La neige est un élément important pour la pratique de la montagne, en hiver comme en été. Et en tant qu’alpiniste, il est pertinent de s’en préoccuper et d’acquérir les connaissances et compétences nécessaires (surtout si l’on ne pratique pas la montagne hivernale).
En été, les compétences liées à la neige se déclinent à la fois sur la progression, par la qualité de neige (plus ou moins dure) et pour le danger d’avalanche. Mais, il existe peu (ou pas) de formation spécifique Neige et Avalanche pour l’alpinisme estival. Par exemple, dans le cursus des formations FFCAM estival c’est le NA1 & 2 hivernal qui est utilisé. Pourtant, il y a des différences importantes entre les deux saisons : pas d’information sur les conditions nivologiques disponible (BERA), pas d’outil de secours emporté (DVA/Pelle/sonde) et des dangers d’avalanche limités dans le temps (au printemps et début d’été) ou très ponctuels liés à des précipitations exceptionnelles.
Mais les évolutions actuelles du réchauffement climatique apportent des modifications significatives de la pratique estivale avec un décalage de la saison (vers mi Mai/Juin) et des phénomènes exceptionnelles plus fréquents et violents qui nécessitent un ajustement des compétences et donc des formations/informations adaptées.
Bien évidement mon cadre de référence, de réflexion est structuré par la démarche CSV, et donc une case du Gribouillon (avec la météo) pourrait rendre compte de cette attention portée aux dangers d’avalanche.
En alpinisme estival, l’enjeu est clairement défini : il est interdit de se faire emporter, ensevelir par une avalanche.
Une proposition de contenu.
Tout commence bien sûr par la météo, avec une question clef : « les prévision annoncées vont-elles provoquer la mise en place d’une Situation d’Avalanche Typique (SAT)? »
Et forcément, il est alors possible de dérouler un fil de connaissances associées.
En préalable, on retrouve le triptyque Groupe/Terrain/Neige classique du 3×3 qui est également présent dans la Démarche CSV (puisque la CSV est simplement un 3×3 augmenté et amélioré…)
1… Les SAT (caractéristique, localisation, observation), les trois principales (neige fraiche, ventée ou humide). Avec quelles avalanches associées ?
Il en découle une connaissance des cristaux et des métamorphoses, une compréhension du déclenchement des plaques.
L’utilisation du Winter Journal et de la fiche « Evaluer le Danger Local » permet de mieux structurer l’analyse de la situation nivologique en l’absence d’information et de BERA.
2… La carto avec l’utilisation d’une application dédiée, par tous les participants, avec la carte des pentes, en été.
Quelles sont les formes du relief favorable aux accumulations, aux écoulements ? Dans la course que nous projetons de réaliser ?
Durant la préparation, la forme graphique du Gribouillon avec ces différentes sections de l’itinéraire invite a se questionner sur la localisation éventuelle de ce danger d’avalanche et de le représenter. Les points de décision déterminés permettront sur le terrain de mieux observer la situation réelle et de valider les décisions.
3… L’utilisation de la méthode DCMR (Riskchek) comme outil d’aide à la décision, associée à la CSV comme outil du Faire Ensemble permet de valider ou non le choix de la course par la cordée ou le groupe.
4… Un chapitre sur les facteurs humains vient completer lla reflexion sur les prises de décision en alpinisme.
Bien sûr, on retrouve ici les éléments des formations hivernales, mais il est nécessaire de les adapter aux situations estivales pour rendre les connaissances et les messages accessibles à tous.
Peut-être faut-il construire d’autres manières de les présenter ?
(En gardant en mémoire que tout le monde ne fait pas de la montagne en hiver… Et que ces notions peuvent être toutes nouvelles pour certains alpinistes)
Merci d’avance pour vos contributions à ce document initial…