himal 7193 m, par une grande rampe et son arête ouest.
Il est possible de s’engager sur l’un ou l’autre projet, avec des durées et un coût différents :
- quatre semaines pour le (ou les) Ghustung.
- cinq semaines pour le Gurja Himal.
Une démarche participative hors norme.
C’est certainement la caractéristique principale de cette expédition : une implication de chacun dans l’organisation et le déroulement de l’ascension.
Avec une définition précises des compétences des participants (des pré-requis avant l’inscription) pour vivre une autonomie réelle des cordées dans un projet collectif.
C’est également une formation « Expé, mode d’emploi » pour aborder concrètement l’organisation d’une ascension himalayenne dans un cadre associatif.
Notre proximité avec l’équipe népalaise sera bien réelle et s’inscrit également dans une logique de formation, car l’équipe de Dipen est composée de jeunes guides (les Nepali Leader) de différentes ethnies, qui ont peu l’occasion d’évoluer en cordée alpine.
Terrain et compétences.
Le terrain à parcourir est essentiellement glaciaire et neigeux, avec :
- un glacier noir et des dalles pour atteindre le glacier du Ghustung (un peu comme le sentier des guides au glacier blanc, mais avec un sac d’expé).
- Un parcours sur un glacier crevassé pouvant être complexe en fonction de l’évolution du glacier et de l’enneigement (un peu comme pour rejoindre le col du Chardonnet depuis le refuge d’Argentière).
- L’arête Ouest du Ghustung x ne devrait pas être bien compliquée, avec peu être un passage un peu raide au début (un peu comme le sommet Ouest des Dômes de Miage, ou l’Aiguille Nord de Tré la Tête).
- L’arête entre les deux Ghustung est certainement plus complexe et cornichée, mais surtout en neige (comme la traversée de Bionnassay ou du Lyskamm).
- La rampe semble relativement simple en neige jusqu’à un col sur l’arête Ouest.
- Et le parcours final est plus pentu et nécessitera peut être des longueurs, surtout à la descente (un peu comme à l’Aiguille d’Argentiere).
L’ensemble de ces différents terrains est représentatif d’un alpinisme en haute montagne de niveau PD à AD, avec bien sûr l’altitude, la durée et l’éloignement qui ajoutent une réelle dimension d’engagement.
Il est donc nécessaire d’être à l’aise et autonome dans ce niveau de pratique et une expérience himalayenne préalable est conseillée (mais pas indispensable).
Nous évoluerons en progression continue, avec un seul jeu de tentes (des SAMAYA) et sans retour au camp de base.
Imaginer et réfléchir à comment progresser sur la montagne est particulièrement intéressant. Le positionnement des différents camps d’altitude est une question complexe qui dépend directement des conditions du moment et de la météo. La difficulté de la trace n’est pas non plus à négliger même si nous sommes aidés par l’équipe népalaise.
Marche d’approche et camp de base.
Avec Dipen et Bishal nous avons encore des incertitudes sur les accés et les portages pour installer le camp de base, et même pour rejoindre Gurjakani !
La route sera-t-elle terminée jusqu’au village ? Y aurait-il des mules pour le transport jusqu’au camp de base ? Allons-nous embaucher des porteurs du village comme précédemment ? Avec un départ anticipé de l’équipe pour faire un trek différent ? Car ce trek est vraiment très beau et sauvage sur le versant Dhorpatan.
Pour le camp de base, nous pensons l’installer directement sur le glacier noir, à proximité d’un point d’eau et donc plus loin que le grand replat morainique de 2018. Éventuellement, l’équipe de cuisine pourra le redéployer plus bas en fin d’expé, mais l’approvisionnement en eau est alors a plus d’une heure de marche !
Organisation et inscription.
C’est une expédition organisée par Himalayan Travellers, une agence népalaise spécialisée dans les expéditions et qui a géré la précédente ascension du Ghustung.
Le guide népalais (et Sirdar) sera Dipen Nupa Bothe, avec une équipe de Nepali Leader.
Je ne serais donc pas guide de haute montagne pour ce voyage, mais simplement à l’initiative du projet et chef d’expé pour l’organisation générale (et donc, sans responsabilité ni honoraire de guide).
Time is changing !
Il est temps pour moi de laisser plus de place à mes collègues Guides de Haute Montagne népalais et de les accompagner vers plus de compétences.
Jusqu’à présent, j’étais à la fois concepteur et organisateur d’expé puis, sur le terrain, chef d’expé et guide. Il est temps de faire évoluer mon statut dans une expédition pour devenir simple concepteur et chef d’expé et ce seront donc les népalais qui seront guide sur le terrain. Je m’occuperais de ma cordée en essayant de faire au mieux pour réaliser notre projet, tout en supervisant l’organisation générale népalaise et l’équipe des guides avec Dipen.
Ce changement de statut me permet également d’être garant d’une démarche participative et de la Magic Map.
Une idée du budget.
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Préparation de l’expé avant le départ.
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En cours de rédaction bien sûr. A bientôt…