les refuges de montagne

Un été d’observation des refuges de montagne, dans les Alpes, en France, Suisse et en Italie.

« Dehors, l’ombre se pique de petites lucioles dansantes, les lampes frontales qui précèdent et remplacent l’aube. 

Ivre de nuit, chacun se réfugie dans sa lueur personnelle et son décimètre de chemin » 

Michel Serre (le contrat naturel)

Cet article parle de l’importance du regard porté sur les choses, d’une attention ciblée pour faire émerger un constat, une réflexion, une prise de conscience et peut être un débat. Ainsi en est-il sur ce sujet des refuges, qui m’a accompagné durant tout l’été 2022. 

ATTENTION, c’est un roman fleuve, prenez le temps de le parcourir…

Les refuges en montagne, observation et compte rendu.

« Une gardien de refuge n’est pas qu’un restaurateur d’altitude » Franck Buisson, gardien du refuge de la Parrachée.

Cette phrase pourrait résumer toute la complexité de la réalité actuelle des refuges de montagne et du travail des gardiens et d son équipe. Sa vidéo (qu’il faut que je retrouve!) est une très belle introduction à ce compte rendu d’un été entre refuges, cabanes helvétiques et Rifugio de l’Arc Alpin.

Pourtant, cette attention portée aux refuges n’est pas nouvelle pour moi, tellement ma pratique de guide et d’alpiniste est centré et dépendante des refuges. J’aime à dire que, si je suis guide de haute montagne, je suis également un guide de refuge. Tellement j’aime cette itinérance de refuge en refuge, cette vie singulière dans les refuges avec mes voyageurs. Les refuges font partie intégrante de ma pratique de la montagne et je ne réalise quasi aucune course en montagne « à la journée ».

Haut Tour des Écrins
Au refuge de Font Turbat, leș explications de la gardienne des lieux. Haut Tour des Écrins, "Vers le Valgaudemar". Crédit Philippe Jéhotte. Un rôle majeur du gardien, se préoccuper des usagers... Merci Anouchka !
refuge des Écrins
Le refuge de Vallonpierre et son petit lac. Un modèle économique très particulier et une référence de qualité.
refuge
Il pleut ce matin à Chabournéou... Et le refuge se transforme en un lieu de Vie.

Pour moi, le refuge est un lieu d’immersion en montagne, comme un sas entre la vie d’en haut et la vie d’en bas. C’est aussi un lieu de vie, un lieu d’échanges, un lieu culturel et d’histoire. Mes attentes ne sont donc pas identiques à ceux d’un hébergement de vallée. 

Ayant été gardien de refuge durant un hiver en Clarée, j’en connais aussi un peu le back office, les horaires à rallonge et les problématiques de ravitaillement ou d’énergies.

Être Aide Gardien en 2016 au refuge du Chardonnet fut un nouveau challenge pour moi... Tellement le niveau des services proposées en Clarée étaient (sont) élevés !
L’expédition scientifique du Haut Tour des Écrins
Une initiative inspirante... Proposée par Philippe Bourdeau !
refuge

Cette année, le dispositif Refuges et Guides Sentinelles (un observatoire des changements climatiques en haute montagne) a défini les refuges comme étant un des thèmes d’observation prioritaire. Et, dès la mi juin, le Haut Tour des Écrins, avec 15 jours d’itinérance, a été pour moi une belle entrée en matière.

Une première conclusion. 

CHAQUE REFUGE EST UNIQUE ! 

Chaque refuge est original. 

Et surtout doit être regardé, aménagé et fréquenté en tant que tel.

refuges en montagne
Un petit refuge du Valgaudemar

Un peu d'itinérance, les refuges fréquentés.

