CSV alpinisme

CSV Alpinisme. Vigilance « Pente de neige » avec la méthode DCMR…

Voici l’une des vigilances les plus importantes dans les activités de montagne estivale. Celle qui provoque le plus d’incidents et d’accidents.

  • Il est donc d’autant plus important d’identifier la pente précise qui demandera le plus d’attention, le plus de compétences et de savoir-faire.
  • Puis de pouvoir représente de manière claire cette vigilance « Pentes de neige et glissade » dans la CSV alpinisme lors de la préparation.
  • L’utilisation de la méthode DCMR permet de clarifier nos prises de décisions sur les modes de progressions choisis. Et GUIDOSS apporte un éclairage sur nos ressentis en tant que leader et pour les participants. Ce sont deux nouveaux outils à mieux connaitre et à s’approprier (Perso je suis ultra convaincu de leurs pertinences…)

Malgré un titre un peu édulcoré, il ne faut pas oublier que le mot glissade signifie également chute. Et que celle-ci peut être dramatique.

Cette Vigilance « Pente de neige et risque de glissade » prend en compte la notion d’exposition et d’engagementCes notions sont d’ailleurs au coeur de la CSV hivernale.

Et prolonge la réflexion sur l’utilisation de la méthode DCMR, présentée cet hiver 2023 : « CSV, DCMR et Guidoss… une histoire d’intégration. »

Risque de glissade.
C'est la nature de la pente qui définie le mode de vigilance

Et bien sûr, la raideur de la pente est un élément clef qui se retrouve sur la carte des pentes de l’IGN, et aussi dans le topo de la voie envisagée. Les pentes à 30° peuvent être un point de repère, un point de départ pour cette vigilance risque de chute. C’est le D pour Danger de la méthode DCMR. Et le mode de progression choisi correspond à M pour une Mesure qui limite ce Danger.

 Voici une première proposition de représentation qui fait le lien avec le mode de progression.

  • Des pentes de 30 à 35°, à parcourir avec des crampons et éventuellement le piolet, mais sans utilisation de la corde. Le mode CONCENTRÉ en vert.
  • Des pentes un peu plus raides, 35° à 40° parcourues en étant encordé, en corde courte. Le mode MÉFIANT en jaune.
  • Des pentes raides, 45° et plus, à parcourir en utilisant la corde pour réaliser des longueurs (ou, à la descente, en rappel ou en main courante). Le mode ALERTÉ en rouge.
Cette vigilance « risque de chute » est identifiée durant la préparation, mais c’est sur le terrain que les différences entre ces trois modes seront les plus clairement identifiables avec le choix de progression adaptée ( c’est la méthode DCMR…)
CSV et vigilance chute
Un encordement court adapté à la raideur de la pente. Et peu d'exposition, donc d'engagement.

La qualité de la neige et la trace.

La qualité de la neige est également un facteur important. Est-elle très gelée et dure, ou au contraire molle ?

La présence de trace ou non participe à la définition de ce risque de glissade.

La notion d’exposition.

C’est l’élément concret qui détermine la gravité des conséquences d’une chute ou d’une glissade. Par exemple, en bas de la pente, une cuvette de reception douce ou au contraire des blocs ou une barre rocheuse. Ce n’est pas le même monde !

Une chute peut donc être sans conséquence, ou au contraire plus ou moins traumatisante ou même dramatique. C’est le C de la méthode DCMR. Il s’agit de le qualifier, de le nommer très clairement (et pour, par tous).

Concrètement, pour le schéma central de la CSV il est très simple d’utiliser la qualification et les trois couleurs maintenant classiques de la CSV.

  • Le vert pour une vigilance « risque de chute » LIMITÉ, dont les conséquences peuvent être limitées.
  • Le jaune pour un mode MÉFIANT, car plus exposé et avec des conséquences réelles et pouvant être graves.
  • Le rouge pour un mode ALERTÉ, où la chute est interdite car les conséquences seraient très graves, voir mortelles.
CSV risque de chute
Le Couloir Sud de la Girose, un itinéraire de neige qu'il est possible de parcourir à la montée depuis le refuge de la Selle, ou à la descente depuis La Grave.

La notion d'engagement.

Voici une notion éminemment personnel ! (Mais pas que…)

Face à une situation donnée, notre capacité à nous engager (ou non) dans un passage, « à risquer notre vie » (ou notre intégrité) est un élément clef de la pratique de la montagne, qu’elle soit hivernale ou estivale. Cette notion d’engagement a été mainte fois questionné et débattu dans la littérature de montagne.

Identifier un passage exposé, l’analyser et prendre décision d’y aller ou pas, de s’engager ou pas est à la fois une question individuelle et groupale. Le challenge de prendre la bonne décision est bien évidement central, pour le premier de cordée comme pour les participants. Et pouvoir aborder ce sujet sereinement, durant la préparation de la CSV, devrait faciliter la prise de décision, l’organisation et le vécu du groupe sur le terrain. 

La méthode DCMR est particulièrement utile pour analyser et décider de la manière d’évoluer, c’est un apport important de la nivologie qu’il s’agit d’adapter à l’alpinisme. Je vous invite à lire cet article daté de l’hiver 2023.  

  • Cette notion d’engagement représente le R de Risque de DCMR ou, exprimé plus clairement : « Quel est le risque au final, en utilisant telle mesure ? Est-il acceptable/accepté pour chaque personne et le groupe ? »

 PFH, pour Précieux Facteurs Humains… Les facteurs humains sont donc très présents dans cette vigilance.

Pour le risque de chute, une CSV très précise et bienveillante peut faciliter l’expression des inquiétudes, des difficultés, mais aussi des compétences (ou incompétences de chacun, pour favoriser également une collaboration entre les participants

Le fonctionnement d’une cordée, du groupe est profondément impacté par l’utilisation de la corde (encordement, progression encordée, main-courante, rappel) avec encore plus d’importance et d’impact pour les connaissances et les savoir-faire de chacun. Cela mérite donc qu’on y consacre du temps et de l’énergie. Et la CSV Alpinisme est justement faite pour cela.

Début Juin 2022, puis mai 2023… L’été commence !

 Ce chapitre est encore en travaux et ne demande qu’à être amélioré. 

Merci d’avance de vos commentaires et propositions.

6 réflexions sur “CSV Alpinisme. Vigilance « Pente de neige » avec la méthode DCMR…”

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