Le calendrier de mon été en refuges…

  • Jeudi 2 Juin, refuge de Chamoisière
  • À Pentecôte : refuge des Écrins, par le sentier des guides (3 jours)
  • Samedi 11 Juin : refuge de la Selle, depuis La Grave
  • Lundi 13 & mardi 14 Juin : refuge des Écrins (2 nuits)
  • Jeudi 16 Juin : refuge Chancel, par 3200
  • Du Vendredi 17 au dimanche 19 Juin : refuge de Vallonpierre (3 nuits)
  • Lundi 20 au mercredi 22 Juin : refuge de Chabournéou (3 nuits)
  • Jeudi 23 Juin : refuge des Bans
  • Vendredi 24 Juin : refuge du Sélé
  • Lundi 27 Juin : refuge du Glacier Blanc
  • Mardi 28 Juin : refuge des Écrins
  • Mercredi 29 Juin : refuge du Glacier Blanc
  • Jeudi 30 Juin : gîte du Flourou
  • Vendredi 1 Juillet : refuge de l’Alpe de Villar d’Arêne
  • Samedi 2 Juillet : refuge Adèle Planchard
  • Mardi 5 Juillet : refuge des Conscrits
  • Mercredi 6 juillet : refuge Durier
  • Jeudi 7 Juillet : refuge des Grands Mulets
  • Dimanche 10 Juillet : chamana Boval
  • Lundi 11 et Mardi 12 Juillet : chamana da Tschierva (2 nuits)
  • Mercredi 13 Juillet : rifugio Marco & Rosa
  • Vendredi 15 Juillet : Capanna da l’Albigna CAS
  • Mardi 19 et mercredi 20 Juillet : rifugio Città di Mantova (2 nuits)
  • Jeudi 21 Juillet : rifugio Quintino Sella
  • Samedi 23 Juillet : cabane d’Orny
  • Lundi 25 Juillet : rifugio Alpenzu
  • Mardi 26 au jeudi 28 Juillet : rifugio Città di Mantova (3 nuits) avec une visite à la Capanna Margherita et une annulation au Rifugio Sella.
  • Samedi 30 Juillet : refuge du Plan de l’Aiguille
  • Une semaine vers le refuge de l’Aigle annulée à cause des conditions de la montagne. 
  • Samedi 6 Août : refuge du Couvercle
  • Samedi 13 Août : Nous allons au Refuge du Viso
refuge d'altitude
À plus de 4400 m, un refuge incroyable...
refuge d'altitude
Marguerita... Un refuge surprenant d'un réconfort incroyable si haut.

Le refuge de l'été ???

Dans le cadre du Haut Tour des Écrins, il n’a pas été facile de départager les différents refuges visités pour élire LE refuge de l’année. Voici le résultat pour ces 15 jours d’itinérance de refuge en refuge.

  • Avec à la première place deux refuges ex aequo : Le refuge de Vallonpierre et le refuge des Écrins.
  • Et à la deuxième place, également deux refuges ex aequo : le refuge de Chabournéou et le refuge Adèle Planchard.

Et le prix du meilleur génépi 2022 a été attribué au refuge des Bans ! Avec un clin d’oeil à Alice… (mais les génépis du Valgaudemar ne sont pas très loin, en seconde place !!!)

refuges des bans
Une soirée au refuge des Bans. Un refuge "Old Style"...

Plusieurs thèmes ont construit notre attention et ont été discutés régulièrement avec tous mes Voyageurs.

  • L’accueil par le gardien.
  • La prise en compte de la dimension alpiniste des usagers.
  • Les services : la nourriture (repas du soir, petit déjeuner), l’hébergement (les dortoirs)
  • Le confort (toilette, espaces de vie)
  • L’architecture des lieux
  • L’ambiance générale, la fréquentation, les différents publics présents.
  • Le test du Génépi.
Une évidence et un consensus entre nous… C’est le gardien qui fait toute la différence !!!
Mais le lieu, le refuge a aussi un caractère particulier qui imprègne tout ce qui s’y vit.

Un préambule nécessaire, la posture des usagers.

Les 1ères minutes de l’arrivée dans un refuge sont les plus importantes.

Pour moi, mon premier objectif est d’arriver le plus tôt possible, avant 16h et le plus détendu possible.

  • De comprendre quelle est la personnalité du gardien ou de la gardienne. Son humeur du moment.
  • Mais aussi quel est son style d’organisation ?
  • Comment est organisé, géré son refuge ? 

Pour m’y conforter le mieux possible, et me présenter le plus tranquillement possible avec les documents nécessaires.

Bien évidemment, je réserve toujours à l’avance.

Si je suis avec un groupe, j’essaye si besoin, d’organiser celui-ci à l’arrivée, d’expliquer les usages. Bien ranger les affaires, s’installer tranquillement, l’utilisation des toilettes et de l’eau, la connexion, les places dans le dortoir. Pour ensuite bien profiter des lieux et du séjour et faciliter ainsi la tâche du gardien.

Je fais très attention à ne pas rentrer dans les espaces privés (comme la cuisine) sans y être invité… Bref, d’être le plus discret possible.

refuge de montagne
Gérer le planning du jour, accueillir les visiteurs du soir. Et rester disponible...
refuge de montagne
Une histoire de rencontre...

Il existe plusieurs types de refuge de montagne, bien évidemment.

On pourrait les différencier en fonction du style de public qu’ils accueillent ou qu’il pourraient accueillir. Par exemple :

  • Les nouveaux pratiquants de la montagne
  • Les familles avec enfants
  • Les trailers
  • Randonneurs
  • Randonneurs alpins
  • Grimpeurs
  • Grimpeurs alpinistes
  • Alpinistes (tous niveaux)
  • Alpinistes expérimentés.

C’est radicalement, la nature des lieux, l’accessibilité et la durée du trajet qui vont déterminer la fréquentation et le type de public qui fréquente ou non les lieux.

refuge de montagne
Un bel effort pour créer une ambiance conviviale et montagnarde...

Certains refuges sont très spécialisés dans un type de population.

 Alors que d’autres mélangent allègrement et avec plus ou moins de difficultés plusieurs publics. Pour d’autres encore, le public va évoluer au fil de la saison pour voir la population des alpinistes quasiment disparaitre vers la fin de saison (et pire cette année). Comme à Chabournéou, ou Adèle par exemple.

Si la durée du trajet est inférieure à 2h, 2h30, et si le sentier est confortable, le refuge va pouvoir bénéficier de la venue des visiteurs à la demi-journée, les familles notamment, qui vont ou non prendre le repas de midi (encore faut-il que la terrasse soit aménagée en conséquence, l’équipe renforcée et l’offre de restauration adaptée). Le refuge Adèle Planchard verra peu de randonneurs qui vont monter juste en aller-retour et pour le repas de midi…, à l’inverse du Glacier Blanc).

L’évolution actuelle des conditions en montagne rendent l’accès à certains refuges beaucoup plus long et compliqué. C’est le cas de tous les refuges du bassin de la Mer de Glace, qui est sacrément à marée basse !
 À l’inverse, si un véritable sentier était construit (et on sait faire!), l’accès au refuge des Écrins pourrait être beaucoup plus simple et confortable (c’est l’exemple de l’évolution de l’accès au refuge du Trient). Est-ce une question de moyens ou de volonté politique ? De la part de quels acteurs ?

mer de glace
Au début de la Mer de Glace, vraiment à marée basse. Les accès aux différents refuges sont devenus à la fois, plus longs, plus exigeants et plus techniques. De moins en moins accessibles aux randonneurs... Et pourtant, la montée au Couvercle est vraiment belle ! Un peu plus de balisage ne ferait pas de mal...
refuge d'altitude
Malgré les remontées mécaniques, l'accès au refuge Quintino Sella n'est pas vraiment simple et sa fréquentation est donc très spécifique.
refuge d'altitude
Un refuge à deux pas du glacier et des sommets à plus de 4000 m. Une expérience d montagne particulière pour un refuge très confortable et agréable à vivre. Merci Alfredo...

Rendre compte de la qualité de l'accueil d'un gardien est un exercice difficile.

La personnalité, la formation, le parcours pro et de vie du gardien sont prépondérants. Comme cet instant de la 1ère rencontre avec le voyageur d’un soir. 

  • Mais comment s’est déroulé ce premier contact ?
  • Combien de temps a-t-il consacré a cet accueil ?

Comment est pris en compte la spécificité de l’usager alpiniste ?

Là aussi, chaque refuge est différent ! Chaque gardien est différent !

  • Le gardien connait-il les itinéraires autour de son refuge, les conditions de la montagne de ce jour ?
  • Le gardien m’a-t-il questionné sur l’objectif de notre cordée ?
  • Si nous avions des questions particulières sur notre itinéraire ?
  • Trouve-t-on dans le refuge des informations claires sur les courses d’alpinisme les plus classiques ? Photos, topos, classeurs…
  • La météo est-elle disponible sous forme de feuille placardée, ou donnée oralement ?
  • Le gardien fait-il une information générale sur les conditions de la montagne (avant le repas) ?
  • Organise-t-il un apéro des guides ?
apéro des guides
Il est vraiment dommage que cette tranche de vie, entre guides et gardiens, soit si rare. Merci Damien de cet effort !
refuge de montagne
Un affichage réconfortant... C'est possible. Au refuge du Sélé.
refuge de montagne
Un temps de préparation peu visible...

Le temps particulier du petit déjeuner.

Comparer le petit déjeuner proposé en refuge est très facile. Et les différences entre les refuges sont très importantes, presque caricaturales. Il y a :

La qualité des ingrédients :

  • Des produits locaux ou même fait maison (confiture, gâteau). Parfois Bio.
  • L’origine parfois affichée ou annoncée.
  • Du pain frais, parfois complet ou même fait sur place.

Leurs conditionnements.

  • Tout sous plastique et individuel 
  • ou au contraire en pot commun pour la table 
  • ou en self service en gros pot (yaourt, confitures).

La quantité des ingrédients et la présence du gardien pour le service

  • Parfois des quantités un peu limitées (Heureusement très rarement !)
  • Mais aussi très souvent en libre service, par tablée ou par groupe. 
  • Le gardien est généralement présent (quasi toujours). Ce qui génère un réel effort de présence et donc de fatigue, surtout pour les refuges où les alpinistes ont la « mauvaise idée » d’être très matinaux.
  • Sauf si le réveil est trop matinal et limité en nombre où les Thermos sont d’usage.

Une seule exception vécue cet été, au refuge des Conscrits, où Christine, la gardienne, a décidé de ne plus être présente. Et ça se passe très bien jusqu’à 100 personnes ! Un lieu où ça marche moins bien (expérience 2021) : Quintino Sella au Viso !

La présentation du petit déjeuner.

Beaucoup de manières de faire différentes.

  • un plateau à venir chercher au guichet 
  • un plateau installé sur la table
  • une table dressée 
  • un Self-Service avec tout à disposition.
refuge en montagne
Un exemple de self service au refuge Tucket en Brenta. mais à l'usage l'accès aux boissons est sous dimensionné. Ce qui crée un bouchon et des tensions. Alors que tout ce passe bien à Pédrotti-Tosa !

La diversité et le choix.

  • Basique avec pain, beurre/confiture et boissons chaudes. (Et même miel, au refuge du Sélé par exemple…)
  • Ou plus amélioré : céréales, yaourt ou fromage blanc, biscuits et/ou gâteaux, jus de fruit.
  • En plus parfois, mais plus rare :  fromage et/ou charcuterie

EnVal d’Aoste, globalement le petit déjeuner n’est pas vraiment top, avec un pain peu appétissant et quasi systématiquement des emballages individuels ! Mais changement de décor, c’est beaucoup mieux dans les Dolomites.

Et seuls les gardiens/gardiennes Français font eux même leur pain ! Félicitations !

L’organisation de l’heure des réveils.

 Il est très variable en fonction des refuges et des gardiens.

  • Un seul réveil non négociable,
  •  plusieurs réveils fixes non négociables,
  •  plusieurs réveils fixes au choix. 
  • Ou, durant une durée longue où chacun vient quand il veut (par exemple de 3 et 5 h).
Être prêt exactement à l'heure, un exercice vraiment pas facile. Gardien, un vrai métier.. Une vue de la cuisine du refuge des Écrins !.

Le repas du soir.

La qualité du repas du soir est globalement bonne partout. Et surtout en quantité suffisante

  • Certains refuges se singularisent avec des choix de produits locaux ou bio, ou des plats originaux (au refuge Adèle Planchard par exemple, élu refuge de l’été pour le Haut Tour des Écrins !).
  • Mais aussi la diversité des menus si vous restez plusieurs jours (au Giaco, une cata… mais tellement sympathique).
  • La culture et les habitudes du pays déterminent aussi la nourriture proposée (comme le légendaire Pasta ou Minestrone en Italie).

La notion de hors-sac tend à disparaitre et je ne m’y suis pas du tout intéressé. Mais c’est peut être un sujet qui va réapparaître avec les difficultés économiques à venir (?). Et il mériterait d’être traité et peut être même valorisé à nouveau. C’est aussi un sujet à débattre avec les gardiens…, et la FFCAM.

vallonpierre
Le casse tête des casse-croûtes.

Les casse-croûtes... Un nouveau service, une galère aussi !

Un sujet pas vraiment simple… À compléter.

Des services sous contraintes en fonction du lieu.

  • Pour le ravitaillement en produits frais. (En produits tout court d’ailleurs…)
  • Pour l’énergie électrique
  • Et surtout pour l’eau disponible, potable ou non, chaude ou froide.
  • L’évacuation des eaux usées, des matières fécales peu souvent abordée, et jamais expliquée. (Le pire, le refuge de l’Aigle ! Et celui du Goûter, dont on attend toujours une explication des problèmes rencontrés)

L’USAGER DES REFUGES NE PEUT ABSOLUMENT PAS AVOIR LES MÊME ATTENTES (« EXIGENCES ») EN FONCTION DES LIEUX. Et DOIT avoir une réelle prise de conscience de ces problématiques.

Une explication de la spécificité du lieux est parfois mais très/trop rarement disponible, et affichée. 

La situation pourrait être explicitée clairement, en particulier pour l’eau disponible et pour les douches. Et surtout, à l’attention des nouveaux usagers, peu avertis (ce qui est logique et compréhensible…).

chabournéou
Un espace très restreint pour cuisiner et vivre. Une difficulté réelle du métier de gardien. Au refuge de Chabournéou.

L’approvisionnement en eau est souvent le problème récurrent des gardiens au fil de la saison et particulièrement cet été

Au Refuge du Sélé, quelle misère de voir Sophie et son aide gardien galérer autant après un orage, alors que nous n’étions qu’à la mi-Juin ! J’imagine aussi Sandrine au Promontoire, ou Bertol chez nos voisins helvètes.

Mais aussi, la solution adoptée par le refuge du Plan de l’Aiguille (3 immenses citernes amovibles ) lui a certainement sauvé sa saison alors que son captage était déjà hors service. Mais quelle galère pour la majorité des autres refuges, sauf rares exceptions…

Le problème de l’eau induit directement une réflexion sur les toilettes…

refuge et H2O
Une information en plusieurs langues au refuge Agostini. Mise en place conjointement par le CAI et la SAT.
refuge de montagne
Et un discours très pertinent...
refuge de montagne
De drôles de trucs en montagne... Les réserves d'eau du refuge du Plan de l'Aiguille. Qui lui permettent de dormir sereinement..., malgré les canicules ! Et idem au refuge Tuckett dans les Dolomites.
Refuge et H2O
Une manière originale et humoristique de traiter le problème. Au refuge Agostini dans les Dolomites de Brenta.

Les sanitaires et les toilettes.

C’est clairement le point noir des refuges actuels.  Et plus particulièrement dans les Alpes françaises !

Avec quelques exceptions pour les refuges récemment rénovés (Couvercle, Adèle, Vallonpierre. Ou privé comme le Plan de l’Aiguille…). La solution des toilettes sèches (comme à Adèle) nous a plutôt convaincu. Félicitations à la petite association gestionnaire, la STD. Et à l’architecte…

La douche ne devrait surtout pas être systématiquement disponible et au contraire le gardien devrait inciter les usagers (surtout les nouveaux pratiquants, les trailers) à une forme de toilette (de chat) économe en eau. Affaire d’éducation, d’information. 

La pire situation vécu : la queue aux douches de Vallonpierre avec des randonneurs à la journée et qui arrivent du bas.

refuge en montagne connexion
Un belle exemple de mise à disposition maximale de l'énergie. Avec ce style de prise aux " étages du refuge Pedrotti.

Mise à disposition de l’énergie.

Les usages changent et c’est devenu un service obligatoire. Bien sûr, les usagers peuvent prendre en compte une difficulté de disponibilité en énergie, mais à condition que l’information en amont soit disponible. Peu de refuges mettent à disposition des plugins de manière satisfaisante, visibles, faciles d’accès et surtout en nombre suffisant. Gratuit… ? Encore Boval où ce service est payant ! Et des refuges aussi très friendly, comme au Couvercle et à Vallonpierre ! A Tschierva aussi…

Le témoignage de Ludo, l’ancien gardien des Grands Mulets serait édifiant sur ce sujet… Je vais essayer de lui demander…

Les espaces publics.

Il y a tellement de choses à dire et à débattre, avec les gardiens mais surtout avec la FFCAM et les concepteurs, les architectes de ces lieux de vie.

  • Le guichet ou un bar ouvert pour l’accueil (Couvercle versus Écrins, mais à contrario une vraie présence/accueil du gardien)
  • L’entrée et la salle pour ranger le matériel technique, souvent trop petite.
  • Le rangement des chaussons de refuge (crocs), à mourrir de rire à certains endroits, une grande caisse et tout en vrac.
  • La pièce de séchage, souvent inexistante !
  • L’organisation des dortoirs pour stocker le matériel ou les sacs (casier, porte manteau, étagère).
  • Pour certains refuges, la terrasse en extérieur, qui invite ou non a se poser, à consommer (le Glacier Blanc, l’Alpe de Villar versus le Plan de l’Aiguille).
refuges en montagne
Un choix original, pour le nouveau refuge du Couvercle. Moi, j'aime bien...
les refuge de montagne
Sophie... Du refuge du Pavé au refuge du Sélé.
refuge montagne
Un autre exemple d'une banque d'accueil. Au refuge du Pic du Mas de la Grave.

Aide gardien et gestion de l'équipe...

Le gardien n’est jamais seul et l’équipe qui l’entoure, qu’il a choisi est fondamentale dans le bon fonctionnement du refuge.

A compléter…

refuge de vallonpierre
L'équipe du refuge...Dans un moment serein avant la tempête du service du soir.

Réservation et gestion des annulations...

Encore une sujet très complexe qui mérite un véritable débat… Avec beaucoup de modalités différentes.

A compléter…

Refuge de montagne et préoccupation écologique

Un sujet plus que d’actualité…

Et qui, de manière très discrète, avait déjà été amorcé, d’après cette affiche et le dossier mis à disposition sur place. 

Mais au final, que s’est-il passé au refuge Città di Mantova. Ou aux autres refuges partie prenante de cette étude ?

refuge de montagne
Un affichage au refuge Citta di Mantova.

Qui pourrait m’en dire plus… ?

Un autre article intéressant… Innover dans les cabanes de montagne

Une forme de bilan de cette action, présenté le 3 octobre 2014 à la Foire du Valais de Martigny :

« Sensibiliser les randonneurs et les alpinistes

L’avenir des cabanes et refuges de montagne ne se limite pas aux sophistications techniques que l’on peut apporter en altitude, mais réside également dans la capacité des acteurs à sensibiliser leur clientèle, c’est-à-dire les randonneurs et les alpinistes. Voilà le message clé que les gardiens de cabane voulaient apporter à Martigny.

En effet, il n’est pas toujours possible pour les gardiens de cabane de répondre aux demandes de plus en plus variées des visiteurs. Par exemple, les sacs à dos regorgent aujourd’hui de gadgets électroniques gourmands en énergie. En vrac, et selon un inventaire à la Prévert, on y trouve bien sûr le bon vieux smartphone mais aussi des gadgets plus surprenants comme par exemple des sèche-cheveux, des caméras GoPro, des e-cigarettes et même des cuiseurs de riz ! De plus, il n’est pas rare que les clients demandent des douches, confondant ainsi hébergement hôtelier et vie dans un refuge de haute montagne.

Chaque cabane a ses particularités. Certains établissements proposent des douches. Pour d’autres, offrir ce service est tout simplement impossible car l’eau est une ressource inégalement distribuée en montagne et certains refuges n’en disposent pas en suffisance. La gestion des ressources peut donc vite devenir un casse-tête pour certains gardiens. »

Halte à la dictature du confort et à une technologie trop envahissante

Afin d’améliorer la situation, le projet «Eco-innovation en altitude» s’est donc fixé comme objectif d’apporter des solutions éducatives destinées aux visiteurs d’établissements d’altitude.

Lire la suite sur l’article en ligne

refuge de Brenta
Au refuge Brenta, la présence inspirante de Bruno Detassis.

Mais aussi un contre-exemple d'une rénovation bien peu écologique au refuge Brentei.

Rédaction en cours…

refuge de Brenta
Une belle réalisation architecturale mais peu de préoccupations écologiques.

Les livres et les revues, les articles et les vidéos qui parlent des refuges et qui m’inspirent.

A suivre….

botanique d'altitude
Un poster inspirant du Parc National des Écrins, pour s'intéresser à la botanique d'altitude.

Je m’excuse d’emblée si, par mes propos, j’ai pu froisser certains gardiens de refuge. Et je suis totalement à leur disposition pour échanger sur un sujet, compléter une remarque ou modifier une formulation. Et surtout, je voudrais adresser à toutes et tous mon admiration et mon respect. Et mes immenses remerciements, c’est vraiment vous et vos équipes qui enchantent nos séjours là-haut…

ET C’EST INESTIMABLE…

Paulo – à la mi-saison d’un été incroyable. 

  • Le 12 Août 2022. 
  • Complété le 15 Septembre avant de partir au Népal. 

Mais il reste encore beaucoup de boulot pour compléter ce CR. A suivre donc…

refuge d montagne
Des gardiens détendus... Et prêts pour le repas du soir. Le refuge est plus que complet !

3 réflexions sur “Un été d’observation des refuges de montagne, dans les Alpes, en France, Suisse et en Italie.”

  1. Ping : Les plus belles arêtes du massif du mont Blanc.

  2. Ping : La Grande Traversée de l’Autriche, de Vaduz à Vienne.

  3. Merci de partager les ressentis de guide et usager des refuges, de comparer entre les différentes régions alpines. Si vous ne connaissez pas le Marguareis, allez y en faire le tour (les « petites » dolomites à l’Est de l’Argentera – massif à visiter aussi avec des refuges où on mange trop bien !).

    Après avoir bossé plusieurs étés comme aide-gardienne dans ma jeunesse, je suis effarée du comportement de certains usagers post-covid, qui ne connaissent rien à la montagne. Effectivement, une meilleure communication sur ce qu’est un refuge et ses problématiques est devenu indispensable dans certains endroits. Encore faut-il que les gens sachent lire…
    Pour cela, la communication au sein du Parc National de la Vanoise est vraiment sympa :
    https://www.vanoise-parcnational.fr/fr/actualites/les-nudges-une-communication-innovante-pour-les-acteurs-desprit-parc-national
    Concernant la problématique de l’eau, qui n’est pas nouvelle en Vanoise, j’adore les vieilles affiches dans les refuges du PNV avec un dessin de chat faisant sa toilette et une phrase « pour économiser l’eau, faites une toilette de chat, votre souplesse sera légendaire dans tout le Parc ».

    En tous cas, en période covid et après (2020-2021-2022-2023), on avait beaucoup apprécié l’effort des refuges italiens et autrichiens qui mettaient un groupe par dortoir quand cela était possible (on était 4 et à chaque fois on a eu un dortoir pour nous 4, sans supplément, idem les autres usagers). Alors qu’en France on était tous tassés dans un seul dortoir, même si on était que 15 dans un refuge de 60 places. Je ne sais pas si c’est parce que les refuges français voulaient s’économiser du ménage, ou si c’est parce que les gardiens français étaient plus sceptiques face aux dangers du covid que les italiens et autrichiens ? En tous cas, même hors épidémie, c’est nettement plus confortable d’être 1 groupe par dortoir, on dort beaucoup mieux ! Et cela nous incite à privilégier les treks en dehors de nos frontières.
    Pour les refuges suisses, je ne me rappelle plus.

    Pour finir, le refuge Heidelbergerhütte dans le massif de la Silvretta demande à chaque personne son sac à viande, et le passe 3 min au micro-ondes à fond afin d’éviter la prolifération de punaises de lit. Je ne sais pas si c’est efficace ou pas, mais on n’avait encore jamais vu un refuge se préoccuper de ce problème !

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